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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Müntz, Eugène: Amateurs collectionneurs et archéologues florentins à l'époque de la première Renaissance, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0190

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AMATEURS

COLLECTIONNEURS ET ARCHÉOLOGUES FLORENTINS

A L'ÉPOQUE DE LA PREMIÈRE RENAISSANCE 1

III (Suite.)

\i eu l'occasion de mentionner ailleurs les renseignements
que Traversari nous a laissés sur l'état des collections de
l'Italie, notamment sur celles de Bologne, de Padoue, de
Venise, etc. Le Camaldule était homme de goût ; il ne se
borne pas à décrire les pièces les plus remarquables ; il en
fait également ressortir les mérites. A force d'acheter ou
d'estamper pour Niccoli des monnaies ou des pierres gravées,
il finit par acquérir des connaissances assez étendues en
matière de numismatique ; ses lettres nous le prouvent.
L'épigraphie l'intéressait également*. Accordons aussi une
mention honorable à ses descriptions des monuments
d'architecture; elles sont faites avec soin. Je citerai surtout
ses notices sur Ravenne3; elles nous font bien comprendre
la beauté des basiliques de cette ville, encore tout em-
preintes de la grandeur antique. Chemin faisant, le fra
ne manquait pas de combattre les superstitions par trop
ridicules, et de rétablir l'origine véritable de certains
monuments. A Ravenne, il s'amusa beaucoup de l'igno-
rance des moines de Santa Maria in Portu, qui avaient
pris un vase de porphyre antique pour l'une des urnes
des noces de Cana, et s'empressa de faire part à Niccoli
de cette méprise4. Ainsi, grâce aux efforts des humanistes,
la lumière succédait peu à peu aux ténèbres du moyen âge.
Ce qui distingue les humanistes de la première moitié du xv" siècle de leurs successeurs,
c'est leur universalité. Niccolô Niccoli, Ambroise le Camaldule, Léonard Bruni, le Pogge, Gian-
nozzo Manetti (j 1459), Flavio Biondo (f 1464), Cyriaque d'Ancône, ALneas Sylvius (-J- 1464), Fazio
(-j-145-7), L- B. Alberti (f 1472), bref la majorité des écrivains de la première Renaissance se
passionnent à la fois pour les écrits des anciens et pour les monuments figurés qu'ils nous ont
laissés, pour la littérature et pour l'art. Dans la suite, par contre, les spécialistes dominent.
François Philelphe (1398-1481), que nous pouvons considérer comme appartenant déjà à la seconde
période de l'humanisme, Politien, Marsile Ficin, Pic de la Mirandole et la plupart des épigones
ne sont plus que des philologues, des poètes ou des philosophes, pleins d'indifférence pour l'ar-
chéologie. C'en est fait de cette ardeur généreuse qui permettait à leurs aînés d'embrasser la
civilisation antique sous toutes ses formes, d'en faire revivre le magnifique ensemble jusque dans
les moindres détails.

1. Voir l'Art, 6° année, tome Ier, pages 129 et 153.

2. « Epigrammata... ex his pauca mecum deferam. »
j. Epistolœ, p. 420-421.

4. « Vas... porphyreticum pulchrum et tornatile inveni, quod putarent simpliciores fratres unani ex hydriis esse, in quibus aquam in
vinum conversam Evangelista testatur. » (P. 421.)

Tome XX. 23

Leure composée pour l'Art par F. Ehrmann, gravée par L. Dumont.
 
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