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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 3)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16691#0147

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I 20

L'ART.

lisaient ensemble, à la cour, les dames réunies, nous forcent égale-
ment de reconnaître que la pruderie n'était pas encore inventée.

Un texte encore plus curieux, c'est celui d'un livre composé
spécialement par le chevalier de la Tour-Landry pour l'enseigne-
ment de ses filles (page 237). Il y a là des pages singulièrement
étranges et des histoires qu'on ne croirait guère de nature à être
choisies par un père pour l'éducation de ses filles.

Cette édition nouvelle de l'Histoire de la Caricature au
Moyen Age et sous la Renaissance a reçu de nombreuses addi-
tions, entre autres de curieuses reproductions de bas-reliefs, dessi-
nés par M. L. Gaucherel dans l'église de Saint-Fiacre-au-Faouet
(Morbihan). Mais l'addition principale, et la partie la plus nou-
velle de ce livre c'est le chapitre intitulé Rabelais caricaturiste.

Les Songes drolatiques de Pantagruel sont, on le sait, ornés
d'un certain nombre de figures grotesques, que, sur la foi des
libraires du xvie siècle, on s'est habitué à considérer comme
étant de Rabelais lui-même. M. Champfleury a eu l'idée de se
demander si cette attribution était bien démontrée, et ses recher-
ches l'ont amené à une conclusion toute contraire.

Il a remarqué qu'un assez grand nombre des figures des
Songes drolatiques reproduisent par leurs traits essentiels certaines
dispositions caractéristiques des inventions de Jérôme Bosch et
surtout de Brueghel le Vieux, surnommé le Drôle, à cause de
son aptitude à la caricature, et dont plusieurs s'expliquent par
des habitudes maritimes faciles à comprendre en Hollande, mais
qu'il serait difficile de retrouver dans l'Ile-de-France. La série
des Vices, d'après P. Brueghel, publiée par Cock, est datée
de 1558. La première édition connue des Songes drolatiques a
été publiée à Paris, par Richard Breton, en 1565, douze ans
après la mort de Rabelais. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que
les drôleries de Brueghel, qui avait une grande réputation, aient
été imitées par quelque graveur et attribuées à Rabelais lui-
même par un éditeur peu scrupuleux, comme il n'en manquait
pas en ce temps-là. Pour mettre le lecteur à même de juger de
la valeur de ces rapprochements, nous avons reproduit quelques-
unes de ces figures, d'après le livre même de M. Champfleury.

Eugène Véron.

CHRONIQUE

L'Académie des Beaux-Arts a procédé, samedi dernier,
22 juillet, à l'élection d'un membre libre pour remplir la place
vacante par suite du décès de M. de Cailleux. Les quatre concur-
rents avaient été classés par la commission dans l'ordre suivant :
M. Emile Perrin, M. Gustave Chouquet, M. du Sommerard,
M. de Reiset.

M. Emile Perrin a été élu membre libre de l'Académie des
Beaux-Arts.

■— A la suite du concours d'archéologie à l'Ecole des Beaux-
Arts, la commission vient de décerner les récompenses sui-
vantes :

Peinture. — Médailles : M. Thiers, élève de M. Gérôme;
M. Félix Lacaille, élève de M. Lehmann. — Mentions :
MM. Perruchot et Henri Michel, élèves de M. Gérôme.

Sculpture.— Médailles : M. Mombur, élève de M. Dumont;
M. Fossé, élève de M. Cavclier. — Mentions : M. Bandelet,
élève de M. Jouffroy; MM. Thoinet, Hanneaux et Grasset,
élèves de M. Dumont.

— On vient de placer au-dessus de l'une des portes de la
grande cour -de la Sorbonne le buste en marbre de M. V. Le
Clerc, ancien doyen de la Faculté des lettres de Paris. Ce buste
sert de pendant à celui de M. Victor Cousin.

—■ Le sculpteur Lanzirotti vient de terminer un buste en
marbre de M. de Saint-Georges, qui lui a été commandé par les
amis de l'ancien président de la Société des auteurs dramatiques
et qui est destiné à figurer sur le monument funèbre qu'ils lui
font élever.

— On a inauguré à Angerville (Seine-et-Oise), au commen-
cement de ce mois, le monument élevé par souscription publique
en l'honneur de l'illustre agronome Tessier.

Le buste a été exécuté par M. Emile Hébert; il surmonte un
monument en pierre de Bourgogne, élevé d'après les plans et
sous la direction de M. V. Hue, architecte-inspecteur au palais
de Versailles.

— L'Exposition de l'Union centrale vient de recevoir les
estampes de mosaïque exposées dernièrement à l'Ecole des
Beaux-Arts.

FRANÇAISE

>

Ces œuvres si remarquables seront exposées dans la salle des
monuments historiques.

■— On vient de trouver à Lyon, dans les fouilles du canal de
la place des Célestins une grande mosaïque romaine. C'est une
pièce magnifique, d'une conservation remarquable, sauf deux ou
trois accrocs peu importants et la destruction d'un de ses angles,
enlevé dans les remaniements successifs qu'a subis ce sol boule-
versé. Elle se trouve à 21",25 au-dessous du sol actuel de la
place et formait le pavage d'une petite salle carrée, de 25 mètres
environ de superficie.

Une croix d'entrelacs noirs sur fond blanc se rejoignant avec
un encadrement de même nature la divise en quatre panneaux
symétriques subdivisés eux-mêmes en petits tableaux représen-
tant des bouquets de feuilles et des bordures multicolores sur
fond blanc. Tout ce dessin est de la plus grande beauté, et a
gardé une vivacité de coloris admirable. Les parties jaunes sont
faites en pierre de Cozon, et les rouges ont été obtenues avec la
même roche, dont on a fait virer la nuance en la chauffant dans
un tube de fonte.

Deux fragments découverts précédemment n'appartenaient
pas à la même pièce, comme on l'avait cru d'abord, mais bien à
une vaste galerie voisine, où ils formaient encadrement à un
pavage en carreaux de marbre noir. Les bases des murailles
séparant ces deux pièces ont o"',30 d'épaisseur, plus ora,o5 de
chaque côté de ce fameux enduit rouge si célèbre à Pompéi.
Mais ce qui donne à cette découverte un intérêt particulier, c'est
la présence d'un revêtement en porphyre et marbre précieux,
vert antique, cipolin, etc., avec corniche en marbre blanc, dont
l'existence est pour la première fois constatée a Lyon.

Ce placage dénote un faste et un luxe exceptionnels. Mal-
heureusement, la plupart de ces marbres, décomposés par l'in-
cendie qui a détruit cette villa, s'effritent dès qu'ils sont soumis
à l'action de l'air, et il n'a été possible d'en conserver que de
rares échantillons.

Une fouille, poussée sous le lit du canal, a rencontré le gravier
du Rhône, c'est-à-dire le sol vierge à 3m,03 au-dessous du pavage
actuel, soit à im,68 au-dessous du niveau de la mosaïque romaine.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE V ÉRON.
 
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