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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 1.1875 (Teil 3)

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Ménard, René: Exposition rétrospective de Nancy
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https://doi.org/10.11588/diglit.16676#0014

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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE

DE NANCY

(fin'.)

'apport de la Lorraine est assez riche en sculpture, mais comme les peintres
lorrains ont décoré des monuments beaucoup plus qu'ils n'ont fait de tableaux
portatifs, nous aurons peu de leurs ouvrages à signaler. C'est le sujet plutôt que
l'exécution qui pique la curiosité des visiteurs et les attire devant deux peintures
de Claude Deruet, dont l'une représente Jeanne Darc et Dunois à cheval, et
l'autre, l'héroïne tenant son épée. Le catalogue nous apprend que cette dernière
a été donnée par le duc de Lorraine Henri II à la famille Le Picart du Lys, puis
transmise par héritage à M. de Haldat du Lys, descendant d'un frère de la Pucelle. J'ignore d'après
quels documents le peintre a fait ces figures exécutées près de deux siècles après la mort de l'hé-
roïne, mais en Lorraine on semble attacher une grande importance à ces portraits.

Claude Deruet n'est guère connu aujourd'hui en dehors de la Lorraine, que pour avoir aidé Claude
Lorrain dans ses débuts en lui faisant peindre l'architecture de ses tableaux. Mais il a joui autrefois
d'une très-grande notoriété et fut môme appelé à Paris pour être professeur du roi Louis XIII, conjoin-
tement avec Simon Vouet. Le roi, qui l'avait pris en affection, a dessiné son portrait avec cette
inscription : Ludovicus XIII, Francorum rex christianisimus, manu sua fecit, il julii 1634- Le portrait
a été gravé et on a placé dessous les vers suivants :

On sait à quelle gloire Apelle osa prétendre,
Par ce fameux portrait que laissa d'Alexandre
Son pinceau dans la Grèce autrefois adoré ;
Mais quoi qu'on ait écrit, je prise davantage
Cet illustre crayon où, par un rare ouvrage,
Des mains d'un Alexandre un Apelle est tiré.

Je regrette de ne pouvoir parler ici de Claude Lorrain, dont les ouvrages authentiques ne se
voient guère qu'en Angleterre ou à Paris. Je ne dois pourtant pas passer sous silence un meuble
dont les faces internes sont décorées de petits paysages qu'on attribue à la jeunesse du maître. Cette
assertion est fondée sur une note en écriture du temps, placée au fond d'un tiroir et ainsi conçue :
« Payé 40 livres à Georges pour le faict et 60 à maître C. Gellie pour les veùes. » Ce nom de C. Gellie
apparaît, en effet, quelquefois dans les premières œuvres du maître, et cela peut être un document
suffisant pour faire aimer une relique, mais, au point de vue de l'art, rien dans les peintures que nous
avons vues sur le meuble ne peut faire présager notre grand paysagiste, qui, si les peintures sont de
lui, devait être dans sa première jeunesse.

De Claude Charles, Girardet et Jacquart, les trois peintres qui représentent l'art monumental en
Lorraine, nous n'avons que des esquisses insuffisantes pour juger de leur talent, mais cette pénurie
n'a pas grand inconvénient à Nancy, où les édifices sont couverts de leurs ouvrages. En revanche,
voici un tableau d'un peintre, nommé Legrand, qui est tout à fait remarquable par son réalisme sans
trivialité et sa fermeté d'exécution peu commune. Le tableau est intitulé la Réprimande, et les figures
sont grandes comme nature. L'auteur, sur lequel on ne sait rien, vivait en Lorraine au xvue siècle et
était probablement l'émule ou l'élève des Lenain, avec lesquels il a de grandes affinités.

Un peintre messin qui, à vrai dire, n'a guère vécu dans son pays, Jean-Baptiste Leprince, se
présente avec trois tableaux : les Chasseurs, la Rencontre et la Ruine. Mariette dit de Leprince

1. Tome II, page 413.
 
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