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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 1)

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Véron, Eugène: Histoire de la Société des Beaux-Arts de Nice
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https://doi.org/10.11588/diglit.16908#0271

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HISTOIRE DE LA SOCIETE DES BEAUX-ARTS DE NICE

Cette histoire n'est ni longue, ni complique'e. Au mois de
novembre 1876, quelques personnes, parmi lesquelles le prince
Georges Stirbey, eurent l'ide'e de fonder à Nice une Socie'té des
Beaux-Arts et d'organiser une exposition. Il leur semblait que
le succès ne pouvait nulle part être mieux assuré que dans une
ville où affluent tout l'hiver un grand nombre d'étrangers riches,
désœuvrés, et portés par nature et par éducation vers les distrac-
tions artistiques.

Faute de les trouver à Nice, un grand nombre s'en allaient
en chercher à Monaco, d'un genre différent. Si l'on ne faisait
rien pour les retenir, Nice pouvait un jour se trouver vaincue
dans cette concurrence qui s'établit forcément entre les stations
méditerranéennes. A cela s'ajoutaient des considérations de dé-
centralisation artistique et môme de politique, que nous n'avons
pas à développer ici, mais qui faisaient de la création nouvelle
une œuvre de patriotisme en même temps que d'amour pour les
arts.

On se mit aussitôt à l'œuvre, avec un zèle et une activité
des plus méritoires. En quelques semaines on réunit le nombre
de souscriptions nécessaires. La Société' fut fondée, et le 1e1'mars
1877 l'exposition s'ouvrait au palais Marie-Christine (place Croix-
de-Marbre). Elle comprenait 445 tableaux (335 peintures, 110
aquarelles, dessins, etc., etc.), et 28 statues en marbre et en
bronze. Les artistes de France et d'Italie avaient compris l'im-
portance que pouvait prendre cette fondation nouvelle; presque
tous les noms connus se retrouvent au catalogue. En somme, ce
fut un succès, malgré l'époque tardive où avait été ouverte l'ex-
position. Une somme de 46,000 fr. fut consacrée à l'achat de
10 statues et de 46 tableaux. Les frais s'étaient élevés à 20,000 fr.;
le bénéfice net fut de 5,000 fr.

L'administration de la Société a été confiée dès le commen-
cement à un comité de 39 membres dont voici les noms :

E. Meissonier, président honoraire. — Comte V. J. Cara-
vadossi d'Aspremont, président. — Prince Georges Stirbey et
M. Sabatier Antonin, vice-présidents. — M. Bovis Louis, con-
seiller municipal, trésorier. — MM. Harris et Francia, secré-
taires honoraires.

Membres : MM. Darcy, préfet des Alpes-Maritimes, protec-
teur de l'exposition et directeur du jury d'admission et de
récompenses; — Raynaud Auguste, maire de la ville de Nice,
protecteur général de l'exposition; — M asséna, duc de Rivoli;

— Borriglione Alfred, député des Alpes-Maritimes ; — Bishop
Georges; — baron Michaud de Beauretour, adjoint au maire;

— Comte de Skariatine; — Comte Starzinski Georges; —
Chevalier Chabal-Dussurgey, peintre ; — Aune François, ar-
chitecte; — comte de Béthune; — Meissonier Charles; —
comte Cais de Pierlas César, conseiller municipal ; —■ comte
Garin de Coconato Edwind ; — Trabucco ; — Garacci Charles ;

— Cazalet;—comte deChambrun;—Sir Samuel Whalley ; —■
lord Thomas Hay; — Baltazzi; — Nègre; —Cordier ; — Jac-
quemart ; — Lejeune ; — marquis de Villeneuve-Bargemon ;

— comte Solaro del Borgo; — Vigna; —■ Costa; — Féraudy,
avoué, conseiller municipal ; — Mayrargue Joseph, conseiller
municipal ; — secrétaire adjoint, Ugo Emile.

Ce comité organisateur est investi de la direction pour une
période de trois années. A l'expiration de ses pouvoirs, il sera
remplacé par l'assemblée générale au scrutin secret pour une
autre période égale.

Chaque année une commission artistique, nommée par la
direction, juge sans appel de l'admission des objets présentés pour
l'exposition et choisit les œuvres à acquérir avec les fonds de la
Société.

La Société se compose : i° de membres fondateurs qui font
à la Société un don d'au moins 500 fr., ils sont membres perpé-
tuels; 2° de membres promoteurs qui s'engagent à verser pen-
dant trois années consécutives la somme de 100 fr.; 30 de mem-
bres annuels, dont la cotisation est de 25 fr. Les premiers ont
droit à l'entrée libre et permanente à toutes les expositions et au
tirage au sort des œuvres achetées par la Société ; les seconds
jouissent de ces mêmes avantages pour trois ans, et les troisiè-
mes, pour une année.

La Société a le droit de former un fonds de réserve, en accu-
mulant une partie de ses ressources annuelles. Elle s'engage à
faire une exposition tous les ans, du i01' janvier à la fin de février.
Le tirage des lots se fait en assemblée générale, immédiatement
après la clôture de l'exposition.

Le catalogue de l'exposition de 1878 contient 634 numéros,
dont 70 pour la sculpture. Le total des achats au 20 février 1878
se montait à 50,000 fr.; et l'on croyait que ce chiffre s'accroîtrait
encore avant la fermeture de l'exposition, prorogée à la demande
générale jusqu'au 8 mars. C'est un succès sur lequel on ne
comptait pas dans les circonstances particulièrement fâcheuses
qui résultaient des inquiétudes suscitées par la guerre d'Orient.
Les préoccupations des Anglais, l'absence complète des Russes,
la crise commerciale qui pesait sur toute l'Europe faisaient crain-
dre un échec. Malgré tout, la Société est en progrès. Rassurée
par ce succès inespéré, elle prépare une téorganisation qui assu-
rera sa durée et son développement.

Le prince Stirbey, dont on connaît le goût éclairé pour les
arts et dont l'activité a contribué pour une grande part à la fon-
dation et à l'extension de la Société, a obtenu du gouvernement
qu'il marquât l'intérêt qu'il prend à son succès, par l'envoi d'un
vase de Sèvres destiné à la loterie et par l'achat de deux œuvres
exposées à Nice, le Pilori, de M. Roubaudy, jeune artiste niçois,
et Ricordo di Roma, de M. Induno, de Milan. Mais cela ne lui
suffit pas, et il a conçu un projet grandiose, dont voici les linéa-
ments principaux.

La ville de Nice consacre chaque année 8,000 francs à l'en-
couragement des beaux-arts ; elle achète pour 4,000 francs de
tableaux et prend pour 4,000 francs de billets à la loterie de la
Société des Beaux-Arts.

Mais comme d'un autre côté elle a reçu de M. Carlone un
legs de 200,000 francs, à la condition de les consacrer à la fonda-
tion d'un musée, le prince Stirbey propose d'ouvrir une souscrip-
tion pour compléter la somme nécessaire à la construction d'un
palais des beaux-arts. Il se croit sûr de recueillir en peu de
temps une somme au moins égale à celle que possède la ville.
N'ayant pas à acheter de terrain, puisqu'on pourrait le prendre
sur le Paillon, — fleuve poudreux où l'eau est inconnue, — comme
on a fait pour le Square où s'élève la statue de Masséna, cette
somme pourrait suffire à la construction d'un bâtiment dont une
partie serait consacrée au musée et l'autre aux expositions de la
Société des Beaux-Arts. Cet emplacement, admirablement choisi,
à proximité du jardin public, de la promenade des Anglais et des
principaux hôtels où logent les étrangers, permettrait de faire de
ce palais des arts le rendez-vous habituel de toute la population
cosmopolite, et d'y établir une exposition permanente d'objets
sans cesse renouvelés, pendant les quatre ou cinq mois que dure la
saison d'hiver. On peut croire que dans ces conditions le total
des achats d'œuvres d'art s'accroîtrait considérablement, et que
beaucoup des artistes qui dédaignent les expositions de province
se décideraient à envoyer à Nice quelques-uns des tableaux qu'ils
réservent pour les expositions de Pans.

Nous n'avons pas à entrer dans les détails d'exécution de ce
 
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