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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Tourneux, Maurice: Mérimée critique d'art, [1], Salon de 1839
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0129

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Frise composée et dessinée par Léon Gauciierei..

MÉRIMÉE CRITIQUE D'ART

SALON DE 1859

'est sans doute à l'embarras qu'éprouvait Mérimée de critiquer
des artistes avec qui il était lié — à moins que ce ne soit à son
goût prononcé pour les mystifications — qu'on doit attribuer la
bizarrerie qui signale ce compte rendu. Toujours est-il que le
premier article est accompagné du renvoi suivant : « Ces notes
sur l'exposition actuelle nous sont communiquées par un peintre
anglais à qui de fréquents voyages à Paris ont rendu notre langue
familière. Le directeur de la Repue ne se rend point garant des
jugements portés par un artiste élevé dans une école étrangère ;
il se borne à attester l'impartialité de l'auteur dégagé de toute
Lettre tirée du ,< Songe de Poiiphiie ». influence de camaraderie ». Les deux articles sont signés l'un et

l'autre de trois étoiles1.
Dès la première page, l'auteur débute par la discussion du mode d'exposition au Louvre et
met en doute la compétence du jury. On sait quel cruel et maladroit ennemi les artistes du règne
de Louis-Philippe eurent toujours dans le jury académique; mais on sait aussi combien dure en
France une institution dont chacun conteste la valeur et dont tous subissent l'influence. Pour
remédier à ces verdicts désastreux et aux défauts d'une installation provisoire dans une galerie
empruntée aux musées royaux, le faux Anglais proposait qu'une portion du Louvre fût désignée
d'une façon définitive pour servir aux expositions bisannuelles ; que chaque peintre ne pût envoyer
plus de trois tableaux (une miniature comptant pour l'un des trois), enfin que les artistes
précédemment médaillés ou décorés tussent admis de droit, sauf dans le cas où leurs œuvres
eussent présenté un caractère politique ou immoral ; alors, c'eût été à un commissaire royal
et non au jury à prononcer. On le voit, sur ces quatre propositions, trois ont reçu la sanction du
temps et de l'expérience. Si disgracieux que soit le palais de l'Industrie, il offre du moins la
facilité d'installer rapidement chaque année les expositions qui s'y succèdent ; le nombre des
envois a été alternativement de deux et de trois ; les artistes déjà récompensés sont exempts ;
quant aux tableaux politiques ou immoraux, la vigilance, souvent fort discutable, du jury ne s'est
jamais plus fréquemment manifestée qu'en ces dernières années.

En 1839, les tableaux d'Ary Scheffer et d'Horace Vernet étaient toujours un événement pour
le public bourgeois et lettré du temps : aussi Mérimée va-t-il droit à eux; il n'est pas louangeur,
tant s'en faut. Dans la Première Rencontre de Marguerite et de Faust, il critique fort l'expression
que le peintre a donnée aux deux jeunes gens ; il raille agréablement certains détails de Mignon

1. No» des i»ret 15 avril 1859. M. de Montaiglon a, le premier, signalé ce Salon dans la bibliographie jointe à la réimpression du Catalogue
de l'exposition de i8j3. Les Tables générales de la Revue des D^ux Mondes le portent au compte de Mérimée, sans mentionner l'anonyme.
 
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