Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 1)

DOI Artikel:
Chronique française
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16908#0199

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CHRONIQUE

FRANÇAISE.

I

lesquelles ont été' classe's les admirables sculptures et monu-
ments de Phénicie, de Chypre et d'Asie Mineure. On trouve là
des séries intéressantes où les caractères spéciaux des divers
groupes apparaissent avec une force qui montre l'importance des
découvertes récentes de l'archéologie. Dans la salle de Phénicie
et de Chypre, il faut signaler : l'énorme vase d'Amathonte, qui
jadis coûta 18,000 francs de transport; les objets rapportés par
M. Renan de sa mission en Phénicie (inscriptions phéniciennes
d'Oum-el-Awawid, inscriptions grecques et latines, fragments
d'architecture, statues, stèles grecques de Sidon, monuments phé-
niciens de Byblos) ; la pierre à libations du Serapeum, don de
M. Aug. Mariette. Parmi les antiquités cypriotes, qui ont acquis
un nouveau prix depuis que leur écriture a cédé aux dernières
tentatives de déchiffrement, on remarque : les inscriptions, cha-
piteaux, statues et tètes de Larnaia, don de M. Melchior de
Vogué; des inscriptions araméennes, des inscriptions hymya-
rites, etc. Dans la salle consacrée aux antiquités de l'Asie
Mineure, il y a deux groupes très-importants : le premier, le
groupe milésien, provenant de la mission de MM. Olivier Rayet
et Thomas, a été donné par MM. Gustave et Edmond de Roths-
child. Les deux frères ont subvenu aux dépenses de la mission
avec une parfaite générosité. M. Rayet commence la publication
d'un grand ouvrage où seront consignés les résultats de son
exploration. Parmi les objets qui ont été fournis par le temple
d'Apollon Didyméen, la scène du théâtre de Milet, les ruines
d'Héraclée du Latmos, on admire les bases de colonnes splen-
dides en beau marbre blanc, sculptées avec une délicatesse rare.
Le second groupe, disposé dans la salle dite de Magnésie, ren-
ferme des bas-reliefs du temple de Diane Leucophryne, rapportés
en 1843 par M. Texier. Ils représentent des amazones combattant
à cheval ; rien n'est plus curieux sous le rapport de la variété des
attitudes, de la naïveté et de l'énergie des tableaux. M. Ravaisson,
qui vient d'achever la rédaction du catalogue des antiques, ne
voudra sans doute pas laisser longtemps le public dépourvu
d'un guide indispensable au milieu de ces richesses. Le ca-
talogue que vient de publier M. de Villefosse sur les monuments
de la Palestine pourrait servir de modèle. Il répand sur les
dons généreux et si particulièrement originaux de MM. de
Saulcy, de Vogué, de Rothschild, sur le résultat des missions
de MM. Perrot, Lebas, Langlois, de Villefosse, une lumière
qui révèle la valeur de ces reliques et ouvre à la science des
routes inconnues.

Pour terminer cette rapide revue des travaux qui se font
dans notre musée, à l'approche de l'Exposition, il faut mention-
ner les efforts de M. Reiset pour que le monument puisse sans
honte recevoir les étrangers qui vont le visiter. Sa toilette est
déjà fort avancée. La colonnade est débarrassée de ses échafau-
dages, les vestibules ont reçu des mosaïques neuves ; mais que de
choses restent à faire : réparation des glaces, des châssis sur
combles, éclairant les grandes galeries françaises, la grande gale-
rie de 7 mètres, les salles nouvelles du deuxième étage et le pavillon
Daru; réfection du parquet de la salle des bijoux étrusques, etc.
Et nous ne parlons pas des travaux du grand escalier du pavillon
Daru, ni de la réparation des trois salles de la colonnade précédant
les salons de l'ancien musée des Souverains, qui ne pourra être
prête pour l'Exposition. Mais ne devrait-on pas immédiatement
remédier à l'état des colonnes de la salle des Cariatides ? Enfin
n'est-il pas nécessaire de procéder à un nettoyage complet des
dorures des croisées, des vitres et des boiseries ? Faut-il que les
étrangers qui ne reculent devant aucune dépense quand il s'agit
de leurs musées, voient notre Louvre, qui contient tant de chefs-
d'œuvre du génie humain, terni, noirci, morose, comme ces
grandes maisons vides condamnées à la solitude ?

L'Académie des beaux-arts, dans sa séance du 9 février, a
procédé à l'élection d'un membre pour le remplacement de
M. Martinet. Les candidats qui se sont présentés ont été classés
dans l'ordre suivant : — N° 1. MM. Blanchard, graveur en
taille-douce, et Oùdiné, graveur en médailles ; — n° 2. MM. Mor-

ley, graveur en médailles, et Bertinot, graveur au burin;—n° 3.
M. Salmon, graveur au burin. A cette liste, présentée par les
deux sections de gravure, l'Académie avait joint les noms de
MM. Pollet et Huot, graveurs au burin ; Ponscarme, graveur en
médailles ; Gaillard et Flameng, graveurs au burin et à l'eau-
forte.

L'élection n'a pas demandé moins de dix tours de scrutin.
Au dernier tour, les voix se sont réparties comme suit : M. Berti-
not, i8voix; M. Oudiné, 16 voix; M. Blanchard, ivoix.M. Berti-
not a été élu.

réorganisation des services administratifs des beaux-arts.

— Le Journal officiel publie un arrêté du ministre des beaux-
arts en date du 1e1' février, instituant une commission chargée de
préparer un projet de réorganisation des services administratifs
de la direction des beaux-arts.

Cette commission est composée de MM. Édouard Charton,
sénateur, président ; le sous-secrétaire d'État, vice-président ;
Lambert de Sainte-Croix, sénateur, membre du conseil supérieur
des beaux-arts ; Tirard, député ; Antonin Proust, député, mem-
bre de la commission des théâtres ; Quicherat, directeur de
l'Ecole des chartes, membre de la commission des monuments
historiques et de la commission de l'inventaire général des
richesses d'art de la France; Marbeau, conseiller d'État ; le
vicomte Delaborde, secrétaire perpétuel de l'Académie des
beaux-arts ; Du Mesnil, conseiller d'État, directeur de l'ensei-
gnement supérieur ; Louis de Ronchaud, inspecteur des beaux-
arts.

Nominations dans l'ordre de i.a Légion d'honneur. — Le
ministre des beaux-arts, M. Bardoux, inaugure son avènement
par une série de promotions dans l'ordre de la Légion d'hon-
neur. M. Gérôme (Jean-Léon), membre de l'Institut, est élevé au
grade de commandeur ; M. Ziem (Félix), au grade d'officier. Sont
faits chevaliers : MM. Théodule Ribot, Biaise Desgoffe, Feyen-
Perrin, Ferdinand Humbert, parmi les peinties; le sculpteur
L. E. Barrias et M. Abraham Hirsch, architecte en chef de la
ville de Lyon.

Le conseil supérieur des beaux-arts montre depuis quel-
que temps une activité très-grande et tout à fait heureuse. Rela-
tivement au Salon de 1878, il a décidé qu'il y avait lieu d'en pro-
longer la durée un mois de plus, c'est-à-dire jusqu'à la fin de
juillet, afin que les jeunes artistes dont les œuvres ne figureront
pas à l'Exposition universelle puissent cependant profiter autant
que possible de la visite des étrangers. Toutefois, ceux qui pré-
féreraient envoyer leurs ouvrages aux expositions régionales des
départements pourront les retirer du Palais de l'Industrie lors de
la clôture temporaire, qui aura lieu à l'époque habituelle.

Le conseil a également résolu de faire opérer des réparations
indispensables dans différents musées, pour que ceux-ci puissent
dignement faire figure lors de l'Exposition universelle. Il a sur-
tout porté son attention sur le Louvre et les Gobelins. Pour les
GÔbelins, une commission prise dans le sein du conseil et dont
font partie MM. Duc et Lefuel, a présenté un projet d'arrange-
ment provisoire, sans préjudice de la reconstitution totale, décidée
en principe, ou pour le moins de la reconstruction des parties
détruites par les incendies de la Commune. La grande salle d'ex-
position, qui menace ruine et qui est soutenue par des étais inté-
rieurs, serait remplacée par une construction provisoire en plan-
ches, essentiellement destinée à une exhibition des produits de
la manufacture. L'entrée sur l'avenue des Gobelins, qui est plus
que modeste, serait mise en état convenable. Le conseil voulait
organiser au musée du Louvre des exhibitions des chefs-d'œuvre
de la sculpture à l'aide de la lumière électrique ; mais on a
craint d'exposer nos galeries nationales à un danger d'incendie et
on y a renoncé.

On a également décidé en principe que des fêtes publiques
seraient organisées dans les châteaux de Compiègne et de Fon-
tainebleau. Enfin, le conseil a obtenu de M. Bardoux que la
magnifique collection de moulages de l'École des beaux-arts
 
Annotationen