Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Annuaire de la Société Archéologique de la Province de Constantine — 3.1856/​57 (1858)

DOI Artikel:
Cherbonneau, Auguste: Inscriptions arabes de la province de Constantine
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.9388#0141
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
lieu par les soins d'Ibrahim. Voici les documents que j'ai
recueillis sur ce cheikh : « En 1202 (de J.-C. 1792), le cheikh
Ibrahim prit les rênes du gouvernement. Ce prince débonnaire
n'eut pas la force de se maintenir plus d'une année sur le
trône (1). Une conspiration de la Djema'a ayant éclaté contre
•ui pendant une nuit, il fut obligé, pour échapper à la mon,
de se sauver par la Casba, en escaladant le fossé avec une
dizaine de cavaliers dévoués. On n'entendit plus parler de lui.
L'élu de la Djema'a fut le cheikh Ibrahim-el-hadj-ben-Gana,
eelui-là même qui releva la principale mosquée. Sa dévotion,
poussée jusqu'au fanatisme, lui fit exercer quelques persécu-
tions contre les juifs établis dans le quartier occidental de la
ville, que l'on apelle Medjaria. Vers la fin de l'année 1209 (de
J--C. 1795), c'est-à-dire après douze mois de règne environ,
il conduisit à la Mekke la caravane des pèlerins.

Son neveu Ali-ben-Kaïdoum, qu'il avait fait dépositaire du
commandement pendant son absence, oublia la foi jurée et
força le Djema'a à le reconnaître comme sultan de l'Oued-Kir'.
Un vendredi, vers l'heure de midi, lorsqu'il se rendait à la
mosquée principale avec son escorte d'honneur, musique en
tête, un marabout des Sclmïa se précipita au-devant de son
cheval, et l'ayant arrêté, osa adresser au sultan des reproches
sévères sur sa conduite : « Fils de l'impiété et de la trahison,
lui cria-l-il, lu goûteras bientôt l'amertume de ton forfait. L'é-
pée du commandement, que lu as usurpée, se retournera
contre la poitrine. Souviens-loi que notre seigneur Mahomet a
dit : La porte de l'injustice est la porte de la mort. A ces mots,
Ali-ben-Kaïdoum poussa son cheval contre le marabout et l'é-
crasa. Quelques mois s'étaient à peine écoulés, que le cheikh
Ibrahim reparut dans ses états. Il n'eut pas à lutter longtemps
contre un prince, qui n'avait eu que le courage de profiter
de son absence. Dédaignant une vengeance facile, il le laissa
ftiif et n'eut plus d'autre pensée que de relever et d'affermir

(I) Les chefs du territoire de l'Oued-ISir' se qualifiaient de sultans.
 
Annotationen