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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Müntz, Eugène: Amateurs collectioneurs et archéologues florentins à l'époque de la première Renaissance, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0166

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Frise composée et gravée par Jean Bouton.

AMATEURS

COLLECTIONNEURS ET ARCHÉOLOGUES FLORENTINS

A L'ÉPOQUE DE LA PREMIÈRE RENAISSANCE1

III

'ai essayé ailleurs 2 de faire connaître le caractère des collection-
neurs romains, ces prélats grands seigneurs, dont le représentant
le plus brillant est le cardinal Pierre Barbo, plus tard pape sous
le nom de Paul II. A Florence, autres mœurs. Nous trouvons, d'un
côté, les artistes tels que Ghiberti, et les hommes d'étude, Niccolô
Niccoli, le Pogge, suppléant par leur activité, par leur discernement,
à l'insuffisance de leurs ressources ; de l'autre, les coryphées de
l'aristocratie et les banquiers enrichis. Ces derniers, s'ils ne possé-
daient pas les mêmes connaissances, témoignaient d'une ardeur
presque égale à celle de leurs rivaux ; leur richesse rétablissait
Lettre composée et gravée par Jean Bouton, bien vite l'équilibre. Dans cette lutte entre la science et les écus,

la victoire, est-il nécessaire de le dire, resta aux derniers. La
collection de Niccolô Niccoli s'engouffra, selon toute vraisemblance, dans celle des Médicis ; la
collection de Ghiberti devint la proie d'autres familles patriciennes ; il en fut sans doute de
même de celle du Pogge.

C'est une bien curieuse physionomie que celle de Niccolô Niccoli, le premier en date des
Florentins qui ait sacrifié à la douce manie des collections. A la fois mordant, d'une sévérité
excessive dans les jugements qu'il portait sur ses contemporains, et d'une obligeance à toute
épreuve, exerçant par ses relations personnelles une influence plus considérable que les autres
par leurs écrits, s'occupant en même temps, et avec une ardeur sans égale, de former des séries
de manuscrits et des séries d'inscriptions, des séries de gemmes et des séries de médailles,
Niccoli a été un des facteurs essentiels du grand mouvement qui allait transformer Florence et
toute l'Italie. Son amour pour la science n'était égalé que par son désintéressement. A l'esprit
d'ordre, de minutie qui présidait au classement de ses collections, correspondait une absolue
incurie en matière de finances. Il ignorait l'ambition, quoiqu'il eût l'oreille des Médicis. Dans
cette cité surexcitée par les passions politiques, il eut la force nécessaire pour transformer sa
maison en un domaine neutre, sur lequel les partis se rencontraient sans hostilité. L'extérieur

1. Voir l'Art, 6» année, tome Ier, page 12g.

2. Les Arts à la cour des papes, tome II, pages 128 et suiv.
Tome XX.

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