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https://doi.org/10.11588/diglit.17596#0090
to PREFACE.
tibi Dems^ illa, cogita semper. Comment
ne craint-on pas de violer cette Loi, lors-
que par une sausTe delicatefTe d'efprit on
se fait un scrupule de conscience d'instrui-
re les ridelles sur ces veritez de la Grâce
& de la Prédellination, qui sont fi capables
d'humilier l'homme, de lui inspirer de met-
tre en Dieu seul toute sa consiance, de s'a-
bandonner à la conduite de son efprit, de
le porter à un amour réciproque envers fon
Biensaiteur, pour reconnoïtre l'amour qu'il
lui porte & les misericordes qu'il exerce
continuellement sur lui: ces Veritez, dis-
je, qui font les feules propres à l'établir
dans une application & une vigilance con-
tinuelle fur foi-même & dans une pieté
intérieure, véritable & folide ? Puifque
Dieu les a bien voulu révéler à l'homme,
6c qu'il commande de méditer fans cefle
ce qu'il a eu la bonté de lui découvrir,
ce ri'eft donc pas une témérité de vouloir
s'en inftruire : c'en feroit bien plutôt une
de ne le vouloir pas faire, puisque Dieu
l'ordonne. Mais c'eft une lâcheté beau-
coup plus criminelle de taire ces grands
Myfteres, & d'impofer fur cela le silence
à ceux qui font deftinez à instruire les au-
tres, depeur de tomber dans la diigrace
de ceux aufquels cette Doctrine ne plaît
pas, &de fousTrir quelque chofe de leur part
pour la Vérité. Eft-il permis de la facri-
tter ainfi à fes intérêts, à fa fortune, à foa
tibi Dems^ illa, cogita semper. Comment
ne craint-on pas de violer cette Loi, lors-
que par une sausTe delicatefTe d'efprit on
se fait un scrupule de conscience d'instrui-
re les ridelles sur ces veritez de la Grâce
& de la Prédellination, qui sont fi capables
d'humilier l'homme, de lui inspirer de met-
tre en Dieu seul toute sa consiance, de s'a-
bandonner à la conduite de son efprit, de
le porter à un amour réciproque envers fon
Biensaiteur, pour reconnoïtre l'amour qu'il
lui porte & les misericordes qu'il exerce
continuellement sur lui: ces Veritez, dis-
je, qui font les feules propres à l'établir
dans une application & une vigilance con-
tinuelle fur foi-même & dans une pieté
intérieure, véritable & folide ? Puifque
Dieu les a bien voulu révéler à l'homme,
6c qu'il commande de méditer fans cefle
ce qu'il a eu la bonté de lui découvrir,
ce ri'eft donc pas une témérité de vouloir
s'en inftruire : c'en feroit bien plutôt une
de ne le vouloir pas faire, puisque Dieu
l'ordonne. Mais c'eft une lâcheté beau-
coup plus criminelle de taire ces grands
Myfteres, & d'impofer fur cela le silence
à ceux qui font deftinez à instruire les au-
tres, depeur de tomber dans la diigrace
de ceux aufquels cette Doctrine ne plaît
pas, &de fousTrir quelque chofe de leur part
pour la Vérité. Eft-il permis de la facri-
tter ainfi à fes intérêts, à fa fortune, à foa