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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 1)

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Chronique de l'hôtel Drouot
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https://doi.org/10.11588/diglit.16908#0065

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Chênes au milieu des roches. — Croquis à la plume par Théodore Rousseau.
N° 310 de la vente Alfred Sensier. (Collection de M. Paul Tesse. )

CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT

Vente des 10, 11 et 12 décembre 1877 : Tableaux et Des-
sins de l'École moderne de la Collection de feu M. Alfred Sen-
sier 1. — H y a double plaisir à constater l'e'clatant succès de
cette vente : elle a démontré victorieusement que le grand art,
le très-grand art de ce temps, celui des Barye, des Delacroix,
des Jules Dupré, des Millet, des Théodore Rousseau, des Troyon,
peut affronter sans crainte les crises politiques les plus graves,
et elle a servi de très-heureux et très-sympathique début au jeune
fils de M. Francis Petit, qui avait trouvé dans la succession pa-
ternelle la charge, au moins en apparence fort lourde pour lui,
d'une vente aussi importante. M. Georges Petit a eu le bon goût
de se présenter au public de Drouot sans prendre le titre d'expert
et en s'intitulant simplement marchand de tableaux. On a mis
d'autant plus d'empressement à reconnaître que sa modestie
s'allie à un tact précoce qui, dès le premier jour, lui a assuré
non-seulement l'accueil le plus encourageant, mais môme le plus
flatteur.

On a adjugé à la première vacation les Tableaux2, et aux
deux suivantes les Dessins3, et c'estparla bagatelle de 219,281 fr.
que s'est chiffré le total de ces enchères qui ont également prouvé
que M. Alfred Sensier savait placer ses amitiés avec discerne-
ment; avec deux bicoques barbizonniennes pour tout point de
départ ou autant vaut, ce propriétaire intelligent a fait, grâce à
ses illustres intimités artistiques, une fortune des plus rondelettes;
Il ne faut pas oublier, en effet, que de son vivant il avait déjà
vendu pour plus de cent mille francs — pour beaucoup plus —
à M. Durand-Ruel ses nombreuses études de Théodore Rousseau.
Ensemble de faits qui constitue une réponse sans réplique aux
aveugles qui se figurent qu'on ne s'enrichit pas à collectionner.

D'Eugène Delacroix une exquise symphonie de coloriste,
une simple étude de Babouches (n° 3), achetée par Gustave Ri-

card à la vente du maître, a été payée 785 fr. par M. John
W. Wilson. Nous ne parlerions pas des Diaz qui étaient nom-
breux et par exception vraiment pauvres, s'il n'était injuste de
passer sous silence le n° 8, Coucher de soleil dans la forêt, une
puissante fanfare de ce séducteur de la palette; M. Cottier n'a
pas hésité à en donner 4,500 fr. — Une perle d'une extrême fi-
nesse de ton, Mare sous bois (n° 22), par Jules Dupré, 5,300 fr.,
à M. John W. Wilson; c'est la première pensée du splendide
paysage qui appartient à Mm0 la baronne Nathaniel de Roths-
child ; —un autre Dupré, le Village (n° 23), grisaille, 1,580 fr.,
à M. Stoumpf ; — le Retour à la ferme, soleil couchant (n° 44),
esquisse très-avancée que Millet a empreinte du caractère le plus
magistral, 5,000 fr.; — de Millet également: n° 45, les Vigne-
rons, tableau remarquable surtout par la qualité de tons, 9,000 fr.,
au Musée de Philadelphie ; —n° 46, Un Berger et son troupeau,
superbe morceau que l'artiste céda pour 200 fr. à M. Manceau,
et que ce dernier légua par testament à M. Sensier, 7,900 fr., à
M. Vince ; — n° 50, Départ pour les champs, œuvre d'une crâ-
nerie étonnante, mais inachevée, le dessin des bras de l'homme
est d'un raccourci impossible, 9,000 fr. ; — n° 51, la Gardeuse
d'oies, un frottis, rien de plus, mais un frottis adorable, 4,855^-.;
— n» 54, Jeune Paysanne en forêt, 3,400 fr., à M. Laurent Ri-
chard; — n° 55, Faneuse dans une prairie, d'une tonalité très-
délicate, 8,060 fr., à M. John W. Wilson, et n» 61, Bergère
gardant ses moutons, simple préparation au bistre, mais très-in-
téressante, 600 fr., à M. Risler-Kestner.

Arrivons à Théodore Rousseau et à Troyon qui se sont par-
tagé avec Millet l'honneur de cette vacation (134,913 fr. pour
112 numéros).

Du premier : un beau tableau vendu il y a vingt ans 700 fr.
par M. Detrimont à Troyon, n° 82, Soleil couchant sur les hau-

1. Voir l'Art, y année, tome IV, page 186, et 4» aimée, tome page 17.

2. N"' 1 à 112 du Catalogue.
}. N" 113 à 386.
 
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