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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Montrosier, Eugène: Art dramatique, [2]: Daniel Rochat, par M. Victorien Sardou$nElektronische Ressource
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Courrier des musées
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0239

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222 L'ART.

leurs, éteint lestons des boiseries. Au fond, trois portes-fenêtres
ouvrant sur une alle'e fuyant dans une heureuse perspective.

Le deuxième acte nous montre un grand salon très riche,
presque monumental ; plafond à corniches enjolivées de pein-
tures italiennes et de reliefs sculptés, mobilier d'un goût tout à
fait distingué. Copie exacte d'un salon qui existe dans le chalet
de la baronne Adolphe de Rothschild, à Port-Gitana.

Au quatrième acte, c'est le salon de mistress Pauwers, séparé

de la chambre à coucher de miss Léa par une glace sans tain ;
au fond, le lac éclairé par la lune. Très bel effet; endroit enchan-
teur, plus propre aux tendresses de Roméo et de Juliette qu'aux
dissertations théologiques d'une femme qui croit aimer, — de la
Pauline de Corneille, transportée en plein xixe siècle, avec la
foi sans l'amour.

Eugène Montrosier.

COURRIER DES MUSÉES

XXXIII

Création d'une « Caisse des Musées. » — Ce n'est encore
qu'un bruit vague, mais il faut l'accueillir et lui faire fête. 11
faut le saluer au passage, et tâcher d'attraper au vol cet oiseau
rare et charmant que l'on appelle une bonne idée.

On sait qu'il a été question, il y a quelques mois, de vendre
les diamants de la couronne.

Les diamants héraldiques, ceux qui ont une valeur d'art
et une importance historique seront déposés au musée du
Louvre, dans la galerie d'Apollon ; ceux qui ont une valeur
minéralogique spéciale seront envoyés au Muséum d'histoire
naturelle ; enfin, ceux qui sont de la pure joaillerie — le prix
total en est estimé à environ trois millions — seront vendus au
profit de ce qu'on appellerait « la Caisse des Musées », création
d'une grande et incontestable utilité.

Tout le monde sait, en effet, quelle maigrissime somme est
affectée chaque année par le budget aux acquisitions de nos
musées nationaux : le Louvre, le Luxembourg, le musée de
Versailles, etc. Ce crédit n'est que de 150,000 francs. Une véri-
table misère en comparaison des magnifiques ressources dont
disposent les musées anglais et les musées allemands. Encore,
chez nous, la direction des musées n'a-t-elle pas le droit, comme
cela existe dans les pays que nous citons, de constituer, avec des
reliquats de crédit, des fonds de réserve pour profiter des occa-
sions d'achats imprévues.

Si le projet dont nous parlons était réalisé, les musées fran-
çais seraient constitués en personnes civiles (pour nous servir
d'une expression juridique), ils seraient aptes à recevoir des dons
en argent et pourraient se constituer des revenus grâce auxquels
ils auraient la faculté de lutter contre l'avidité triomphante des
musées étrangers. Nous ne saunons donc trop hautement
approuver une semblable création.

Le Musée Carnavalet. — Dans sa séance du 21 février, le
conseil municipal de la ville de Paris a voté les conclusions d'un
rapport présenté par M. Ulysse Parent, autorisant la vente aux
enchères publiques d'une partie des objets qui se trouvent au
musée municipal de l'hôtel Carnavalet et qui ne se rapportent
pas spécialement à l'histoire de Paris.

Peut-être nos lecteurs n'ont-ils pas oublié les deux articles
que nous avons consacrés, le mois dernier, à l'histoire de ce
musée, et dans lesquels nous avons raconté les vicissitudes sin-
gulières de l'entreprise. Décidé à en finir avec les lenteurs
incroyables apportées à l'organisation de cet établissement, résolu
surtout à y mettre pour l'avenir plus de méthode et une direction
plus pratique, le conseil municipal a demandé à M. du Som-
merard d'étudier ce qui pouvait être conservé parmi les objets
accumulés à Carnavalet. Les deux rapports de M. du Sommerard
ont été joints à celui de M. Ulysse Parent. Ils sont clairs, précis,
et désignent nettement ce qu'il convient de vendre et ce qu'il

convient de garder. Selon le conservateur de Cluny, toutes les an-
tiquités parisiennes qui sont disposées dans les galeries du rez-de-
chaussée de l'hôtel Carnavalet, toutes celles que renferment les
vitrines des salles qui leur sont aujourd'hui spécialement réser-
vées au premier étage sont hors de cause. Ce sont tous objets et
monuments de l'antiquité, du moyen âge et rentrant à tous les
points de vue dans les conditions du programme d'un musée mu-
nicipal. C'est la partie qui, depuis quinze jours, a été ouverte au
public. Quant aux collections hétérogènes sans caractère déter-
miné et d'une variété absolument confuse, on doit les éliminer
au plus tôt. Toutefois, il s'y trouve quelques pièces particulière-
ment intéressantes, et qui, pouvant se rattacher à l'histoire de
Paris par leur origine ou leur provenance, doivent prendre place
dans le musée municipal.

Ainsi M. du Sommerard indique dans cette dernière caté-
gorie les objets suivants : bahut du xine siècle, avec ses pan-
tures en fer forgé, paraissant provenir de l'abbaye de Saint-
Denis;— grande bibliothèque Louis XV, à trois corps, en chêne
sculpté ; — deux belles commodes du temps de Louis XIV et de
Louis XV, avec garnitures en bronze doré ; — lustre en bois
sculpté, du temps de Louis XIV ; — grande armoire, dite de
Boulle, avec incrustations de cuivre ; — porte du xvi" siècle,
en bois sculpté à jour ; — dessus de portes et panneaux à figures,
en vernis Martin dans le caractère chinois, provenant d'une
maison de Paris ; — boiseries de la chambre à coucher du pres-
bytère de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, peintes et dorées ; —
boiseries d'un salon du petit hôtel d'Ormesson, avec le portrait
de Mazarin (nous l'avons reproduit dans notre article ') ; — boi-
series du temps de Louis XVI, provenant de l'hôtel d'Helvétius,
rue Sainte-Anne ; — tapisserie italienne et tapisserie de Gom-
baud et Macé ; — garnitures de cheminée ; — collection des
médailles de la ville et des solennités ; — médailles de Rollin
retraçant l'histoire de la Frappe parisienne ; — médailles de
jetons de Paris ; — buste en marbre provenant du château de
Bercy, et que l'on présume être celui de Gabriel d'Estrées ; —
plaques funéraires en bronze de la maison de Sévigné ; — un
panneau des outils de charpentier de bateaux trouvés dans la
Seine; — deux marquoirs emmanchés aux armes de la Ville ;

— trente vases ou fragments d'ustensiles en bronze trouvés
dans la Seine ; — quatorze chandeliers en bronze du xivc au xvi°
siècle trouvés dans les travaux de Paris ; — cinq épées antiques
trouvées à Draveil dans les travaux de la Seine ; — un lot de
fourchettes et cuillers de toutes époques trouvées dans la Seine ;

— une râpe à tabac, en bois sculpté, représentant le Coche
d'Arras à Paris;— deux aumonières brodées aux armes de la
Ville ; — un panneau de peintures du xni° siècle provenant de
la rue des Marmousets ; — un beau chapiteau en plomb prove-
nant d'une maison de la rue de l'École-dc-Médecine ; —un
vitrail provenant des Petits-Ménages ; — un drageoir en argent
portant sur son couvercle le vaisseau de la Ville de Paris ;—une

1. Voir l'Art, 6' année, tome Ier, page 89.
 
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