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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Sutter, D.: Les phénomènes de la vision
DOI Artikel:
Montrosier, Eugène: Art dramatique, [1]: Le Nabab - Turenne
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0162

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ART DRAMATIQUE.

'49

lignes esthétiques qui créent l'harmonie de l'ensemble, il faut
l'attribuer au graveur moderne qui, ne connaissant pas les règles
de l'harmonie des lignes mises en pratique dans cette oeuvre
charmante, n'a pu les reproduire avec exactitude.

la koi publique

Le centre de gravité est supporté par le pied droit, et la
ligne qui passe par ce point met l'œil de la figure en saillie.

Le corps forme une masse verticale dominante ; le bras
droit et l'autel placé au-dessous, une masse secondaire ; le bras
et le pied gauches, une masse tertiaire.

Des lignes esthétiques ordonnent les masses verticales, et

La Foi publique.

des lignes horizontales relient d'autres détails entre eux, et for-
ment une masse verticale.

On découvrira aisément ces lignes en faisant courir l'équerre
horizontalement le long d'une règle.

Le cadre de cette composition se rapproche trop du cercle,
ce qui fait un grand vide à droite, et nuit à la grandeur et à la
dignité de la figure. En modifiant la forme dans le sens de la
verticale, le sujet gagnerait une haute distinction.

On peut faire la même critique pour la pierre gravée repré-

sentant Livia Augusta, mais celle de Caligula est dans des con-
ditions parfaites. C'est le sujet qui implique les dimensions du
cadre, et non le cadre celui du sujet.

livia augusta

Ce portrait représente Livia en Cérès, pour perpétuer
le souvenir des distributions de blé qu'elle fit à Rome dans un
temps de famine. C'est un des plus beaux camées que l'antiquité
nous ait laissés.

La ligne verticale dominante qui résulte du voile retombant
sur l'épaule gauche donne à la tète un grand air de noblesse.
Le bas de ce voile est un point esthétique correspondant à la

T. i v i a Augusta.

ligne d'implantation des cheveux. Ce serait la place de l'agrafe
du péplum, s'il y en avait une. C'est une loi générale.

L'œil est mis en saillie par une ligne oblique de l'harmonie
verticale, passant par le profil du cou, celui de l'œil, et les che-
veux au-dessus du front.

L'œil se trouve encore placé entre deux points esthétiques :
la narine et les feuilles de la couronne de blé, et un pli du voile
sur le sommet de la tète.

Les points extérieurs sont ordonnés par une courbe ellip-
tique, à laquelle la pierre devrait être parallèle.

D. Sutter.

( La suite prochainement. )

ART DRAMATIQUE

LE NABAB — TURENNE

D'un roman bien conçu et bien exécuté, rempli d'observa-
tions vécues, traversé de types vivants, animé d'un grand souffle
d'idéal, écrit dans une langue souple dans sa familiarité et puis-
sante dans sa concision, MM. Alphonse Daudet et Pierre Elzéar
viennent de tirer une comédie que le succès a saluée dès le
premier soir. Les auteurs n'ont pu certes faire entrer toutes les
parties saillantes du livre dans le cadre un peu rétréci de la scène,
mais ils en ont du moins indiqué les grandes lignes.

L'action commence d'une façon délicieuse dans le petit
intérieur des Joyeuse tout parfumé de simplicité, tout rehaussé
de courage, tout imprégné d'honnêteté saine. Ce milieu servant
d'introduction à l'œuvre et nous montrant tour à tour Paul de
Géry, Jenkins, Madame Hemerlingue, le marquis de Monpavon
et Passajon, forme un heureux contraste avec les actes qui sui-
vent, dans lesquels Jansoulet le Nabab, pivot de la comédie,
comme il est la clef de voûte du roman, est littéralement la vic-
time de toute une nuée d'aventuriers, de parasites, d'industriels,
de grecs et de pique-assiettes qui s'est abattue sur ses millions.

Toute la pièce, c'est Bernard Jansoulet, un méridional d'une

nature très droite, très franche, mais inculte : un diamant à
l'état de cabochon !

Aussi se laisse-t-il duper sans crier et ne retire-t-il de ses
munificences que le mépris des fripons qui le grugent en l'accu-
sant de manquer de tenue. Sans s'expliquer pourquoi, ce géné-
reux qui joue au Mécène et au philanthrope avec une simplicité
touchante et souvent avec une ostentation tapageuse, ne peut
conquérir, en dehors du cercle où il est enserré, la considération
publique après laquelle il aspire.

On entre dans sa maison ainsi que dans une auberge, sans
présentation préalable. Tous les déclassés s'y rencontrent, tous
les aventuriers y plantent leur tente. Un médecin irlandais,
Jenkins, inventeur de pastilles anti-anémiques, fait participer
Jansoulet à je ne sais quelle œuvre charitable en lui promettant,
comme récompense de sa charité, le ruban de chevalier de la
Légion d'honneur, mais l'unique croix accordée à l'œuvre, c'est
Jenkins qui l'obtient. Un marquis de Monpavon, ami du minis-
tre tout-puissant, le duc de Mora, le jette dans le gouffre de la
Banque territoriale. Un Corse le bombarde homme politique en
 
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