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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Müntz, Eugène: Amateurs collectioneurs et archéologues florentins à l'époque de la première Renaissance, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0170

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AMATEURS ET ARCHÉOLOGUES FLORENTINS. if7

le prêt des volumes. Dès 1444, quatre cents manuscrits de Niccoli étaient mis à la disposition des
lecteurs. Quant aux deux cents autres, Cosme les garda pour lui ou les distribua à ses amis'.

Les collections d'antiquités de Niccoli semblent avoir eu un sort quelque peu différent ; elles
contribuèrent, selon toute vraisemblance, à accroître le musée particulier des Médicis.

Considérés comme amateurs, comme archéologues, Léonard Bruni d'Arezzo (1369-1444) et
Ambroise Traversari, le général des Camalclules (-',- 1439), gravitent entièrement autour de l'orbite
de Niccolô Niccoli. S'ils ont eu l'idée de rechercher les antiques, c'est sur le conseil, les instances
de ce dernier, auquel profitent d'ailleurs leurs acquisitions ; s'ils prêtent une attention particulière
aux vestiges de l'architecture romaine, c'est pour les décrire à leur ami. Léonard, qui était connu
pour ses habitudes parcimonieuses, ne faisait peut-être même qu'une avance de fonds, quand il
achetait pour Niccoli quelque monnaie ou quelque pierre gravée. Il nous parle dans ses lettres
de négociations relatives à un jaspe représentant Narcisse. Quant à Traversari, il ne négligeait
jamais, quand il ne pouvait pas conquérir pour son ami les pièces originales, d'en prendre du
moins une empreinte en plomb.

Léonard d'Arezzo n'eut pas à regretter de s'être familiarisé, sous cette habile direction, avec
les chefs-d'œuvre de l'art. Lorsque les Florentins commandèrent, en 142^, la seconde porte du
Baptistère, ce fut lui qu'ils chargèrent d'élaborer le programme de la composition. En 1439, ils
lui donnèrent une marque d'estime non moins flatteuse : ils s'en remirent à lui du choix des
sujets qui devaient orner la châsse de saint Zanobi. Le savant eut le bon 'goût de ne pas tracer
de règles absolues à l'artiste chargé de l'exécution des deux ouvrages, Ghiberti, et de ne pas
paralyser son essor par un programme trop détaillé*.

Dans ses lettres, Léonard nous entretient à diverses reprises des édifices antiques qu'il eut
l'occasion d'examiner dans ses voyages. Il les décrit avec soin (liv. III, lettre ix, description de
Rimini ; liv. IV, lettre iv, description de Constance, etc.), en fait ressortir les particularités et se
sert du témoignage des inscriptions pour fixer les dates. Mais c'est là tout. On ne se doutait
guère à ce moment que l'étude du style fournirait un jour des indications non moins précieuses
que 1 epigraphie pour fixer la chronologie des monuments.

Eugène Muntz,

{La suite prochainement.) Bibliothécaire de l'École nationale des Beaux-Arts.

1. Mehus, Introduction aux Lettres d'Ambroise le Camaldule, p. lxii et suiv. ; — Anziani, Délia biblioteca Medicco-Lawen^iana di
Fircn^e, Florence, 1872, p. 5.

2. On ne manquait guère, pendant le xve siècle, d'associer les savants aux artistes, surtout lorsqu'il s'agissait de quelque concours impor-
tant. En 1456, on remarque dans le comité chargé d'examiner le projet de la lanterne du Dôme deux théologiens.

cul-de-lampe

composé par Bachelier, gravé par P. P. Choflard.
 
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