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A ce texte je joins un dessin , planche 1 , pour montrer la
forme de l'écriture, qui est une capitale massive, mêlée d'on-
ciale, dont je n'ai pas vu d'autre exemple en Algérie.
Le mot qui commence la 5mi! ligne pourrait se lire Recessit,
terme très-usité dans le langage chrétien du temps, mais
M. Renier considère le premier signe de ce mot comme l'as-
semblage d'une R avec un P tourné à gauche. Je n'y lais pas
d'objection, quoique ce genre de sigle en lettres adossées, qui
se voit communément dans les inscriptions de la Gaule , soit
au contraire fort rare dans celles d'Afrique. On comprend
d'ailleurs que Precessit est là pour Praeccssit.
L'ère de Mauritanie commence avec l'an 40 de Jésus-Christ.
C'est le synchronisme maintenant admis, mais, avant de l'ap-
pliquer, je crois qu'il ne sera pas inutile d'en donner la dé-
monstration.
L'histoire de cette année 40 débute par le meurtre du roi
de Mauritanie Ptolémée. Aussitôt la guerre éclate dans les
étals de ce prince , et trois campagnes successives sont né-
cessaires pour les soumettre entièrement aux armes romaines.
Pline le naturaliste rappelle cet événement en des ternies as-
sez vagues, mais qui auraient suffi néanmoins pour faire dater
la création des provinces mauritaniennes de l'année même où
périt Ptolémée , si un historien , Dion Cassius, n'avait dit for-
mellement que ce fut après la troisième campagne, sous le
consulat de l'empereur Claude avec C. Largus, c'est-à-dire en
42, que la Mauritanie vaincue fut partagée en deux provinces,
la tingitane et la césarienne, dont Claude confia le gouverne-
ment à des chevaliers romains.
Voilà tout le contingent de l'histoire dans cette question
chronologique. Tant qu'on ne savait pas autre chose , il était
assez naturel de faire commencer l'ère des provinces maurita-
niennes , soit à l'an 4"2 , soit à l'an 45 de l'ère chrétienne.
C'est par les documents épigraphiques que l'on a connu avec
certitude la corrélation de ces deux ères. Les inscriptions nous
A ce texte je joins un dessin , planche 1 , pour montrer la
forme de l'écriture, qui est une capitale massive, mêlée d'on-
ciale, dont je n'ai pas vu d'autre exemple en Algérie.
Le mot qui commence la 5mi! ligne pourrait se lire Recessit,
terme très-usité dans le langage chrétien du temps, mais
M. Renier considère le premier signe de ce mot comme l'as-
semblage d'une R avec un P tourné à gauche. Je n'y lais pas
d'objection, quoique ce genre de sigle en lettres adossées, qui
se voit communément dans les inscriptions de la Gaule , soit
au contraire fort rare dans celles d'Afrique. On comprend
d'ailleurs que Precessit est là pour Praeccssit.
L'ère de Mauritanie commence avec l'an 40 de Jésus-Christ.
C'est le synchronisme maintenant admis, mais, avant de l'ap-
pliquer, je crois qu'il ne sera pas inutile d'en donner la dé-
monstration.
L'histoire de cette année 40 débute par le meurtre du roi
de Mauritanie Ptolémée. Aussitôt la guerre éclate dans les
étals de ce prince , et trois campagnes successives sont né-
cessaires pour les soumettre entièrement aux armes romaines.
Pline le naturaliste rappelle cet événement en des ternies as-
sez vagues, mais qui auraient suffi néanmoins pour faire dater
la création des provinces mauritaniennes de l'année même où
périt Ptolémée , si un historien , Dion Cassius, n'avait dit for-
mellement que ce fut après la troisième campagne, sous le
consulat de l'empereur Claude avec C. Largus, c'est-à-dire en
42, que la Mauritanie vaincue fut partagée en deux provinces,
la tingitane et la césarienne, dont Claude confia le gouverne-
ment à des chevaliers romains.
Voilà tout le contingent de l'histoire dans cette question
chronologique. Tant qu'on ne savait pas autre chose , il était
assez naturel de faire commencer l'ère des provinces maurita-
niennes , soit à l'an 4"2 , soit à l'an 45 de l'ère chrétienne.
C'est par les documents épigraphiques que l'on a connu avec
certitude la corrélation de ces deux ères. Les inscriptions nous