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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 3)

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Le congrès international des architectes
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https://doi.org/10.11588/diglit.16910#0188

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LE CONGRÈS

INTERNATIONAL DES ARCHITECTES

Nous avons publié le programme du Congrès international
des architectes (voir page 94) et rendu compte de la se'ance de
clôture de cette assemble'e, dont nous nous sommes promis de
résumer les travaux (voir page 144).

Les appréciations des journaux spéciaux d'outre-Manche
sont curieuses, et si parfois elles paraissent sévères, elles ne lais-
sent pas d'être instructives, d'autant plus qu'elles sont d'une
impartialité évidente.

Voici par exemple ce que dit le Builder :
« Le Congrès, ouvert avec beaucoup d'éclat et d'enthou-
siasme, n'a pas tardé, nous regrettons d'être obligés de le constater,
à se laisser aller à cet état de confusion et d'incohérence qui
caractérise les premiers efforts des assemblées inexpérimentées.
En un mot, il serait difficile de dire pourquoi le Congrès s'est
réuni, et ce que désirent ses membres. Le Congrès n'en a pas
moins été un succès. Les membres anglais présents avaient
peine à se rendre compte du caractère peu pratique des débats
et de leurs conclusions ; mais il faut bien se mettre dans l'esprit
qu'il ne serait pas équitable de se placer au point de vue anglais
pour juger uni meeting » français. Voilà bien des années, bien
des générations, que nous jouissons du droit de réunion. La
police n'intervient jamais dans nos innombrables associations
scientifiques ou commerciales. La puissance de la tradition,
l'ancienneté de la coutume, assurent à toute assemblée anglaise
des règles toutes faites qui facilitent l'expédition des affaires. De
plus, aucune assemblée nombreuse ne se réunit en Angleterre
sans le concours de certaines personnes qui ont acquis une
grande expérience des manifestations publiques, qui sont à
même de remplir avec beaucoup de tact les fonctions présiden-
tielles, qui devinent d'instinct l'esprit de la réunion, et formulent
en termes concis et pratiques une résolution où se résume fidè-
lement l'opinion de la majorité. Tout cela est très-naturel en
Angleterre, mais on ne pouvait compter là-dessus en France où
le peuple n'a jamais eu, si ce n'est d'une façon intermittente, le
droit de marcher affranchi des lisières imposées par un gouver-
nement paternel... A l'exception de M. Charles Lucas (un des
secrétaires), il n'y avait personne qui fût en état d'administrer le
Congrès, de le guider et de prévenir le gâchis qu'amène fatale-
ment l'inexpérience. 11 convient d'ajouter que les Anglais eux-
mêmes ne sont pas à l'abri de tout reproche à cet égard. Nous
aurions pu aider à l'organisation du Congrès en y assistant en
plus grand nombre, en acceptant des présidences de sections, et
il est certain que notre concours et notre expérience nous eussent
valu la reconnaissance des Français et des étrangers réunis aux
Tuileries et au Trocadéro. Au Congrès géométrique, l'Institut
anglais des géomètres (English Instituée of Surveyors) avait
envoyé des délégués et, non content de payer leurs dépenses,
leur avait alloué un crédit pour leur permettre d'offrir un ban-
quet aux organisateurs du Congrès. Il est fâcheux que les
diverses associations qui représentent les intérêts de l'architecture
anglaise n'aient pas fait preuve du même esprit de solidarité. »

L'Architecte plus réservé dans la forme, paraît d'accord au
fond avec le Builder. C'est ainsi qu'il constate que rien de
définitif n'a été établi, si ce n'est peut-être la nécessité de placer
les Congrès de ce genre sur un pied plus pratique (plus affaire,
more business—like footing), et d'obtenir la participation d'un
comité plus étendu. L'Architecte comme le Builder, rend hom-
mage au zèle infatigable du secrétaire, M. Lucas, la cheville
ouvrière du Congrès.

C'est surtout l'excursion à Reims qui, d'après ces deux
journaux, a laissé à désirer au point de vue de la bonne organi-
sation. Pas de train spécial, au départ pas plus qu'au retour. Pas

de guichet spécial pour la distribution des billets de chemin de
fer aux membres du Congrès. De là un certain désordre et un
ahurissement dont il est facile de se faire une idée. A Reims les
excursionnistes, au nombre de 130, ont été menés à la vapeur,
grande vitesse. En quatre heures, — le lunch offert à l'arrivée
ayant pris jusqu'à 2 heures, et le retour ayant été fixé à 6 h. 15,
— ils ont trouvé moyen de voir les mosaïques gallo-romaines
découvertes il y a dix ans, l'arc triomphal dédié à Mars qui se
trouve à deux pas, l'hôtel de ville, la cathédrale et le palais
archiépiscopal, l'église de Saint-Rémi et le tombeau du saint,
les caves de Mme veuve Pommery, l'école professionnelle, et le
nouveau théâtre. Du reste, les reporters qui rendent compte de
cette excursion sont enchantés de leur journée et se louent
cordialement de la bonne grâce empressée et de la courtoisie
exquise avec laquelle les « gentlemen » français ont traité leurs
hôtes étrangers.

Pour en revenir au Congrès, la séance d'ouverture a eu lieu
le 29 juillet au palais du Trocadéro sous la présidence de
M. Lefuel. M. Hermant, architecte des prisons en construction
à Nanterre, a donné lecture d'un mémoire sur la vulgarisation
de l'esthétique par la définition de certains principes qui, d'après
l'orateur, en faciliteraient singulièrement l'intelligence. Ce
discours n'a donné lieu à aucune discussion.

Le lendemain matin, réunion au palais des Tuileries.
Une communication sur la situation des architectes en
province est faite par M. Courau, qui se prononce pour le
système de l'examen et du diplôme. M. R. Phené Spiers, délégué
anglais, donne quelques renseignements sur l'examen d'archi-
tecture à l'Institut anglais des architectes. Il résulte de ses
explications que l'examen n'a pas de succès, parce que l'Institut
manque d'énergie, et parce que l'examen est biennal au lieu
d'être annuel ; la tradition de l'examen est perdue maintenant,
et l'on aura de la peine à la rétablir. Les délégués de l'Espagne,
du Danemarck et de la Russie exposent les systèmes en vigueur
dans ces trois pays.

Un mémoire de M. Dutert (prix de Rome, 1869), sur l'archi-
tecture au Salon de 1878, amène un discours de M. Spiers sur
les conditions de l'architecture en Angleterre. D'après l'éminent
orateur, ces conditions ne sont rien moins que satisfaisantes. Le
système d'éducation manque de précision et pour ainsi dire
d'assiette. Cela n'a pas empêché l'Angleterre de produire des
architectes de valeur, tels que Sir Charles Barry, le professeur
Cockerell, Sir Gilbert Scott, MM. Street, Burges et Butterfiied.
Mais l'architecture anglaise se laisse trop facilement influencer
par la mode courante et éphémère. Les écrits de Sir Walter
Scott, Pugin et Ruskin, la grande impulsion donnée aux restau-
rations d'édifices religieux, l'ont passionnée pour le style gothique,
dont le réveil n'a pas réalisé leurs espérances. De là une réaction
en faveur du style de la Renaissance anglaise, ou style de la reine
Anne, qui consiste essentiellement dans l'emploi architectural
de la brique, système dont la Hollande, la Belgique et l'Alle-
magne du Nord offrent les principaux modèles. En terminant
M. Spiers émet le vœu qu'on se mette à la recherche de types
plus purs, et qu'on s'inspire des exemples des grands architectes
français de ce siècle, parmi lesquels il cite MM. Duc, Duban,
Vaudoyer et Labrouste.

Séance de l'après-midi au Trocadéro. M. Davioud, un des
architectes du nouveau Palais, donne lecture du mémoire qui
lui a valu tout récemment le prix Bordin (voir page 119).
L'Académie des beaux-arts avait demandé une étude sur les
différences théoriques qui existent entre le corps des ingénieurs
et celui des architectes, et une conclusion pratique sur les
 
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