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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Powers, Horatio N.: L' art en Amérique
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0204

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i7o L'ART.

d'une passion profonde pour les sites américains. Il mourut âgé seulement de quarante-sept ans et fut
vivement regretté. Mais l'art du paysagiste n'est devenu important parmi nous que dans ces trente ou
quarante dernières années, et les meilleurs ouvrages en ce genre sont ceux qui ont été peints depuis
vingt ans.

Un agent puissant du progrès artistique — et la meilleure preuve de ce progrès — ce sont les So-
ciétésd'art (Art Societies) des États-Unis. En 1802 fut constituée l'Académie desBeaux-ArtsdeNew-York
(New York Academy of Fine Arts), mais sa carrière ne fut pas heureuse. Ses principaux éléments furent
absorbés par l'Académie nationale de dessin {National Academj of Design), qui fut fondée à New-York
le 14 janvier 1826. Son premier président, qui a été l'âme de cette institution, fut le professeur
S. F. B. Morse, que l'invention du télégraphe électro-magnétique a plus tard rendu illustre dans les
deux hémisphères. La National Academj n'a cessé de se rendre de plus en plus utile et s'est constam-
ment attaché la faveur publique, à ce point que son influence est aujourd'hui absolument prépondé-
rante. On se formera une idée de sa prospérité en apprenant qu'en 1873 les œuvres exposées dans ses
galeries étaient au nombre de 337, tandis que cette année on en compte 568, et que son Salon actuel
est sous bien des rapports supérieur aux précédents. L'association se compose de 89 Académiciens et
de 43 Associés outre des membres honoraires 2; elle est gouvernée par un conseil de onze membres,
y compris le président, le vice-président, le secrétaire chargé de la correspondance, le secrétaire-
rapporteur et le trésorier. Sur la liste des académiciens figurent les noms de nos artistes les plus
distingués.

Le Century Club, qui comprend six cents de nos lettrés les plus éminents et plusieurs des principaux
artistes new-yorkais, a aussi puissamment participé à développer l'amour de l'art. Un des traits carac-
téristiques de ce club, ce sont ses réceptions mensuelles pendant lesquelles quelques-uns des meilleurs
tableaux des artistes, membres de cette Société, sont exposés. On comprend les féconds résultats
qui en découlent pour le plus grand profit de fart et les progrès d'une saine critique.

En 1839 fut établie Y American Art-Union 3, également à New-York. Son but était la diffusion de
tout ce qui concerne les beaux-arts et l'acquisition d'œuvres d'art en suivant le plan adopté par les
associations européennes de même nom; mais, après treize ans d'existence, cette société disparut, tuée
parles nouvelles lois de l'État de New-York, prohibant toute répartition parla voie de tirage au sort.
Pendant cette période, les souscripteurs s'étaient élevés à 89,610, et les fonds souscrits et dépensés
dans l'intérêt de l'art à 453,853 dollars (2,269)265 francs); 4,401 tableaux, statuettes et bronzes avaient
été achetés pour la loterie, et il avait été distribué aux sociétaires 165,767 gravures et ouvrages litho-
graphiés. Il est fort probable qu'à cette époque l'influence de VArt-Union fut plus efficace pour inté-
resser la classe moyenne aux questions d'art que tous les autres plans auxquels on put avoir recours.

Il y a quelques années, M. James Jackson Jarves, collectionneur enthousiaste de tableaux précieux
et critique d'art à l'esprit très-cultivé, déposa à l'école d'art de Yale Collège à New Haven, une belle
série de 120 peintures italiennes données comme des productions des maîtres primitifs; le collège
acheta ensuite cette collection assez importante et assez variée pour représenter convenablement les
diverses écoles italiennes. La passion manifestée par M. Jarves pour la culture de l'art, tant dans ses
écrits que par ses laborieux efforts à l'étranger '', n'a pas été sans exercer une autorité décisive sur son
pays natal.

En 1868, New-York vit surgir Y American Society of Painters in Water Colours, dont les membres
actifs sont aujourd'hui au nombre de cinquante-cinq. Plusieurs d'entre eux étaient déjà renommés pour
leurs peintures à l'huile. Comme cette Société a récemment tenu une exposition dans les galeries de
la National Academy, je dirai quelques mots de la situation de cette branche spéciale de l'art en Amé-
rique. En tout il fut exhibé 605 aquarelles et, bien qu'il y en eût des écoles anglaises et françaises, il
y en restait assez d'un ordre élevé, par nos propres artistes, pour répondre à l'attente des plus ardents

1. Associates^ comme à la Royal Academy de Londres.

2. Honorary Members.

3. A l'imitation des Art-Unions d'Angleterre fondées pour l'encouragement de l'art et des artistes par l'achat d'œuvres d'art réparties
ensuite par le sort entre les sociétaires.

4. M. Jarves, par ses fréquents séjours, est presque devenu un citoyen de Florence.
 
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