Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 3.1877 (Teil 3)

DOI Artikel:
Chasrel, T.: Art et législature, [1]: M. Jules Buisson et le "Musée des Souverains"
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16906#0029

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ART ET LÉGISLATURE'

M. JULES BUISSON ET LE "MUSÉE DES SOUVERAINS"

II

Commencé par quelques croquis légers qui trahissaient à
peine le réveil de la démangeaison dessinante dans la main du
législateur condamné à l'audition forcée, le Musée des Souve-
rains s'est transformé petit à petit en une galerie d'études de
plus en plus poussées, dont plusieurs ont une véritable valeur
artistique. La caricature y abonde. La charge fantaisiste y
revendique ses droits avec une liberté d'allures qui pourrait,
dans certaines circonstances, exposer à de sérieux désagréments
la presse satirique illustrée, si elle cédait à la tentation de
s'inspirer d'un exemple donné de si haut. Ce Musée des Sou-
verains a son compartiment secret « Inter amicos », petit salon
réservé, où l'humour de l'artiste et de l'homme politique en
prend à son aise. Le secret qui le caractérise n'a rien de
commun avec celui du musée de Naples, mais encore est-il
d'une intimité assez confidentielle pour que nous ne nous
u: « musée dhs Souverains ». croyions pas autorisé à le divulguer.

M. Paulin Gillon (Meuse). 3 r

Fac-simiie d'un croquis à îa plume de juies Buisson, En général la fantaisie ironique de M. Jules Buisson,

dessiné d'après nature à l'Assemblée nationale de Versailles.

môme en ses exubérances les plus folâtres, est corrigée par
une certaine bonhomie indulgente et cordiale qui épargne au dessinateur les froissements de ses
collègues en arrêtant sa plume au trait décisif où la gaieté finit et où la méchanceté commence.
Cette règle n'est pas sans exceptions, mais l'exception très-rare et probablement involontaire est
loin d'être favorable à l'expansion de ce talent qui ne peut se passer de courtoisie.

Si l'artiste a ses préférences, ses types de prédilection qu'il tourne et retourne sans cesse,
qu'il s'évertue à creuser, auxquels il revient toujours, jamais content, jamais lassé, l'homme poli-
tique a des antipathies qui aigrissent son talent. Pour que ce talent soit vraiment lui-même, il
faut que l'artiste l'emporte sur le législateur et surtout se désintéresse des préoccupations de
l'homme de parti. Les feuillets les moins heureux de cet album en quatre volumes sont ceux qui
semblent dessiner un vote sur une question irritante. Les meilleures pages, et elles sont de beau-
coup les plus nombreuses, sont celles du croquiste de bonne humeur, de l'artiste impartial qui,
narguant la politique, se laisse distraire des soucis du représentant et du candidat par un air de
tête, une attitude, une singularité de physionomie. L'impartialité domine, et c'est elle qui fait
l'originalité de ce musée législatif.

11 s'y trouve des charges de haute volée ; par exemple cet homme au tonneau que nous
reproduisons, une énigme que nous renonçons à déchiffrer, car nous avouons avoir perdu le
souvenir de l'incident parlementaire qui a pu légitimer cette expression piteuse et cet emblème
vinicole. D'autres que nous ne donnons pas, et à notre grand regret, mais il a bien fallu faire un
choix, sont peut-être d'une gaieté encore plus abandonnée. Voici M. Clapier à la tribune; son
éloquence, symbolisée par un robinet qui coule intarissable à ses pieds, fait fuir à droite et à
gauche tout un peuple de lapins effarés. D'un jeu de mots usé le dessinateur a fait un tableau
plein de mouvement et de gaieté. Ailleurs le marquis d'Andelarre se dresse imperceptible à côté

i. Voir l'Art, )e année, tome II, page 279.

Tome X. ?
 
Annotationen