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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0056

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NOTRE BIBLIOTHÈQ.UE

CXI bis

UNE NOUVELLE ÉDITION [DE VASARI

(fin')

Imprimée en beaux caractères neufs par M. Carnesecchi,
cette édition des Vies de Giorgio Vasari , dont l'éditeur,
M. Giulio Cesare Sansoni, assume tous les frais, comprendra
six volumes, format in-8". Les notes se trouvent pour la plupart
au bas des pages, et les commentaires à la fin de chacune des
Vies à laquelle ils se rapportent. Pour indiquer ce qui dis-
tingue cette édition de la précédente, publiée par les soins de
la Société des amateurs des beaux-arts, nous dirons de quoi se
compose ce premier volume, en insistant surtout sur les faits
nouveaux, les découvertes et les rectifications les plus impor-
tantes pour l'histoire comme pour la critique.

Le volume s'ouvre sur la lettre de Vasari à Cosme de
Médicis, duc de Florence, dédicace placée par l'auteur en tète
delà première édition de ses Vies,en 15 50. Viennent ensuite : une
seconde lettre au même Cosme de Médicis, mais devenu duc de
Florence et de Sienne, dédicace de la seconde édition du livre,
en 1568; le préambule qui parut pour la première fois dans
cette seconde édition, sous la forme d'une lettre aux artistes du
dessin; la « lettre de Mer Giovambattista di M. Marcello Adriani
à Mrr Giorgio Vasari, dans laquelle on expose brièvement les
noms et les œuvres des meilleurs artistes anciens dans la pein-
ture, le bronze et le marbre, ici réunis, afin qu'il ne manque
rien de ce qui appartient à la connaissance entière et à la gloire
de ces très-nobles arts ». Puis la préface générale de l'ouvrage,
par Vasari lui-même, et son Introduction aux trois arts du
dessin, c'est-à-dire l'architecture, la sculpture et la peinture.
Enfin la préface des Vies, à la page 245, commence la première
partie de ces mêmes Vies, avec celle de Cimabue; car M. Mila-
nesi revenant sur le système adopté par les éditeurs de 1846, a
préféré reporter la Vie de Vasari à l'endroit où Vasari lui-même
l'avait placée, c'est-à-dire après toutes les autres, comme com-
plément du livre, ainsi que le voulait d'ailleurs l'ordre histo-
rique.

Dans la Vie de Nicolas et de Jean de Pise, Vasari raconte
qu' « en l'an 1286, comme on construisait l'évèché d'Arezzo sur
les dessins de Margaritone, architecte de cette ville, Jean de
Pise fut amené de Sienne à Arezzo par Guglielmo Ubertini,
dvèque de cette ville; il y fit en marbre la table du grand autel,
toute ciselée de figures, de feuillages et d'autres ornements,
distribuant dans tout cet ouvrage divers morceaux de fine mo-
saïque et des émaux sur des lames d'argent jointes au marbre
avec beaucoup de soin ». Cette œuvre subsiste encore, quoique
détériorée, dans la cathédrale d'Arezzo. Cavalcaselle en parle
dans son histoire Il dit qu'à son avis ce travail aurait été fait
sur les dessins de Jean de Pise par ses élèves; il lui semble que
cette architecture, pesante et sans grâce, la composition confuse
du sujet, la manière de modeler les figures, leur vulgarité, les
attitudes forcées et le peu de soin de l'exécution, ne correspon-
dent ni au génie ni à la manière de ce maître. M. Milanesi con-
firme ce jugement dans une nouvelle note à cet endroit (p. 311,
n° 1); il apporte quelques documents découverts par lui et
publiés pour la première fois, qui montrent que cette orne-
mentation fut faite en des temps postérieurs à Jean de Pise et

par d'autres artistes. Vasari, après avoir décrit cet autel, dit
« que ce fut la chose la plus précieuse et la plus rare qu'il pût y
avoir à cette époque, si bien que longtemps après son exécution
Frédéric Barberousse, revenant de Rome après son couronne-
ment, et passant par Arezzo, l'admira et la loua infiniment ». Il
ne se souvenait pas, remarque M. Milanesi (Ibid., n° 2), que
Barberousse vivait deux siècles auparavant, et ce fut peut-être
l'empereur Frédéric III qui, passant par Arezzo à son retour de
Rome, vit et admira ces sculptures.

A la fin de cette Vie est un commentaire entièrement nou-
veau dans lequel M. Milanesi examine la controverse récente
entre les critiques qui maintiennent encore l'opinion suivant
laquelle Nicolas de Pise serait véritablement né à Pise, comme
son nom semble l'indiquer, et ceux qui le prétendent originaire
de la Pouille et soutiennent que son éducation artistique a été
faite dans le midi de l'Italie ; ceux-ci invoquent à l'appui la
ressemblance qu'ils remarquent entre sa manière et celle d'autres
maîtres qui travaillèrent avant lui dans le midi de la péninsule.
Cette discussion est née de la différence d'interprétation donnée
à un document de 1266, publié par Gaetano Milanesi parmi
plusieurs autres concernant l'histoire des beaux-arts à Sienne -.
Jusqu'à présent cette pièce n'avait point excité l'attention, ou du
moins elle n'avait pas été considérée sous cet aspect. On y lit
que Fra Melano, architecte de la cathédrale, l'année même où il
avait confié à Nicolas le travail de la chaire de cette église,
« requisivit magistrum Niclwlaum Pétri de Apulia quod ipse
faceret et curaret ha, quod Arnulphus discipulus suus statim
veniret Senas ad laborandum in dicto opère cum ipso magistro
Xic/iola ». La chose est claire, disent les adversaires de l'origine
toscane de Nicolas, il â été appelé de Apulia, donc il avait pour
patrie la Pouille comme on appelait alors cette partie de l'Italie
qui fut depuis le royaume de Naples ; peu leur importait de
chercher ailleurs ; ils en avaient là plus qu'il n'en fallait pour
donner à leur opinion un fondement historique ; les principaux
partisans de cette opinion étaient MM. Crowe et Cavalcaselle.
Mais ils ne manquaient pas de contradicteurs sérieux, s'appuyant
aussi sur des arguments historiques et critiques. M. Milanesi est
de ce nombre ; il a pris à tâche, dans ce commentaire, de com-
battre cette opinion et, à ce qu'il nous semble, avec une solidité
d'argumentation faite pour lui assurer la victoire. Et nous ne
parlons pas ainsi parce que nous sommes Toscan et dès lors
affectionné à la gloire de notre pays, ni parce que nous sommes
attaché à M. Milanesi par les liens d'une amitié d'enfance, mais
parce que la lecture de son commentaire nous a conduit à cette
conviction. Ce n'est point ici le lieu de le citer, il nous suffira de
dire que M. Milanesi a démontré que Y Apulia nommée dans cet
acte comme la patrie de Nicolas ne peut être qu'un quartier ou
un faubourg méridional de la ville de Lucques, qui tire ce nom
d'Apulia des eaux qui se trouvent en grande abondance \pullulano)
sur son territoire. Aussi M. Milanesi déclare qu'après un examen
attentif des documents invoqués dans cette controverse il en est
arrivé à cette conviction définitive, savoir : « qu'il (Nicolas)
naquit dans le village de Puglia de la banlieue de Lucques ; que

1. Voir l'Art, 4" année, tome IIJ, page 22

2. Tome I, page 149.
 
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