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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 3)

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La Société des aquarellistes néerlandais: quatrième exposition, à la Haye
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LA SOCIÉTÉ DES AQUARELLISTES NÉERLANDAIS

QUATRIÈME EXPOSITION, A LA HAYE

La Société des aquarellistes néerlandais a ouvert sa qua-
trième exposition à la Haye, dans une des salles de l'académie
de dessin. Cette exposition contient 527 numéros et présente un
aspect fort intéressant. Ce n'est pas une exhibition ordinaire
ouverte à tous, sous réserve des décisions d'un jury d'admission.
Les fondateurs de cette association, qui se compose de membres
ordinaires et de membres honoraires, ces derniers pris parmi les
peintres étrangers ou demeurant à l'étranger, ont voulu comme
la Société royale belge des aquarellistes constituer un groupe
d'élite. De là, il faut bien l'avouer, un peu de partialité ; sans en
faire un grief, on peut indiquer l'inconvénient du système : si
ces expositions offrent des spécimens fort remarquables d'une
certaine tendance parmi les artistes, elles ne donnent pas une
idée exacte et complète de l'école néerlandaise. Ainsi quelques
artistes, s'ils n'ont pas été exclus, au moins n'ont pas été invités.
Cependant les limites n'ont pas été tracées trop étroitement, car
on y rencontre M. Alma-Tadema à côté de M. Israëls, des dessi-
nateurs italiens à côté des impressionnistes hollandais, quel-
ques représentants de l'ancien régime à côté des jeunes nova-
teurs.

Une fois le droit de chaque tendance admise, une thèse que
nous n'entendons pas discuter ici, il n'y a qu'à applaudir aux
œuvres qui représentent à cette exposition la nouvelle école.

MM. Jacob et Willem Maris, Mauve, Israëls, Mesdag,
H. Weissenbruck, Arz, A. Neuhuys, J. van de Sande Bakhuizen,
Roelofs, sont des aquarellistes consommés pour qui l'art de
l'aquarelle n'a plus de secrets. M. Israëls expose quatre dessins,
dont trois sont des sujets tirés de ses tableaux. Dans ses Pauvres
du village, dont on a vu le superbe tableau à l'Exposition uni-
verselle de 1878, il traite l'aquarelle d'une manière légère et
transparente. Le dessin des figures y est plus soigné qu'à l'ordi-
naire. Dans son dessin, — une femme qui fait frire des poissons,
— il y a de grandes qualités de ton, de couleur et de clair-obscur ;
il est à regretter que la figure ne soit pas bien bâtie.

MM. Maris, Jacob et Willem, MM. Mauve, Du Chat-
tel, etc., nous offrent des études de ton, où la forme est un peu
trop négligée.

M. Mesdag expose plusieurs marines, dont l'une, une grève
avec une série de bateaux à l'ancre, est pleine de vigueur et de
naturel; c'est un superbe dessin, positif et solide. Parmi les
paysages on remarque surtout M. H. Weissenbruck, talent
vigoureux et franc ; il a exposé une chaumière entourée d'arbres,
vivement éclairée, puissante de ton, un dessin magistral ; puis

une plage de Scheveningue dont le coloris doré est d'une délica-
tesse charmante.

Les études de paysage de M. J. van de Sande Bakhuizen
sont loin de donner le maximum du grand talent de ce maître.

Des fleurs brillantes ont été exposées par MUc van de
Sande Bakhuizen; des fleurs « impressionnistes », mais d'une
grande saveur, par Mme Mesdag. M. Henkes a donné deux
scènes pleines d'humour; M. Van der Velden, deux études, un
fumeur et une jeune fille turque, qui dénotent un talent très
original; il n'a besoin que de plus de finesse; c'est encore un
peu lourd, mais il a de l'avenir; M. Sadée, une plage avec des
figures, un très beau dessin, fini et consciencieux.

M. Martens, qui demeure à Rome, a exposé quatre dessins très
finis, d'un style un peu mince mais qui charme par son exactitude.
On lui reproche des couleurs trop crues; cependant c'est un
artiste d'un talent véritable. Mlle Clara Montalba, de Londres, a
envoyé trois jolies aquarelles, des canaux à Venise ; c'est savou-
reux et plein de goût. MM. Joris, Maccari, Cabianca, Bucchi,
Cipriani, montrent des oeuvres lavées avec une dextérité extrême,
et d'un dessin exquis.

M. Alma-Tadema a envoyé deux aquarelles : le Plaidoyer
et le Conseiller silencieux, deux pièces superbes et exquises. Le
premier surtout, deux figures sur un banc de marbre, par delà
lequel on entrevoit la Méditerranée, est un dessin complet. Cette
harmonie de tons, cette touche moelleuse démontrent que le
peintre ne dément pas son origine hollandaise, bien que son
dessin soit plus noble que celui de ses compatriotes. M. Herko-
mer expose quatre études brillantes : un très beau portrait de
son père, un paysan bavarois, une tète de jeune fille qu'il inti-
tule « indomptable », et une étude d'après un des « Chelsea
pensioners », dont on a pu admirer le tableau à l'Exposition
universelle de 1878, dans la section anglaise.

Il y a, enfin, quelques œuvres assez méritoires, mais qui
n'ont rien de nouveau ou qui ne s'écartent pas sensiblement des
données ordinaires des expositions de cette Société. Tels un très
bon paysage de M. van Borselon, qui reste fidèle à sa manière ;
— cela ne vise pas à l'effet mais c'est sérieux; —un petit croquis
assez spirituel de M. Bles ; des Bilders un peu romantiques ; des
dessins de M. et de Mmc Bisschop, d'un beau faire, mais un peu
conventionnels; des Blommers, des W. Maris, J. Neuhuys,
Nakken dont cependant on a vu des œuvres plus réussies.

Somme toute, pour être inégale, l'exposition des membres
de la Société n'en est pas moins attrayante.
 
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