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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 1)

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Tourneux, Maurice: Les portraits de Diderot
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https://doi.org/10.11588/diglit.16908#0155

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Frise tirée de l' « Orthographia » de Joh. Daniel Preisler.

LES PORTRAITS DE DIDEROT

iderot est le seul des grands écrivains de son temps qui ait
constamment vécu dans la fréquentation des artistes. Dès les
premières années d'un séjour à Paris qui devait se prolonger
plus de cinquante ans, nous le voyons partager avec les
graveurs Preisler et Wille un grenier de la rue de l'Obser-
vance, et le second de ces amis improvisés nous a laissé de
cette rencontre un naïf croquis où se révèle ce que l'homme
sera toute sa vie : cordial, familier, obligeant'. UEncyclo-
pédie se fonde, le cercle de ses relations s'élargit ; Rousseau
l'introduit chez d'Holbach et lui présente Grimm ; le baron
est déjà l'amateur éclairé et généreux dont la belle galerie
fut vendue en 1789 par Lebrun; Grimm n'est pas seulement
le dilettante que la brochure du Petit Prophète de Bœhmischbroda met au premier rang de la
bataille provoquée en 1753 par les « bouffons » italiens; il aime la peinture et la fait aimer à
Diderot. Aussi, quand la Correspondance littéraire augmente le nombre privilégié de ses abonnés,
Grimm, qui a rendu compte des Salons de 175"3 et de 1757, passe deux ans après la plume à son
ami, et le Salon de 175:9 est l'origine d'une série dont le voyage en Russie et les infirmités
qui en furent la conséquence justifient les lacunes. Diderot n'est pas seul quand il trace une
note rapide sur son livret; La Tour, Chardin, Greuze, sont là; Grimm raille ses enthousiasmes,
Cochin lui recommande les élèves de l'Académie royale ; la belle Mrao Casanove, la femme du
peintre de batailles, cette « folle de M"1" Van Loo », lui sourient au passage; et Sophie Volland
donne au besoin un avis qui est soigneusement transmis aux correspondants de Grimm.

Plus tard encore, en 1766, c'est à Diderot que s'adresse le prince Galitzin, en quête d'un
sculpteur digne d'exécuter le monument que Catherine veut ériger à la gloire de Pierre le Grand ;
tout aussitôt Diderot jette les yeux sur son ami Falconet pour qui le Salon de 176 y avait été un
triomphe ; il le décide, non sans peine, à quitter sa « chaumière » de la rue d'Anjou, rédige le
traité où rien d'essentiel n'a été omis, et sa sollicitude ne cesse qu'après le froid accueil de
l'ingrat artiste à Saint-Pétersbourg même. Ce n'est pas tout : Diderot avait près de lui de jeunes
amis, remplissant l'office des a critiques blonds » d'il y a vingt ans. C'était Naigeon, qui était
passé, comme Socrate, de l'atelier des beaux-arts dans celui de la philosophie ; c'était La Rue, dont
l'éducation avait été négligée, car il écrivait « aussi mal qu'un évôque ou qu'une blanchisseuse »,
mais dont les remarques avaient leur prix ; c'était Saint-Quentin, l'interlocuteur complaisant du
Salon de 1775•

1......Je descendis auprès de mes hôtes où, par hasard, je trouvai un jeune homme fort affable qui, dans la conversation, m'apprit qu'il

cherchait à devenir bon littérateur et encore meilleur philosophe s'il était possible ; il ajoutait qu'il serait bien aise de faire connaissance avec
moi, d'autant plus qu'il estimait les artistes et aimait les arts, qu'il pensait que nous étions du même âge et de plus qu'il savait déjà que nous
étions voisins. Je lui donnai la main et, en ce moment, nous étions amis. Ce jeune homme était M. Diderot, devenu célèbre par la suite; il
occupait l'entresol au-dessous de m >i,y possédait une jolie bibliothèque et me prêtait avec plaisir des livres qui pouvaient m'en faire. (Mémoires
deJ. G. Wille, publiés par M. G. Duplessis, tome I", page.91.)

Tome XII. 16

Lettre tirée de V •• Orthographia Je Joli. Daniel Preisler.
 
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