Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 4)

DOI Artikel:
Chesneau, Ernest: Constant Dutilleux, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17802#0168

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Frise composée par Le Prieur.

CONSTANT DUTILLEUX

a vie, la vie de province surtout a parfois de terribles exigences,
de cruelles amertumes. Elle a pris Dutilleux au moment où il
sortait de l'atelier et jusqu'aux dernières heures l'a gardé dans
son ombre. Le nom de l'artiste commence à peine à s'en
dégager. Ce n'était pourtant pas le premier venu, le peintre
qu'estimèrent, l'homme qu'aimèrent les deux grands maîtres
de l'école française, en ce siècle, Eugène Delacroix et Corot.

Dutilleux (Henri-Joseph-Cons/a///), naît à Douai (Nord),
le 5 octobre 1807, le septième et dernier enfant de la famille,
nous apprennent ses biographes. Son père, médecin des
hôpitaux militaires, meurt de la peste, en 1810, à Breda, —
un nom de ville immortalisé par le pinceau de Velasquez.
Recueilli par un oncle, notaire à Douai, l'orphelin est bientôt mis au collège où il fait de
bonnes études qui lui permirent plus tard, à Paris, d'ajouter à son mince budget d'étudiant le
produit de quelques leçons de latin. Il en conserva, toute sa vie, le goût très vif des lettres
anciennes. Ses études achevées, on l'expédie à Paris « à la recherche d'une position sociale »
(mars 1826). Il n'avait pas dix-neuf ans, n'était point de robuste santé, entre — par je ne sais quelle
méprise sur ses aptitudes physiques — à l'imprimerie Fain, rue Racine, s'épuise à ce dur labeur de
la presse, à monter chaque jour de la « cave au second étage des formes de 60 à 80 livres »,
au terme de quelques mois y renonce, et commence l'étude de la peinture.

Dès son arrivée à Paris il avait parcouru les musées, les galeries publiques. Avec quelle
ivresse ! Il les « dévore ». En sortant du Luxembourg, en juin, il écrit : « Je n'aurais jamais cru
que la peinture pût produire sur moi un effet si extraordinaire. — Jetais hors des gonds...
Je pleurais comme à la représentation d'une tragédie. » (N'oublions pas que les acteurs tragiques
alors s'appelaient Duchesnois, Mars et Talma.) Il se fait recevoir à l'atelier du peintre Hersent,
l'auteur de Y Abdication de Gustave Wasa, tableau brûlé au Palais-Royal en 1848, suit assidûment
l'Académie de Suisse, les cours de l'École des beaux-arts, et déclare bientôt qu'il ne retournera
pas au pays « avant de savoir peindre un portrait à l'huile ». Il y retournait pour un semestre
en mai 1827.

Tome XIX. 19
 
Annotationen