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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 3)

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Chronique française
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.17801#0212

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i68

L'ART.

Il y en a vingt trois qui n'en comptent qu'une ou deux.

Ville de Paris. — Nous avons fait connaître la liste com-
plète des œuvres achetées au dernier Salon par l'administration
des beaux-arts. De son côté, la Ville de Paris, à la suite d'un
rapport de M. Viollet-le-Duc au conseil municipal, a employé
une somme de 57,000 francs en acquisitions au Salon, dont
51,000 francs pour la sculpture et 6,000 francs pour la peinture.
Voici la liste des oeuvres acquises :

Aubé (J. P.) : Dante Alighieri, statue, plâtre, qui sera exé-
cutée en bronze, ainsi que les deux suivantes : Ferrary (M.) :
Belluaire agaçant une panthère; Gaudez (A.) : Moissonneur;
Gautherin : la République française, buste.

Les achats de peinture, inaugurés cette année, ont pour but
de constituer à l'Hôtel de Ville un ensemble de vues de Paris à
diverses époques. On a acquis les deux tableaux suivants : Her-
pin : Paris vu du Pont-Neuf ; Loir (Luigi) : Un Coin de Bercy-
pendant l'inondation.

D'autre part, le même rapport arrête la liste des commandes
des travaux de peinture et de sculpture qui doivent être fûtes
indépendamment des statues de l'Hôtel de Ville dont nous avons
parlé dernièrement.

Nous ferons à ce propos une observation. Depuis 1874,
les commandes ou acquisitions de la préfecture de la Seine
étaient chaque année exposées à l'école des beaux-arts. On
semble être revenu sur cette excellente coutume qui non
seulement appelle l'attention sur des œuvres à la veille d'être
placées d'une manière plus ou moins visible dans des monuments
dont elles ne bougeront plus, mais qui en outre permet au
public de se rendre compte des efforts de l'administration et de
l'emploi du budget. Cette année, pas plus la préfecture de la
Seine que l'administration des beaux-arts ne songent à organiser
une semblable exposition. C'est là un tort. S'il est impérieuse-
ment nécessaire de s'affranchir des mauvaises routines, c'est un
devoir aussi de conserver des habitudes qui sont bonnes.

NECROLOGIE

Le paysagiste John Bernay Ladbrooke qui vient de
mourir à l'âge de soixante-seize ans était le fils de Robert
Ladbrooke et par conséquent le neveu de John Crome dit
Old Crome dont son père était à la fois le beau-frère et
l'ardent disciple. Robert fut à la suite de Crome, l'un des
fondateurs de l'École de Norwich qui ramena les paysa-
gistes au culte de la nature ; il laissa trois fils, tous trois
peintres comme lui, tous trois fidèles non seulement au
comté natal, mais à la ville natale : E. Ladbrooke, Henry,
mort en 1870, et John Bernay qui vivait à Mousehold
Heath, ce site voisin de Norwich, si cher à son illustre
oncle qui s'en est inspiré maintes fois. Accompagné de ses
deux nièces, le dernier des Ladbrooke, qui avait autant de
modestie et de cœur que de sérieux talent, fit le voyage
de Paris à la fin de 1873, pour s'assurer de qui était un
tableau qui y avait été vendu sous le nom de son père et
acheté par M. Laurent-Richard. Cette belle toile, dont il
existe une eau-forte par M. Maxime Lalanne, fut immé-
diatement reconnue par les voyageurs pour être l'œuvre
de John Bernay, tout heureux de voir un de ses tableaux
si prisé en France et entré dans une des plus riches collec-
tions parisiennes.

— Le peintre d'histoire Alexandre H esse est mort
à l'âge de soixante-treize ans.

On connaît de lui les belles peintures murales de la
chapelle Saint-François de Sales, à Saint-Suipice ; le
Triomphe de Pisani, qui est au Luxembourg; Adoption
de Godefroy de Bouillon par Alexis Comnène , qui se
trouve à Versailles; Honneurs funèbres rendus au Titien,
tableau qui lui valut une médaille de première classe
en 1833 ; Henri IV rapporté au Louvre.

Elève de Gros, Alexandre Hesse avait remplacé Ingres
à l'Institut en 1867; il était officier de la Légion d'hon-
neur.

— Le comédien Charles Fechter, dont une dépèche
de New-York nous annonçait hier la mort, était né à
Londres en 1823 de parents français. Venu très jeune à
Paris, il s'essaya d'abord dans la sculpture et fit entre
autres un remarquable buste de sa mère.

Ayant joué un soir avec succès au théâtre Molière, il
entra au Conservatoire, qu'il quitta après quelques semaines
pour s'engager dans une troupe qui allait parcourir l'Italie.
Un an après, à son retour, il entrait au Théâtre-Français,

où, pendant dix-huit mois, il remplit de petits rôles dans
les pièces où jouait Rachel. Découragé, il renonça momen-
tanément au théâtre, reprit l'ébauchoir et attendit une
occasion plus favorable de remonter sur les planches.

Quelque temps après, en 1846, il contractait avec un
théâtre de Berlin un engagement sérieux. Il connut à
Berlin une actrice d'un mérite éprouvé, Mlle Eléonore
Rabut, qu'il épousa à son retour en France, en 1847, et
qui, depuis, a quitté la scène.

Après un court séjour au Vaudeville, Fechter partit
pour Londres, où il joua pendant trois mois ; puis il revint
en France en 1848, et fit une brillante campagne à l'Am-
bigu et au Théâtre-Historique.

En 1850, la Porte-Saint-Martin se l'attacha à son
tour. Le Vaudeville l'engagea ensuite. C'est alors qu'il
créa les deux rôles qui mirent le comble à sa réputation :
Armand Duval, de la Dame aux Camélias, et Phidias
Raphaël, des Filles de marbre (1852-1853). Fechter
retourna ensuite à la Porte-Saint-Martin, où il joua le
Fils de la nuit et la Belle Gabrielle.

En 1857-58, directeur de la scène de l'Odéon, sous
l'administration de M. de La Rounat, il réussit peu en vou-
lant jouer Tartuffe à sa façon. Il réussit davantage en
reprenant Georges, de l'Honneur et l'Argent, et en créant
les rôles principaux du Rocher de Sisyphe et de la Jeunesse.
Ce furent ses dernières créations parisiennes.

Comme il parlait aussi bien l'anglais que le français,
Fechter se rendit à Londres, où, après avoir fait partie
de la troupe française au théâtre de Saint-James, il prit la
direction du Lyceum et entreprit d'y remettre en honneur
le théâtre de Shakespeare.

Il obtint, comme artiste, un succès immense, mais
gagna peu d'argent. Il joua aussi à ce théâtre des pièces
modernes faites sur les romans de Walter Scott et de
Bulwer, et le plus souvent remaniées par lui.

Il écrivait remarquablement bien les deux langues et
avait collaboré à l'Abîme, de son ami Ch. Dickens, que le
Vaudeville représenta en 1869. Fechter, revenu en France
pour cette représentation, retourna en Angleterre. Il était
parti, il y a quelques années, pour l'Amérique, où il con-
tinuait sa carrière de comédien, allant de grande ville en
grande ville, comme jadis, à Paris, il passait d'un théâtre
dans un autre.

Le Directeur-Gérant .-EUGENE VÉRON.

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