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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 4)

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Dubouché, Adrien: La céramique contemporaine, [2]: à l'Exposition de l'Union Centrale des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.16692#0062

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LA CÉRAMIQUE CONTEMPORAINE

A L'EXPOSITION DE L'UNION CENTRALE DES BEAUX-ARTS

(fin*.)

uel beau, quel magnifique spectale donne, à Limoges, cette
ruche d'abeilles, une fabrique de porcelaine en plein travail! quelle
fourmilière d'ouvriers! ils sont là Line armée : des casseurs de bois, des
enfourneurs, des engobeurs, des gazettiers, des batteurs de pâte et des
tournetirs de roues. Des hommes nus jettent dans l'enfer des fours le
bois de forêts entières ; les encastreurs et les défourneurs dont les sour-
cils se brillent, dont la barbe crépite à ces grands alandiers, boivent
sans cesse le feu et l'alcool; ces braves gens ont le feu dans le four,
le feu dans les poumons ; l'incendie est partout.

Plus loin vivent en solitaires les gâcheurs et les batteurs de
pâte, de vrais boulangers qui pétrissent et qui livrent aux mouleurs
et aux tourneurs des gâteaux de cette matière fine et belle qui doit fournir à tous les services,
à tous les gOLits, à toutes les fantaisies, les objets que réclament de cette belle industrie le
bien-être et le luxe du monde entier.

A côté sont les mouleuses, les garnisseuses et les retoucheuses, un joli bataillon d'ouvrières, la
manche relevée, l'air futé, la rose à la ceinture et le nez au vent, petites marquises poudrées à la
maréchale par la blanche farine du kaolin ; elles chantent toujours, elles chantent stirtout les ballades
patoises — le baïsso te monntagno, notre ranz des vaches à nous tous bons Limousins.

Enfin s'étalent, comme dans des salons, les ateliers de peinture peuplés d'artistes en blouse, les
cheveux en broussaille et la moustache au vent. Dans d'autres galeries, les jeunes filles, drapées dans
leur sarreau de toile parfumé de thérébentine et taché de couleurs, courent de la mode du jour à la
mode du lendemain en rêvant toujours de fantaisies nouvelles. Tout ce monde jeune, habile, si intéres-
sant est assis tout le long des tables comme à un banquet richement servi. Des fruits dans les assiettes,
des fleurs dans les porte-bouquets, des papillons, des oiseaux, de la couleur partout, n'est-ce pas
charmant ?

Damousse, lui, n'y va pas par tant de chemins. Un four tout petit, un atelier grand comme la
main et le tour est joué. Parler du talent de ce jeune virtuose n'est pas Line chose aisée. Son art
difficile est le décor de la porcelaine sous émail.

C'est-à-dire que Damousse prend une porcelaine biscuit dite dégourdie, y pose des couleurs dont
toute la gamme se compose à peine de trois ou qLiatre métaux qui, seuls, résistent à 1,800 degrés de
chaleur, dépose au pinceau sa barbotine sur ces mêmes couleurs, trempe le tout dans un bain d'émail
de quartz et de feldspath et confie ses trésors à l'action du grand feu de four. Aussi les couleurs em-
prisonnées sous cet émail si dur font corps avec la pâte et gravent un dessin éternel sous la plus riche
giaçure. Prenez une pièce de Damousse, la première venue, vous avez un bijou, une pierre précieuse.

i. Voir VArt> 2' année, tome VII, page 3J.

Lettre du xWftléclc (collection Daliphattl).
 
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