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Comme il est bien établi que la tête de notre figure et sa main gauche avec l'attribut
sont modernes et n'appartiennent ni l'une ni l'autre à la statue, nous n'avons plus de raison
apparente de l'appeler Déméter. Et cependant cette dénomination reste encore fort vraisemblable,
comme l'a démontré justement Wernicke (cf. ci-dessous), à l'exemple de M. le Dr. Cari Jacobsen
dans son catalogue. En effet, ce môme type reparaît en Cérès sur des monnaies d'Empereurs
romains (i). Il est vrai que, sur ces monnaies, Cérès lève l'avant-bras droit plus haut que notre
statue dans son état actuel. Mais nous avons vu précédemment que l'extrémité du coude, laquelle
est conservée, prouve que l'avant-bras était jadis levé plus haut. Les monnaies mettent une torche
a la main gauche de la déesse et des épis dans sa main droite: les attributs des deux mains
devraient donc permuter sur notre figure.

La déesse est assise sur un siège recouvert d'un coussin et sans dossier. Elle est vêtue
d un chiton, serré au corps par une ceinture, avec un apoptygma et des demi-manches à boutons.
Elle a rejeté, comme un voile, l'himation par dessus sa tête. Les sandales présentent ce détail
remarquable que les courroies s'enroulent sur le côté et sont fixées sous le pied. Je ne connais
pas d'autre exemple de cette mode.

Ce type a été créé vers la fin du Ve siècle. La disposition générale du vêtement ressortit
encore aux traditions sévères de l'école de Phidias, tandis que l'agencement des plis trahit dans
les détails le caractère pittoresque d'un art plus récent. Nous ne sommes pas en état, par suite
de l'absence de la tête antique, de désigner l'auteur de la statue. Etant donné l'attitude solen-
nelle de la figure et le fait que ce même type reparaît sur des monnaies romaines, la statue
devait être destinée au culte. Citons comme monuments apparentés et datant à peu près de la
même époque: une statue dans la cour du Palais des Conservateurs (Arndt-Amelung, Einzel-
aufnahmeii 472) et une statuette dans la Sala rotonda du même Musée [Bull. com. I, pi. 3 -
rielbig, Fùhrer2 I, 571); une statuette de Cambridge (Michaelis, Ancient marbles, p. 256, n° 36);
ur>e statue autrefois à Catajo, maintenant à Vienne (Diitschke, 599). C'est à tort que Bloch
(dans le Mythologisches Lexikon de Roscher, s. v. Kora, col. 1360) a cité comme réplique une
statue du Capitole (Righetti, 230). Cette statue n'est pas proprement une réplique; mais elle
appartient aussi à la même famille de monuments.

L'exécution de l'exemplaire Jacobsen, dont la partie postérieure a été seulement ébauchée,
est expressive, toutefois sans prétendre aucunement à la finesse. La surface en a été naturelle-
ment nettoyée. — A en juger d'après les monnaies, on peut croire
que la statue portait peut-être primitivement la tête d'une impéra-
trice romaine, qui s'était laissé représenter en Cérès. Quant à savoir
si la forme du piédestal (fig. 57) est bien celle de l'original ou si
c'est l'œuvre du copiste romain, c'est une question qu'on doit
laisser indécise.

Catalogue (1898) n° 184. — Guattani, Momanenti antichi inediti,
1787, Novembre, tav. II, p. LXXXIII ss. Clarac 433, 786. Mûller-Wieseler-
Wernicke, pi. XVII, 10; texte p. 212 ss. Roscher, Mytholog. Lexikon
s. v. Kora, col. 1359 ss., fig. 10. S. Reinach, Répertoire de la statuaire
II 1, 245, 4. Helbig, Fùhrer2 II, 925. Arndt-Amelung, Einzelaufiiahmen
264 et suppléments à ce numéro (série II, p. 55).

(1) On peut comparer, par exemple, Muller-Wieseler-Wernicke, pi. XXI, 22, 23, 24
'*" et la bibliographie qui y est donnée; Overbeck, Kunstmythologic der Dtmeter, planche des

fig- 57 monnaies VIII, 10 et il.
 
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