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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Leroi, Paul: Le palais de San Donato et ses collections, [5]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0121

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i io L'ART.

Rencontrer de leurs œuvres est forcément rarissime, mais il est un dieu pour les collection-
neurs et ce dieu-là a toujours eu un grand faible pour San Donato ; aussi a-t-on l'heureuse
fortune d'y rencontrer une très intéressante Madone en stuc coloré, du Rossellino ', et un
très curieux petit Jésus de Desiderio da Settignano, terre cuite teintée d'une naïveté charmante,
— morceaux de grand goût tous les deux, le premier rehaussé encore par un cadre du temps
tout à fait digne d'entourer une création aussi distinguée.

Le maître de Léonard, l'artiste fameux qui abandonna le
pinceau pour modeler des monuments sans rivaux et les couler
dans l'éternité du bronze, ce noble Verrocchio qui enfanta cette
merveille de simplicité grandiose que l'on ne se lasse point d'admirer
à San Lorenzo et qui a nom le tombeau de Giovanni et de Piero
di Medicis, le Verrocchio du Colleoni, cette statue équestre invaincue,
se délassait de si gigantesques travaux en faisant éclore en se
jouant des statuettes exquises, telles que Y Enfant an poisson, cette
fantaisie charmante qui couronne la fontaine du Cortile de Michelozzo
au Pala\\o Vecchio. C'est un de ces bijoux minuscules que nous

Ënk^B^WH^iv'rv•'• I retrouvons ici enrichi de la plus séduisante patine; le mouvement de
VV'!;-', '.'y. ';-^B ce Jeune Bacchant ailé est comme saisi au vol dans son originalité

pleine de justesse.

Guglielmo délia Porta oppose les savantes draperies d'une de
ses maquettes fondue sur cire perdue à la triomphante nudité de la
Vénus sortant du bain, de ce maître qui possédait, avec le sentiment
de la grandeur, l'intuition de toutes les séductions féminines, Jean
de Bologne qui, nouveau Pygmalion, sculpta si vivant et si amou-
reusement aussi, le poème de la chair.

Notes diverses, mais dont la variété résonne à l'unisson.
Contraste profond au contraire, radical s'il en fût, les deux inspira-
tions et de van Eyck et de van der Weyden. N'allez pas croire
cependant qu'elles fassent mauvais ménage avec les conceptions de
leurs nobles émules du Midi. Entre de véritables artistes de haute
valeur, il n'y a jamais incompatibilité d'humeur. Us sont trop
vraiment grands pour ne pas conserver intacte leur vigoureuse
personnalité, en étudiant de dignes rivaux et en rendant justice à
leurs mérites qu'ils sont mieux faits que personne pour sentir et
admirer. Ce ne sont jamais eux qui se jettent à corps perdu dans
le dénigrement; ils ont trop le respect de leur dignité pour ne pas
comprendre que ce serait s'abaisser eux-mêmes; ils laissent ce triste
rôle à ces castrats de l'art, tels que M. Ingres, leur plus arrogante,
leur plus malsaine, leur plus morbide incarnation, qui insultait
dans le passé Rubens, dans le présent Eugène Delacroix, de son
broderie de chasuble. infime et grotesque mépris. Pauvre homme qui, ne sachant édifier,

Travail espagnol, xv, siècle espérait au moins être de force à détruire et n'était pas même de

(Collections du Palais de San Donato.) r

Dessin de j. b. Drouot. taille à jouer les Érostrate !

C'a été une pensée très délicate de réunir dans ce Salon de Luca délia Robbia toutes les
joies, toutes les angoisses maternelles; et c'est la présence de ces deux Flamands illustres, le maître
et le disciple, qui a rendu possible cet ensemble dont l'éloquence pénétrante va droit à 1 âme.

Assurément rien d'humain n'était étranger à une organisation d'élite telle que celle, de Luca,
mais il se complaisait bien plus aux heures de joie céleste de la mère qu'à ses jours de deuil, et
il en fut ainsi de toute la dynastie artistique des Délia Robbia.

i. Voir l'Art, Gc année, tome Ier, page 45.
 
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