Antonini, Annibale: Recueil De Lettres Françoises, Et Italiennes De Bienseance Et Marchandes, Pour Ceux Qui Souhaitent D'Aprendre A Bien Ecrire En Italien, Selon Les Bons Principes Et La Nouvelle Ortographe: Avec Un Abrégé Sur La Maniére De Garder Le Ceremonial, Et De Dresser Les Lettres, Selon Le Stile Le Plus Moderne Des Italiens (Basle, 1768) [VD18 12073032]

21 o Je Bzezz/f.
mon nature!, qui n'aime que ce qui esf aile ,
Empie, facile, intelligible, & que tout le
monde peut aisémeut entendre. Je suis.

XCVI.
/^'Esf une connoidance digne de votre
curiollté , Madame , que de vouloir ap-
prendre en quel tems les Monarchies ont
commencé , & depuis quand les hommes
ont bien voulu le donner des Maîtres. De-
puis Adam iusqu'auDéluge, c'esf-à-dire,
pendant l'espace de plus de seize cens ans,
les hommes vécurent dans une parfaite li-
berté & une parfaite indépendance. Chaque
famille étoit comme un petit Etat, dont le
Pere étoit le Chef, qui neconnoilsoit point
d'autre Supérieur. Comme ces premiers
hommes encore tout brutes, & tout gros-
siers, vivoient Dns ambition, leurs déslrs
étoicnt bornés par les limites de leurs hé-
ritages; ils n'avoient pour toutes richelîes,
que quelques troupeaux , qui servoient à
les nourrir , & à les vêtir. C'est une er-
reur de croire , que ces premiers hommes
vecuisênt dans une grande innocence : ils
commettoient des crimes h noirs , & H
abominables, que Dieu fut obligé de les
exterminer dans un Deluge universel. De-
puis ce tems-là, les trois enfans de Noé,
que Dieu avoit conlervés avec leurs fem-
mes ,