Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 2)

DOI Artikel:
Hymans, Henri: La planche des armoiries de Bourgogne
DOI Artikel:
Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16905#0263

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
NOTRE BIBLIOTHÈQUE. 237

firme, et l'on pourrait faire bon marché des maladresses fré-
quentes que nous avons relevées dans l'estampe de M. Pinchart,
si le graveur nous offrait en compensation des qualités de style
qui lui font absolument défaut.

Est-ce à dire que la trouvaille de M. Pinchart soit sans
valeur ? Telle n'est pas notre pensée. Tout ce qui se rattache
aux origines de la gravure mérite d'être étudié avec la plus
sérieuse attention, et l'estampe de notre savant collaborateur
n'eût-elle d'autre intérêt que de faire mieux ressortir l'impor-

tance de l'œuvre que nous persistons à considérer comme origi-
nale, aurait déjà un intérêt considérable.

Quant à la qualification de « la plus ancienne estampe sur
cuivre produite aux Pays-Bas », donnée à l'une ou à l'autre
estampe, ce n'est là sans doute qu'un titre provisoire, et le fait
même de la découverte des deux œuvres dont il est question
dans ce travail doit nous tenir toujours préparés à de nouvelles
surprises.

H. Hymans.

NOTRE BIBLIOTHÈQUE

LXXVIII

Maîtres et petits maîtres, par Philippe Burty. i volume.
G. Charpentier, éditeur, 13, rue de Grenelle-Saint-Germain.
Paris, 1877.

« Ceci est un recueil d'articles; j'aime, je l'avoue, ces sortes
de livres. D'abord, on peut jeter le volume au bout de vingt
pages, commencer par la fin ou au milieu ; vous n'y êtes pas
serviteur, mais maître; vous pouvez le traiter comme journal;
en effet, c'est le journal d'un esprit. En second lieu, il est

varié..... Enfin, involontairement, l'auteur y est indiscret; il se

découvre à nous sans rien réserver de lui-même : c'est une con-
versation intime..... »

On peut, sans forcer la comparaison, appliquer au petit
livre de M. Burty ces lignes que nous empruntons au chapitre
de M. Taine sur les Critical and historical essays, de Macaulay

Bien que l'auteur se maintienne dans le cadre d'une époque,
qui est la nôtre, — sauf pour dire son mot sur les Salons de
Diderot, et encore les rattache-t-il avec beaucoup de raison au
xixc siècle en proclamant Diderot « le vrai père de la critique
moderne », — ce recueil n'en a pas moins le charme de la
variété, d'une variété qui tient à la diversité des physionomies
dont il groupe les silhouettes découpées avec autant de précision
que de finesse. Nous y retrouvons une étude dont nos lecteurs
ont eu la primeur, les Dessins de Victor Hugo*, une autre
dont nous avons publié quelques pages, les Eaux-fortes de
Jules de Goncourt3. Il faut mettre à côté de ces morceaux de
haute curiosité une notice sur Sainte-Beuve, critique d'art.

Mais dans ce cabinet d'amateur dont M. Burty nous livre
les secrets, il a bien soin de réserver les honneurs de la rampe
aux artistes pour de vrai, et s'il accorde volontiers un souvenir
aux oubliés et aux dédaignés, aux talents qui se sont éteints
sans donner toute leur mesure, laissant aux chercheurs et aux
raffinés le soin de plaider leur cause incomplètement gagnée et
de remettre en lumière leurs œuvres à demi connues et applau-
dies, il n'a garde de leur sacrifier les grands lutteurs longtemps
méconnus, mais devinés par une élite au plus fort de leurs
déboires, et aujourd'hui en possession d'une gloire qui rayonne
de tout son éclat. Le titre du livre marque avec esprit la
nuance des réhabilitations auxquelles se plaît un critique ingé-
nieux et pénétrant qui a horreur du banal, mais qu'un goût

•sûr et exercé préserve des paradoxes posthumes. Aux « petits
maîtres » un regret attendri, un hommage discret ; aux
« maîtres » une admiration franche et large, d'où se dégage un
enseignement moral, car l'auteur, non content de leur rendre la
justice qu'ils méritent, justice relativement facile aujourd'hui
qu'ils sont morts, prend un malin et amer plaisir à nous rap-
peler et à souligner les injustices dont ils furent abreuvés de
leur vivant.

C'est ainsi que M. Burty nous mène devant les statues
d'Eugène Delacroix, Paul Huet, Théodore Rousseau, Millet,
Diaz, les statuettes de Dauzats et Gavarni, et les portraits à
l'aquarelle de Soumy et Eugène Le Roux. Nous ne donnons
pas tout le catalogue de la galerie.

Le « journal d'un esprit », c'est bien cela encore, d'un
esprit essentiellement curieux et délicat, si bien qu'il est parfois
tenté de reconnaître avant tout, même aux natures les plus
hardies, dont il apprécie autant que personne les forces et les
grandeurs, cette curiosité et cette délicatesse, qui ne sont pour
elles que des qualités d'appoint. Curieux, délicat, tel par
exemple lui apparaît tout d'abord Eugène Delacroix, tant il est
vrai qu'il se glisse toujours un peu du portraitiste dans le meil-
leur portrait, car le portrait est juste malgré ce début qu'on
n'attendait pas, et M. Burty n'était pas homme à s'en tenir à ces
deux touches.

Une « conversation intime » ; l'auteur, indiscret, se découvre,

sans rien réserver de lui-même..... On vient d'en avoir la

preuve, mais s'il se découvre, — et il n'est pas donné à tout le
monde de se découvrir, — il sait aussi s'effacer pour faire place
à ses modèles et leur céder la parole. La citation, — tout un
art, un art utile entre tous, et beaucoup moins facile qu'on ne
pense; Sainte-Beuve y était passé maître, — la citation joue un
grand rôle dans le livre de M. Burty, qui cite juste, abondam-
ment, mais avec infiniment de tact, de telle sorte que ses
« maîtres et petits maîtres » semblent peints par eux-mêmes. Ici
le critique se borne à ébaucher la toile, leur abandonnant les
dernières et décisives retouches ; là c'est lui qui achève le por-
trait qu'ils ont eux-mêmes esquissé. Nous avons ainsi sous les
yeux des lettres de Delacroix, Paul Huet, Rousseau, Sainte-
Beuve, Millet, Gavarni, etc., qui ajoutent à l'intérêt du livre et
le complètent; un livre qu'on lit jusqu'au bout, alors même
qu'on le commence par la fin ; un livre qu'on relit et qu'on
garde.

T. Chasrei. .

1. Histoire de la littérature anglaise, 2« édition. Paris, 1872, Hachette, tome V, les Contemporains, page 147.

2. Voir l'Art, l— année, tome III, page 32.

3. Voir l'Art, t" année, tome III, page 337.
 
Annotationen