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S anche, dît le Fort, roi de Navarre , qui commandait
1 aile droite des Espagnols, sixa par sa valeur la vic-
toire long-temps incertaine. Ayant pénétré avec les
siens jusqu’au retranchement, il saisit, srappa et brisa
la chaîne^ et, renversant tout ce qui s’opposait à son
passage, sorça ensin Mahomet à prendre la suite. Ce
sut en mémoire de ce glorieux exploit que Sanche
sît ajouter aux armes de Navarre les chaînes d’or que
l’on y voit sur le champ de gueules.
Le roi de Navarre , armé de toutes pièces, et
monté sur un cheval d’une blancheur éclatante ,
semble dominer par la place qu’il occupe dans le ta-
bleau, et surtout animer par sa bravoure impétueuse
cette scène tout à-la-sois sanglante, pieuse et cheva-
leresque. Ce s combattans de diverses nations , ossrent
une grande variété de caractères, de costumes et de
mouvemens, et n’en sont pas moins subordonnés à
l’action générale ; on ne remarque dans ce conflit
aucun personnage inutile, ou qui paraisse ( comme
cela se voit trop souvent) occupé d’autre chose que
de l’objet principal.
Cependant le public, qui, plus d’une sois , au pre-
mier aspect, a jugé avec trop d’indifférence on de
sévérité certains ouvrages , et montré pour quelques
autres une excessive indulgence ou manisesté un en-
thousiasme trop absolu; le public , disons-nous , n’a
peut-être pas accordé à ce morceau toute l’attention
qu’il nous semble mériter; on a paru mettre trop d’im-
portance à de légers désauts, ou plutôt on les a exa-
gérés sans un mûr examen.
On trouve de l’égalité et de la consusion dans les
groupes, dans le ton , ainsi que dans l'esset. Ce dé-
S anche, dît le Fort, roi de Navarre , qui commandait
1 aile droite des Espagnols, sixa par sa valeur la vic-
toire long-temps incertaine. Ayant pénétré avec les
siens jusqu’au retranchement, il saisit, srappa et brisa
la chaîne^ et, renversant tout ce qui s’opposait à son
passage, sorça ensin Mahomet à prendre la suite. Ce
sut en mémoire de ce glorieux exploit que Sanche
sît ajouter aux armes de Navarre les chaînes d’or que
l’on y voit sur le champ de gueules.
Le roi de Navarre , armé de toutes pièces, et
monté sur un cheval d’une blancheur éclatante ,
semble dominer par la place qu’il occupe dans le ta-
bleau, et surtout animer par sa bravoure impétueuse
cette scène tout à-la-sois sanglante, pieuse et cheva-
leresque. Ce s combattans de diverses nations , ossrent
une grande variété de caractères, de costumes et de
mouvemens, et n’en sont pas moins subordonnés à
l’action générale ; on ne remarque dans ce conflit
aucun personnage inutile, ou qui paraisse ( comme
cela se voit trop souvent) occupé d’autre chose que
de l’objet principal.
Cependant le public, qui, plus d’une sois , au pre-
mier aspect, a jugé avec trop d’indifférence on de
sévérité certains ouvrages , et montré pour quelques
autres une excessive indulgence ou manisesté un en-
thousiasme trop absolu; le public , disons-nous , n’a
peut-être pas accordé à ce morceau toute l’attention
qu’il nous semble mériter; on a paru mettre trop d’im-
portance à de légers désauts, ou plutôt on les a exa-
gérés sans un mûr examen.
On trouve de l’égalité et de la consusion dans les
groupes, dans le ton , ainsi que dans l'esset. Ce dé-