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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Navarro, Felipe Benicio: Une loterie d'oeuvres d'art, à Madrid au profit des inondés de Murcie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0183

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UNE LOTERIE D'OEUVRES D'ART, A MADRID

AU PROFIT DES INONDÉS DE MURCIEi

Il y aura bientôt deux
siècles qu'un roi, qui se
nattait de suppléer le soleil
sur la terre, daigna pro-
noncer cette phrase désor-
mais célèbre : « Il n'y a
plus de Pyrénées. » Ce
n'était alors qu'une prophé-
tie inconsciente qui nedevait
se réaliser que de nos jours,
grâce aux effets naturels de
la communauté scientifique
et industrielle, qui résulte
non des arrangements de
famille, entre les politiques,
mais de la diffusion de la
civilisation moderne.

Depuis longtemps déjà
la fête civique du 2 mai, en
commémoration delà résis-
tance du peuple de Madrid
aux ordres de Murât, n'est

M«a quêtant pour les inondés. dfi chauyi.

Dessin de Enrique Mélida,

d'après son tableau. nisme officiel que l'opinion

regarde avec indifférence ou
blâme in petto, comme étant indigne d'un peuple éclairé et
généreux. Bien plus sûrement que par Louis XIV et par Napo-
léon Ie>-, l'Espagne a été acquise aux Français par le commerce,
par l'industrie, par l'art, par les mœurs enfin, qui, peu à peu,
dans le cours de ce siècle ont imprégné de l'esprit français la
société espagnole. La facilité des communications a donné un
grand essor à la sympathie naturelle qui relie ces deux nations,
les seules qu'on puisse ap-

civilisé, cette tête où bouillonnent les idées, qui sont la vie des
générations actuelles, ce cœur qui bat pour les malheureux de
tout pays, Paris, dont la devise est pour tous un encouragement
et un espoir, a répondu au cri de détresse des inondés avec un
élan si enthousiaste, avec une telle grandeur de philanthropie,
que lesouvenirde cette étreinte fraternelle donnée par-dessus les
Pyrénées ne s'effacera jamais de nos cœurs.

La presse française, qui pénètre jusqu'aux coins les plus ca-
chés du monde, vient de faire, en secourant les inondés de
Murcie, une campagne dont profitera la fraternité universelle.
La presse espagnole, qui chaque jour lui emprunte une si large
part de ses travaux littéraires et scientifiques, a répondu avec un
vif élan de sympathie à cette propagande de civilisation. Elle
a chanté sur tous les tons les louanges les plus dithyrambiques;
elle a tâché de répondre de son mieux à cette page indélébile sur
laquelle « est écrite avec larmes l'épopée immortelle du senti-
ment 1. La lettre que tous les hommes de lettres espagnols vien-
nent d'adresser à la presse française est l'expression la plus exacte
des sentiments de l'Espagne, dans cette occasion.

Mais nous n'avons pas voulu nous en tenir à des paroles.
Une fête a été organisée en l'honneur de la presse française par
la presse espagnole, et c'est de cette fête que j'ai tenu à vous
rendre compte dans l'A rt, parce que cette fête a un caractère
artistique qu'il est bon de mettre en lumière, et que de toutes
les publications artistiques de France, il n'y en a pas qui soit
plus lue et plus suivie en Espagne que l'Art. L'esprit de criti-
que indépendante et progressive qui l'inspire a gagné le cœur
de nos artistes.

L'Athénée scientifique, littéraire et artistique de Madrid
avait invité ses sociétaires artistes et amateurs à orga-
niser une loterie d'œuvres d'art au profit des victimes de l'inon-
dation. Cette ouverture fut on ne peut mieux accueillie et bien-
tôt on put exposer, dans le

peler vraiment sœurs, car (\\ Salon des portraits de la

bien plus rapprochées de :—, ■ , ^ ' *"* société, un certain nombre

l'Espagne par la similitude ----><--~:-y- ■ ._[X ' ) ? de toilcs> des dessins, des

du langage et par leur ori- ' ~!) f.rRjjFT,r"' gravures et jusqu'à une
gine, ni l'Italie, ni même le "" •••/ ...■^^~*^7^f>4& faJÊÊÊ^'--" c'V ' -5^' statue. Les noms de quel-
Portugal n'ont jamais péné- -Î0 ' \^^Hêl^ÊmS^II^J^I^Êt:" ques-uns des donateurs ne
tré aussi avant dans l'inti- ' ^ so^nt point inconnus de/'^Irt

livres et de' journaux fran- ^^^^^^^^^^^^^^^~—ri^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^- seignements sur cette expo-

journaux espagnols, et si, ~ --' - — ' - * '-4- ■ 1 ij^* M. Charles de Haes, le

en fait d'art, nous restons C. ^«4^,' paysagiste bien connu en

plusindépendants,lascience 1-a Tourmente, croquis de Charles de Hnes, d'après son tableau. France et en Belgique et

et surtout la littérature qui a été le régénérateur du
suivent en Espagne les sillons tracés par le mouvement intel-
lectuel de la France.

On peut donc se rendre compte aisément de l'effet qu'a pro-
duit en Espagne la magnanime explosion de chaude sympathie
qui a soulevé Paris à la nouvelle des souffrances résultant de
l'inondation des provinces du Levant. Cette capitale du monde

paysage en Espagne, celui qui est parvenu à le tirer des brumes
d'un absurde idéalisme et qui a été, enfin, le maître de tous
nos paysagistes vivants, a eu la générosité de donner pour la
loterie de l'Athénée un charmant petit tableau où se montre
bien la personnalité de l'artiste, personnalité d'autant plus inté-
ressante qu'elle marque une révolution dans l'histoire du paysage.

t. Quand cet article nous a été envoyé de Madrid par notre collaborateur, M. F. B. Navarro, la presse espagnole méditait une grande fête en l'honneur de
la presse française. La loterie de l'Athenceum de Madrid n'était qu'une partie d'un ensemble beaucoup plus considérable.

C'est ce qui explique les premiers paragraphes de cet article.— Le projet des journalistes espagnols n'a pas pu être mis à exécution, par suite de l'impossibilité
où se sont trouvés les membres du comité de la presse française de se rendre à Madrid. Nous n'avons pas cru cependant devoir supprimer de l'article ce qui se
rapportait au programme projeté, pour laisser subsister l'expression de sympathie et de bonne confraternité dont notre collaborateur s'était fait l'interprète et pour
laquelle nous le prions de transmettre à ses confrères de la presse madrilène l'assurance de notre vive gratitude. E. V.
 
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