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point parmi elles qu'il faut chercher les monuments qui annoncent et préparent le développement
fécond de l'art attique: ceux qui les ont exécutées n'ont guère fait qu'acquérir de jour en jour
une plus grande habileté technique.

Les vraies destinées de l'art attique se laissent bien plutôt pressentir dans un autre groupe
de sculptures, à la vérité fort peu nombreuses, qu'on peut rattacher par un lien direct aux pro-
ductions des vieux maîtres autochthones, qui travaillaient la pierre tendre ou «poros»: celles-là se
distinguent à première vue de la masse des statues, dites «de Chios», par l'aspect monumental
de leurs formes. L'œuvre la plus considérable à mettre dans cette seconde série est précisément
la suite de figures qui décoraient le vieux temple d'Athéna, élevé sur l'Acropole par les Pisistratides.

Si l'on compare la tête de l'Athéna du fronton (i) à quelques têtes de femmes du
groupe «ionien», on remarquera tout aussitôt que le trait principal qui la caractérise c'est,
malgré la richesse et l'abondance du modelé, une grande simplicité d'exécution, une certaine
retenue dans l'étude des détails, une réserve voulue qui se tient en garde contre toute recherche
outrée de l'effet décoratif, enfin, une prédilection avouée pour les larges méplats d'un aspect
tranquille. Il semble que le ciseau, manié d'une main sûre et calme, taillait le marbre large-
ment et comme à grands pans. Or, ce sont justement là des particularités qui distinguent
aussi la «tête Jacobsen». De même, le rendu des yeux et de la bouche, la saillie très
exagérée des pommettes, les rides profondes creusées aux deux côtés de la bouche, la division
bien marquée du menton se retrouvent, identiques, dans les deux sculptures.

À en juger par ses oreilles tuméfiées, la tête provient d'une statue funéraire d'athlète.
Quant à voir en elle un portrait, comme le veut M. Furtwàngler, c'est ce que je ne saurais faire.

Avec la tête barbue de la collection Rampin, à Paris (2), le portrait célèbre de l'ancienne
collection Sabouroff, à Berlin (3), une tête de femme au Musée du Louvre (4) et un Sphinx en
pierre calcaire, acquis dans ces derniers mois par M. Jacobsen, la tête que nous venons
d'étudier est le spécimen le plus remarquable de l'art attique archaïque que l'on puisse rencontrer
hors des Musées d'Athènes. J'ai lieu de croire que M. Jacobsen, pour satisfaire au désir du
public savant, en ordonnera bientôt le moulage en plâtre au moyen d'un procédé qui respectera
les couleurs. — Rayet parle d'un pied qui aurait été trouvé en même temps que la « tête
Jacobsen» et qui serait conservé au Ministère des Cultes à Athènes; je ne l'ai pas vu et je n'en
connais aucune reproduction.

Catalogue (1892) No. 1020. O. Rayet, Monuments grecs 1877, pi. 1. — Le même, Etudes d'archéologie
et d'art pi. 1, p. 1—8. — Le même, Monuments de l'art antiquel, pi. 18. — Collignon, Histoire de la Sculpture
grecque I, p. 361 et s. — Murray, History of greek sculpture I, 114. — Milchhôfer, Athenische Mittheilungen'
d. Inst. 1879, p. 77, note 2. — Furtwàngler, Collection Sabouroff, Introduction p. 5. — Brunn-Bruckmann,
Denkmàler pi. 116.

(1) Elle a été publiée notamment par Collignon, Histoire de la sculpture grecque I, p. 376.

(2) Collignon, Ouvr. cité, p. 360.

(3) Publié par Brunn et Arndt, Portraits grecs et romains pi. 23 et 24.

(4) Gaz. arch. 1887, pi. II.
 
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