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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 1)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16908#0030

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CHRONIQUE FRANÇAISE

Ea direction des Beaux-Arts'. — Il a été question dans
ces derniers temps de la démission de M. de Chennevières,
directeur des Beaux-Arts. Cette nouvelle qu'on donnait déjà
comme certaine était inexacte. Nous sommes heureux d'apprendre
que M. de Chennevieres conserve les fonctions qu'il remplit
avec une incontestable distinction.

Exposition universelle de 1878. — Le palais du Trocadéro
est terminé à peu près pour ce qui concerne le gros oeuvre.
Il ne reste à achever que les deux tours dont la hauteur, comme
on sait, doit dépasser celle de l'église Notre-Dame, et au centre
desquelles on établira un ascenseur qui pourra contenir cent per-
sonnes environ. Déjà les ouvriers plâtriers, peintres et décora-
teurs, ont commencé leur tâche dans la salle des Fêtes. La ga-
lerie circulaire est achevée et les colonnes qui la composent sont
aux mains des sculpteurs. Les salles ont reçu leur plafond métal-
lique, ainsi que les vitrages; elles sont éclairées par des baies gé-
minées d'un gracieux effet.

Nous avons dit que la grande cascade serait ornée aux
quatre angles de groupes d'animaux sculptés, représentant les
quatre parties du monde. Nous avons vu dans l'atelier de
M. Auguste Caïn, l'éminent animalier, celui de ces groupes qui
doit représenter l'Europe ; il était encore en terre glaise pour
ctre moulé sous peu de jours et livré à la fonte ; cette fonte
sera dorée plus tard. L'Europe est symbolisée par un bœuf de
travail dominant un bloc de granit à demi sorti de terre ; à ses
pieds sont placés, comme attributs, un joug, une charrue, une
gerbe, la vigne et le tronc d'un chêne dont les branches noueuses
et contournées serpentent sur le sol. Cette oeuvre, d'une grande
puissance, a des proportions colossales : l'animal ne mesure pas
moins de ?n,,65 d'élévation.

Au Champ-de-Mars, les travaux sont plus avancés encore.
On procède à l'aménagement intérieur des galeries et à l'installa-
tion des différentes classes des produits français.

Sous les plafonds des vestibules, un plan horizontal, se rac-
cordant par deux petits plans inclinés avec les parois verticales,
a reçu des ornements en tuf, des rosaces et des secteurs garnis
de branchages entrelacés. Dans les piliers ont été également
ménagés des vides ; on les remplit d'ornements en carton-pâte.

Au centre géométrique du parallélogramme, entre les ex-
trémités des deux groupes de pavillons consacrés aux chefs-
d'œuvre de l'art, et terminés chacun par trois petites coupoles
sur pendentifs, la ville de Paris fait élever avec une rapidité
presque vertigineuse, ici la fondation et là le rez-de-chaussée en
maçonnerie de l'édifice où doit avoir lieu l'exposition de tous
ses services. L'étendue de terrain qui a été mise à la disposition
de la capitale est très-grande; cependant elle sera presque entiè-
rement occupée par un seul édifice.

A côté de l'angle nord-est du palais, le gouvernement an-
glais a fait construire trois halles en bois remarquables par leur
légèreté. Elles ont été combinées avec une rare habileté par
M. Redgrave, un éminent architecte du Royaume-Uni, pour
couvrir un maximum de terrain avec un minimum de dépense
et dans un minimum de temps. Ce triple problème a été résolu,
grâce à l'intelligent concours de l'entrepreneur, M. Bosc.

A côté de ces halles, qui par leur disposition rappellent le
système Pombla, on achève aussi le gros œuvre d'une construc-
tion en maçonnerie, par laquelle l'Angleterre veut donner un
spécimen complet de son architecture nationale.

Cette construction comprend une très-longue façade inté-
rieure dont les murailles sont divisées en sections se rapportant
aux diverses époques de l'architecture anglaise. La partie cen-

trale de cette ligne de constructions est à peu près achevée ; on
peut déjà admirer un spécimen du style du xv° siècle.

Cette partie de la section est destinée aux salons de récep-
tion du prince de Galles, président de la commission anglaise de
l'Exposition de 1878. L'aménagement intérieur a été distribué
d'une façon spéciale, indiquée par le prince lui-même à l'archi-
tecte, qui a suivi de point en point les instructions qui lui ont
été données.

Le prince de Galles aura, dans cette partie de la section,
outre ses salons de réception, un cabinet de travail, une salle à
manger très-spacieuse, le tout meublé avec le plus grand luxe.
On dit que le président de la commission ne dépensera pas pour
cette installation moins de cinq cent mille francs, dans lesquels
la tapisserie figurera pour deux cent mille francs.

La section anglaise n'est pas la seule où les travaux mar-
chent aussi vite. Chaque jour voit une nouvelle commission
nationale se mettre à l'œuvre, et nous avons déjà dit que le
gouvernement de la Perse avait à sa disposition les intérieurs
du curieux édifice que des architectes persans lui ont édifié de-
vant le pavillon ouest du palais du Trocadéro.

Les Suisses sont à l'ouvrage ; les Belges ont envoyé à Paris
leurs ingénieurs et leurs entrepreneurs. Du Japon est arrivé un
personnel important de fonctionnaires et d'ouvriers. La Chine
elle-même a expédié des plans faits chez elle et qui seront réa-
lisés chez nous avec des matériaux ouvrés à Pékin. Enfin, la
Tunisie, dont l'exposition se tiendra dans le parc du Trocadéro,
à côté du palais persan, a envoyé le plan des constructions de
son édifice. Les délégués de ce gouvernement sont nommés ; ce
sont : MM. de Lesseps et O. Gay, fonctionnaires du bey.

— Les galeries historiques. — La commission chargée de
préparer au palais du Trocadéro l'Exposition rétrospective pro-
cède à ses travaux avec une grande activité. De toutes parts
affluent les demandes d'admission d'objets d'art. M. de Longpé-
rier, qui dirige cette organisation, reçoit chaque jour, au minis-
tère de l'intérieur, de nombreux visiteurs qui viennent faire des
offres. Le cabinet du savant et aimable directeur est encombré
littéralement d'échantillons de toute espèce. M. le docteur Mandl,
qui possède une si belle collection de faïences, a raconté, en ces
termes, son impression après une première visite. « Aujourd'hui,
dit-il, vous voyez sur le bureau un bronze italien, un ivoire du
xvie siècle, un émail de Limoges; hier, vous avez pu admirer
des armes damasquinées, des cristaux de roche chinois, des fers
ciselés. Mais ce ne sont là, pour le moment, que des présenta-
tions, et, à part quelques portraits historiques suspendus provi-
soirement aux parois du cabinet, nul objet d'art n'est encore
reçu. »

Pour éviter l'encombrement et faciliter les études méthodi-
ques aux visiteurs de l'Exposition, la commission d'admission a
adopté le principe de la division chronologique. En effet, rien
n'est plus malaisé que de suivre les progrès de l'art quand les
collections sont entassées les unes à la suite des autres, présentant
chacune un ordre différent.

Par exemple, si l'on conservait dans son ensemble la collec-
tion d'un amateur français, on pourrait voir figurer, dans la sec-
tion française, à côté de faïences et de porcelaines duxvme siècle,
des plats italiens du xvi° siècle, des porcelaines de Chine, des
faïences de Perse, etc. Tout auprès, un second amateur présente-
rait de nouvelles séries ; et ainsi de suite. C'est-à-dire que ce
serait la confusion la plus complète des époques et des pays, con-
fusion qui n'a qu'un seul avantage, celui de flatter l'amour-pro-
pre du propriétaire.
 
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