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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Courrier des musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0057

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COURRIER

DES MUSÉES

XXV

Les sculptures de Pergame1. — L'administration de nos
musées fera paraître au premier jour la première livraison
d'une publication destinée à fournir des rapports réguliers sur
les acquisitions des musées. La livraison qui va paraître contient
les renseignements qui suivent sur les sculptures de Pergame,
exposées dans la partie orientale du rez-de-chaussée du vieux
musée, et que le public n'est pas encore admis à visiter.

Dans l'Acropole de la vieille Pergame (aujourd'hui Bergama)
on a trouvé depuis plusieurs années des fragments de hauts-
reliefs (E. Curtius, Documents pour l'histoire et la topographie
de l'Asie Mineure, p. 56, 62). Plusieurs de ces fragments,
présentés par M. l'ingénieur Karl Humann, à Smyrne, aux
musées royaux, ont été exposés dans la Salle des Dieux, n0s224,
A, jusqu'à C. L'année dernière, des travaux furent entrepris,
sous la direction de M. Humann, sur la demande de M. le
directeur Conze, avec l'approbation de la Sublime Porte. Le
ministre des cultes avait fourni les fonds nécessaires pour les
fouilles. On découvrit promptement une série de plaques en
haut-relief, partie d'une grande frise de marbre à laquelle appar-
tenaient aussi les fragments mentionnés ci-dessus. Une inter-
vention auguste fournit les ressources nécessaires à des fouilles
systématiques, pour lesquelles les fonds ordinaires des musées
n'eussent pas suffi. Les travaux, auxquels le prince héritier,
protecteur des musées royaux, porte beaucoup d'intérêt, ont été
continués depuis sous la direction de M. Humann, et parfois de
M. le directeur Conze qui est encore aujourd'hui sur les lieux :
bientôt nous apprendrons que les fouilles sont arrivées à leur
terme. Grâce à l'obligeance de la Porte, les musées royaux ont
pu s'assurer la propriété de la plupart des objets découverts.
L'immense majorité des sculptures est déjà arrivée ici. Ampelius,
dans son Liber memorialis (vin, 14), écrit sans doute au troisième
siècle après J.-C, nomme parmi les merveilles du monde un
autel de marbre de 40 pieds de hauteur avec de grandes sculp-
tures représentant le combat des Géants et qui se trouvait à
Pergame. C'est du même autel, sans doute, que parle Pausanias
(v. 13, 8. Cf. Brunn, Bull, dell' Jnst., 1872,5). 26 f.)

Il est assez probable que cette construction a été érigée par
Attale 1er (241-197 avant J.-C.) et qu'elle se rapporte aux victoires
remportées sur les Galates. Il est hors de doute que la masse
principale des sculptures découvertes provient de cet autel, et
principalement d'une grande frise représentant la lutte des
Dieux avec les Géants. Nous ne savons pas encore quel était
l'architecture d'ensemble de l'autel, ni quelle place occupait notre
frise. La frise était composée de plaques hautes de 2m,30 et
larges de o"',6i à in,,io. Le marbre de ces plaques est à gros
grains : la couleur n'est pas uniforme, et tire tantôt sur le bleu,
tantôt sur le jaune. Les figures, exécutées dans le plus audacieux
des hauts-reliefs, parfois tout à fait détachées du fond, rem-
plissent toute la hauteur, et dépassent de moitié la taille hu-
maine. La composition représente les Dieux engagés dans un
combat sauvage, passionné, contre les Géants aux apparitions
diverses, fantastiques, tantôt terminés en serpent, tantôt ailés,
tantôt purement humains, armés en guerre, et se jetant dans
une rage barbare à l'assaut contre les Dieux. Deux groupes prin-
cipaux, visiblement destinés à se faire pendant, composés chacun
de quatre plaques, nous montrent Zeus agitant l'égide de la
main gauche, lançant ses foudres de la droite; Athéné prend aux
cheveux un Géant qu'elle a fait envelopper par son serpent;

Niké met à la déesse une couronne de victoire ; Gé se soulève
du sol en gémissant et demande pitié pour ses fils.

Une autre série de plaques représente Hélios sortant du
gouffre sur son quadrige; d'autres nous montrent Apollon,
Artémise, Dionysos avec un satyre enfant, Héphaïstos, Borée,
peut-être aussi Poséidon. Des poutres, courant le long de la
frise, semblent avoir porté en gravure, au-dessus, les noms des
Dieux, au-dessous ceux des Géants. La composition appartient
évidemment à un seul maître et montre en tout la même fraî-
cheur, la même richesse d'invention. L'exécution, au contraire,
est loin d'être homogène et trahit des mains d'adresse et d'exac-
titude bien différentes. Le tout offre une maestria, une audace
incomparable d'exécution. Certes il n'y a pas à méconnaître une
parenté étroite avec les sculptures désignées généralement sous
le nom d'ceuvres de Pergame, telles que le Gaulois mourant du
Capitole, et le groupe du Gaulois qui se poignarde après avoir
tué sa femme, de la villa Ludovisi. Nos plaques, cependant,
nous montrent cet art sous un aspect tout nouveau, et nous
ouvrent des vues singulières sur la direction de la sculpture
antique, bien rapprochées de nos tendances les plus modernes
et ignorées jusqu'à ce jour. La parenté évidente de quelques
motifs avec le groupe de Laocoon jette un nouveau jour sur
la question, encore irrésolue, de l'origine de cette œuvre.

Le nombre des plaques retrouvées entières ou brisées est de
plus de 90, auxquelles il convient d'ajouter 150 fragments plus
petits, de dimensions variées. La conservation de la surface est
très inégale : certaines pièces sont presque intactes. Il y a lieu
d'espérer que ces plaques, murées dans des fortifications du
moyen âge, se présenteront, après enlèvement du mortier,
dans une conservation parfaite. Beaucoup de choses ont été
détruites par les intempéries, d'autres par le feu : une grande
partie de la frise est totalement perdue ; elle a été transformée
en chaux par le feu.

A côté de la Gigantomachie, on a trouvé des fragments
nombreux d'une seconde frise, de dimensions plus faibles (i™,5y
de hauteur) et d'un relief moins prononcé, dont l'objet n'est pas
encore bien déterminé : une partie paraît se rapporter au mythe
de Téléphos. On a aussi mis au jour une série de statues, dont
au moins quelques-unes ont dû faire partie de la construction
de l'autel. On n'a trouvé que très peu de sculptures d'une
époque plus ancienne, entre autres, une tète de femme idéalisée,
d'une beauté merveilleuse. L'état des sculptures en rend l'expo-
sition publique impossible pour le moment. Mais on est active-
ment occupé à restaurer un certain nombre des groupes
principaux les mieux conservés, de façon à les présenter le
plus tôt possible au public.

XXVI

Le musée de Clermont-Ferrand vient de s'enrichir d'une
pièce de monnaie d'une grande rareté et qui, de l'avis de plusieurs
numismates, est entièrement inédite. C'est un denier de Lothaire
frappé à Clermont, ville qui possédait alors de nombreux ateliers
monétaires. Il est en argent à bas titre et a om,020 de diamètre.
Au droit : LOTARIVS REX, entre deux grenetis à croix dans le
champ cantonnée d'un point et d'un autre signe indéchiffrable;
au revers : CLAROMONTI, entre deux grenetis; dans le champ,
un monogramme également indéchiffrable.

Cette pièce, qui vient de nous révéler un nouveau produit du
monnayage clermontois de la seconde race carolingienne, a été

i. Cet article, Je M. Sœhnee, est emprunté à la National Zcitung du 26 novembre 1S79.
 
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