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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.17799#0149

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CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE

France. — Nous sommes heureux de pouvoir annoncer qu'un
vœu maintes fois formule' par notre collaborateur M. Paul Leroi
vient enfin de se re'aliser : une Société' des Aquarellistes français
s'est constituée et installée dans les vastes galeries qu'occu-
pait M. Durand-Ruel, rue Laffitte, où la première exposition de
la nouvelle association aura lieu incessamment. Nous souhaitons
tout succès à cette intelligente manifestation de l'initiative privée ;
la publicité de l'Art est tout acquise à la Société nouvelle dont
nous ferons prochainement connaître l'organisation.

— La Banque de France devant émettre des billets de cent
francs d'un modèle nouveau, M. Baudry a été chargé d'en faire
le dessin.

— M. Benjamin Constant, l'auteur de l'Entrée de Maho-
met II à Constantinople, a été chargé de la décoration du plafond
de la nouvelle mairie de Bercy.

— On a annoncé qu'au prochain Salon figurera le portrait
de Victor Hugo, par M. Bonnat. Il n'existe que deux portraits
peints de l'illustre poète, le premier, d'Auguste de Chàtillon
(1838), Victor Hugo assis, avec son plus jeune fils devant lui;
le second, de Louis Boulanger (1842), debout.

— La Cour des Comptes vient de décider qu'un buste en
marbre du premier président de Royer serait commandé à
M. Adam Salomon. Ce buste sera placé dans la grande salle de
l'aile du palais des Tuileries où la Cour des Comptes doit,
comme on le sait, être installée à la fin de l'année 1879.

— M. Mercié se propose d'exposer au Salon prochain le
buste de M. Gambetta. Préault avait commencé un médaillon
de l'orateur de la gauche quelque temps avant de mourir.
M. Aimé Millet en a entrepris un également. Enfin M. Cambos
a offert, il y a peu de jours, à M. Gambetta son buste qu'il
venait d'achever ainsi qu'un buste de Mirabeau.

— Nos collaborateurs MM. Georges Lafenestre et Philippe
Burty ont été nommés chevaliers de la Légion d'honneur, ainsi
que M. Chatrousse, statuaire; M. Gustave Doré et M. Paul de
Saint-Victor ont été promus officiers.

— La ville de Cannes se prépare à élever un monument à
Lord Brougham à qui elle est redevable de l'importance qu'elle
a acquise.

— M. Lefuel est l'auteur du monument que les amis de
François Bazin font élever à sa mémoire et qui sera surmonté du
buste du regretté compositeur.

— A Chalon-sur-Saône, on espère enfin pouvoir élever un
monument à la mémoire de Nicéphore Niepce, l'inventeur de la
photographie.

Angleterre. — A l'assemblée générale de la Royal Academy
qui s'est tenue le 22 janvier, trois peintres, MM. Valentine
C. Prinsep* S. Luke Fildes et J. Mac Whirter ont été élus
Associés.

Belgique. — Deux journaux artistiques, qui se publiaient à
Bruxelles, l'Artiste et le Samedi, viennent de se fusionner sous
la direction de notre collaborateur M. Camille De Roddaz. Le
nouveau journal gardera le titre : l'Artiste. Tous les samedis il
sera accompagné d'un supplément littéraire, analogue à celui du
Figaro, composé de huit pages à deux colonnes.

Le prix du numéro avec le supplément sera de 20 centimes.
L'Artiste publiera des extraits des livres nouveaux, des récits de
chasse, des anecdotes littéraires, dramatiques, bibliographiques
et artistiques, des études critiques et fantaisistes, etc.

Voulant donner en prime à ses abonnés un album d'eaux-
fortes, l'Artiste ouvre un concours d'aquafortistes. Trois prix

seront décernés aux meilleures œuvres, une médaille d'or de la
valeur de 250 francs au premier prix, une médaille de 150 francs
au deuxième et une médaille de 100 francs au troisième prix.
Ce concours est patronné par le gouvernement belge.

Pays-Bas. — En 1877, le Gouvernement hollandais, frappé
du rôle fort secondaire rempli par le pays dans les expositions in-
ternationales et se souvenant enfin du brillant passé de l'industrie
et des arts industriels néerlandais, comprit qu'il est de son devoir
de rechercher les moyens les plus sûrs pour leur restituer leur
antique splendeur. Il nomma en conséquence une Commission
chargée de formuler les meilleures mesures à prendre pour
rendre l'industrie nationale et surtout les applications de l'art à
l'industrie, dignes du passé.

Le travail de cette Commission a été facilité par l'Exposition
internationale des Arts industriels qui a eu lieu à Amsterdam, et
par l'Exposition Rétrospective qui s'est tenue en la même ville
dans le local occupé par le Musée Van der Hoop. Les Commis-
saires ont pu se rendre parfaitement compte de l'abîme qui
sépare le passé du présent au grand dommage de ce dernier.
Leur rapport, longuement médité et savamment rédigé, a paru
il y a quelques jours; il retrace très-exactement et de la façon la
plus complète la situation actuelle de l'industrie en Hollande.
Sans déprécier ce qui s'y rencontre de bon, il n'hésite pas à
déclarer que la décadence a pour cause première, unique même,
le manque de goût, grave défaut commun à toute la nation.
Grands et petits, chefs d'atelier et artisans, tous pèchent par ce
vice rédhibitoire qu'il s'agit d'extirper au plus tôt.

Le mal remonte à l'éducation même telle qu'elle est
aujourd'hui donnée ; l'enfant a tout son temps absorbé par
des études scientifiques ; aucune partie n'en est réservée aux arts.
Pour que le bon goût conquière la nation, il faut, dit fort sage-
ment la Commission, qu'il s'infiltre dans la vie publique et dans
la vie domestique en ayant soin que dès ses plus jeunes années
l'enfant soit entouré d'objets qui n'altèrent pas la pureté du
goût ; l'école doit ne plus Jui présenter de simples murs blanchis
à la chaux, mais frapper ses regards et son esprit par une déco-
ration harmonieuse. L'enseignement du dessin ne peut plus être
une simple question d'agrément ; il faut qu'il soit non-seulement
une branche obligatoire de l'éducation première, mais considé-
rable, qu'une part très-large lui soit faite et que l'obligation de
ce même enseignement plus développé, plus important encore,
soit imposée aussi aux écoles moyennes.

La Commission termine en recommandant instamment la
prompte création à Amsterdam d'un musée et d'une école cen-
trale pour les applications de l'art à l'industrie. Là se formeront
non-seulement les artisans, mais des professeurs pour les suc-
cursales de l'école centrale, succursales dont il s'agit de doter
toutes les villes du royaume.

Avec cet esprit pratique qui caractérise la vaillante race
batave, les Commissaires ont parfaitement compris — et nous
ne saurions trop les en féliciter — que leur pays étant en-
core dans la fâcheuse situation où se trouvaient d'autres
nations plus puissantes il y a peu d'années, le plus sage
est de ne pas chercher à innover, mais de s'approprier les
moyens de salut qui ont si bien réussi ailleurs, et notamment
en Autriche et en Angleterre surtout. La conclusion a été ce
qu'elle sera partout où l'on voudra voir clair : le South Kensington
Muséum et les institutions de South Kensington sont de mer-
veilleux modèles; ne perdons pas notre temps à les modifier;
imitons-les.

ERRATUM. — Page 101, ligne 7 : au lieu

de splendissimes, il faut lire splendidissimes.
 
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