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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 1)

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Vandalisme, [3]: Belgique
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Courrier des musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.17799#0300

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VANDALISME'

I

BELG

Nous avons signale page 205 les critiques dont le nouveau
Catalogue du Musée royal d'Antiquités, d'Armures et d'Artil-
lerie, plus connu à Bruxelles sous le nom de Musée de la porte
de Hal, a été l'objet dans la Revue belge d'Art, de Sciences et de
Technologie militaires (article de M. Eugène Van Vinkeroy,
intitulé Une visite aux armures de la porte de Hal).

A ce propos, le conservateur du musée, M. Théodore Juste,
adresse à notre rédacteur en chef une lettre dont il ne demande
pas l'insertion, mais dont notre loyauté nous fait un devoir de
citer les principaux passages.

M. Juste s'étonne que notre revue s'associe à une misérable
intrigue ourdie contre lui. Il prétend qu'en toute hypothèse la
religion de l'Art a été surprise. Après quoi il ajoute :

« Je me borne à cette remarque que M. Van Vinkeroy a été
mal informé en m'attribuant les définitions qu'il critique. Sur
trente-deux numéros signalés par M. Van Vinkeroy, vingt-huit
ont été empruntés au catalogue rédigé par mon prédécesseur.
Or, pouvais-je avoir la prétention de corriger M. Schayes,
reconnu comme un éminent archéologue, et de contester en
outre la compétence de l'officier supérieur qui avait revu le
travail de M. Schayes?

« Je pourrais aller au-devant de toutes les autres critiques
d ont le Musée sera encore l'objet. Mais à quoi bon? Déjà ne
m'avez-vous pas condamné sans m'entendre ? Sachez seulement
que le conservateur du Musée d'antiquités se trouve dans un
véritable isolement, tandis que le directeur du Musée d'histoire
naturelle, le directeur de l'Observatoire, le conservateur de la
Bibliothèque royale, etc., ont pour les seconder des auxiliaires
compétents, des chefs de section, des spécialistes. »

Cette lettre , avouons-le franchement, nous embarrasse
beaucoup. Nous dirons même qu'elle nous désarme. C'est un
aveu d'incompétence archéologique, un aveu tellement formel
et déplorable que nous hésitons à insister. Comment expliquer à

II

HQUE

M. Juste qu'une nouvelle édition de catalogue a généralement
pour but de rectifier les erreurs des éditions précédentes, alors
même que celles-ci ont été faites par des hommes compétents
mais non pas infaillibles? Il est vrai que l'explication ne vaut
rien, puisque les erreurs ont été commises par des archéologues
beaucoup plus savants que celui qui est appelé h les corriger.
Comment ne pas compatir à l'isolement du conservateur du
Musée des antiquités? Nous concevons que son isolement lui
pèse, et qu'il envie le sort de ses collègues en conservation.
Fussent-ils isolés comme lui et privés du concours de leurs chefs
de sections, ses collègues seraient encore moins à plaindre, car
ils sont eux-mêmes des spécialistes éminents. Le directeur du
Musée d'histoire naturelle, M. E. Dupont, est un naturaliste
distingué, un savant géologue, auquel les fouilles de Furfooz et
les découvertes préhistoriques de la vallée de la Lesse ont fait
une réputation européenne. Le directeur de l'Observatoire,
M. Houzeau, est également the right man in the right place, et
l'opinion publique ne s'est pas trompée en le désignant comme
successeur de Quetelet. Enfin, si le conservateur de la Biblio-
thèque royale, M. Alvin, n'est pas un bibliographe de haute
volée, il n'est pas sans savoir ce que c'est qu'un livre, et il con-
naît à fond au moins un des départements du vaste musée qu'il
dirige, le Cabinet des estampes. Le conservateur du Musée des
Antiquités, Armures et Artillerie ne pourrait pas en dire autant.
Donc sa situation est d'autant plus pitoyable, nous en conve-
nons volontiers.

Nous ne saurions trop engager le conservateur du Musée
des antiquités à « aller au-devant de toutes les autres critiques
dont le Musée sera encore l'objet ». Ce sera le meilleur moyen
de réduire à l'impuissance la « misérable intrigue » ourdie contre
lui, — à une condition toutefois, c'est qu'en prenant l'offensive
contre des critiques éventuelles il manœuvre avec plus de logi-
que et de précision que dans la défense qu'il oppose aux faits
que nous avons signalés.

COURRIER DES MUSÉES

IV

France. — Réorganisation des Musées nationaux. — Nous
avons donné dernièrement (page 250) le texte du rapport
du ministre de l'instruction publique et des beaux-arts au
président de la République, relativement à la réorganisation des
musées, et résumé les décrets qui ont été rendus conformément
aux conclusions de ce rapport. Nous croyons, aujourd'hui, devoir
ajouter quelques mots d'appréciation sur les mesures prises.

Le but principal du ministre a été manifestement, comme
du reste il le dit en termes formels, « de resserrer les liens qui,
depuis le 4 septembre 1870, ont rattaché les musées nationaux à
l'administration des beaux-arts ». Il veut « que la responsabilité
du ministre ne soit pas une fiction et qu'elle repose sur le con-
trôle sérieux et effectif des actes susceptibles de l'engager ».

On sait que nous sommes peu partisans de la centralisation

1. Voir F Art, )• année, tome I", pages 153 et 205.

administrative, quand elle prétend s'étendre jusqu'aux esprits.
Nous déplorons que l'État croie avoir mission d'apprendre aux
jeunes gens à peindre suivant la formule, et de leur enseigner
un art de convention qu'il proclame l'art par excellence, parce
qu'il est ou prétend être conforme aux conclusions supposées
d'une esthétique fictive, attribuée à Platon par des gens qui ne
l'ont pas lu. Nous regrettons vivement la pensée qui, pour leur
faciliter l'accès de l'art officiel, a en réalité supprimé la concur-
rence des écoles par la création de trois ateliers gratuits, qui
naturellement accaparent et dévorent successivement toutes les
jeunes générations d'artistes.

Mais autant nous croyons utile et féconde la liberté des
esprits, autant nous croyons juste et nécessaire la hiérarchie
des choses. L'administration, en prétendant faire des peintres,
sort de son domaine ; mais elle est absolument dans son droit,
quand elle s'applique à ramener sous son autorité les établisse-
 
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