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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Document pour l'histoire de la Direction des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0270

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NOTRE

BIBLIOTHÈQUE.

nufacture des Gobelins, comme aussi pour l'agrandissement de
l'école des Beaux-Arts.

Pendant ces quatre années 5,260,000 francs ont été dépensés
par la commission des monuments historiques pour la restauration
de deux cent soixante-quinze édifices d'un intérêt national.

En ce qui concerne les théâtres, je puis vous rappeler
l'inauguration du nouvel Opéra, l'épreuve coûteuse, mais très
utile, du nouveau Théâtre-Lyrique, les encouragements donnés
dès le principe à l'entreprise des auditions musicales. Enfin, sur
l'initiative de la Direction des Beaux-Arts, deux grandes mesures
ont été préparées et mûries par le Conseil supérieur des Beaux-
Arts ; l'une est un projet de loi pour la préservation des monu-
ments publics et des objets d'art qui les décorent ; l'autre est cette
organisation de l'enseignement du dessin en France, si féconde,
je l'espère, dans l'avenir pour les progrès de toute l'industrie
française, et à laquelle vous voulez bien donner votre sanction.

Telle est, monsieur le Ministre, durant cette bien courte
période, la très sommaire énumération des plus gros travaux de
la Direction des Beaux-Arts.

On n'accomplit pas une telle besogne sans luttes incessantes,
partant sans fatigues, même quand on a été secondé, comme je
l'ai été, à toute heure, par des collaborateurs d'une activité, d'une
intelligence et d'un dévouement admirables. Aussi, monsieur le
Ministre, ma lassitude est extrême, comme mon dégoût et mon
énervement. J'ai la conscience d'avoir fait preuve, dans mon
administration, de quelque indépendance d'esprit, d'une impar-
tialité absolue et d'une certaine logique dans l'ensemble de mes
entreprises. Je savais bien que pour agir il fallait me résoudre â
combattre; j'ai combattu quatre ans sans relâche.

Mais aujourd'hui je suis à bout de forces, et les attaques
systématiques et profondément injustes vont grossissant chaque
jour contre moi. C'en est assez, assez, assez, et je vous supplie
de me permettre de prendre un repos que je crois avoir bien
mérité.

J'ai l'honneur d'être avec un profond respect, monsieur le
Ministre, votre très humble et très dévoué serviteur.

Ph. de Chennevières.

NOTRE BIB

CLXXVIII

Histoire des arts techniques {Geschichte der technischen Kiïnste),
par Bruno Bûcher. En collaboration avec J. Brinckmann,
A. Ug, J. Lessing, F. Lippmann, H.Rollett. Premier volume.
Grand in-8°. 450 pages. Stuttgart, W. Spemann, 1875.

M. Bruno Bûcher s'est proposé, en commençant l'ouvrage
dont le premier volume est sous nos yeux, de remplacer les nom-
breux manuels d'histoire de l'art par un exposé complet du dé-
veloppement des arts décoratifs : c'est aux arts appliqués à
l'industrie qu'il donne toute son attention.

Le premier volume de l'Histoire des Arts techniques se divise
en sept parties, intitulées ainsi qu'il suit :
I. Email.

II. Peinture sur verre.

III. Mosaïque.

IV. Peinture sur laque.
V. Miniature.

VI. Glyptique.
VII. Gravure sur bois.

Les cinq premières parties sont dues à la plume de M. Bû-
cher. L'article « Glyptique » est de M. Rollet. L'article «Gravure »
émane delà collaboration de MM. Bûcher et Lippmann.

Chaque partie débute par des considérations générales, puis
expose en différents chapitres l'histoire de l'art en question, et
se termine par une conclusion et un index bibliographique.
L'article « Laque » fait exception à la règle : il ne se compose que
d'un seul chapitre et de l'index.

L'histoire de l'Email, de cette peinture à la fois si élégante
et si durable, qui seule, fournit à l'orfèvrerie la variété décorative,
est entourée d'obscurités. Son origine se perd dans la nuit des
temps. D'après les uns, Homère, Hésiode, les constructeurs
mêmes des vieilles pyramides, connaissaient l'émail ; d'après
d'autres, les Etrusques ne le connaissaient pas ; il est indéniable
cependant que l'émail byzantin ne s'est pas produit d'abord avec
la perfection que nous lui connaissons ; qu'il a dû, pour y ar-
river, franchir de nombreuses étapes, passer par des phases
variées.

De Byzance, l'émail va vers l'ouest, vers l'Italie, vers l'Alle-
magne et vers la France. En Allemagne apparaît l'émail en
creux, sans qu'on puisse prouver que les artistes allemands du
xiie siècle aient rien connu de la méthode similaire des « Bar-

LIOTHÈQUE

ba res ». L'Italie, au xin° siècle, applique l'émail transparent à
des surfaces métalliques déjà ouvragées. Deux siècles plus tard,
la France émaille le métal et le verre, et finit par faire de l'émail
le parent très rapproché de la peinture sur porcelaine et sur
ivoire. Puis, l'émail disparaît complètement, sauf pour les ca-
drans et les ustensiles de cuisine.

Aujourd'hui, l'émail a reparu à la suite de deux événements :
la première exposition de Londres et le réveil archéologique
dont elle fut le signal, et la prise du Palais d'Été, en Chine.
L'une fit reparaître les produits de Byzance, de Cologne et de
Limoges ; l'autre attira l'attention sur les œuvres de l'extrême
Orient. Maintenant, toutes les branches de cet art sont égale-
ment florissantes.

La Peinture sur verre est, d'après l'auteur, un des résultats
nécessaires du style gothique : les grandes fenêtres de ce style
exigeaient cette décoration, qui survécut d'ailleurs aux nécessités
architecturales qui l'avaient produite. La Renaissance introduit
les vitraux dans les palais municipaux et les maisons des riches.
Au xv° siècle déjà, cet art cesse d'être exerce exclusivement par
des gens d'Eglise, et passe dans le domaine public.

La Réforme et ses guerres font tomber la peinture sur verre
dans un oubli complet : on se borne pendant longtemps à des
décorations obtenues au moyen de verres de couleurs. De nos
jours enfin, les vitraux reparaissent. La chimie s'efforce d'arra-
cher à la nature les secrets de cet art perdu. Sans doute tout
n'est pas retrouvé, mais enfin on est en bonne voie de progrès ;
la richesse des procédés augmente chaque jour et nous donne les
plus belles espérances.

La Mosaïque était déjà connue des Grecs cinq siècles avant
notre ère. D'abord uniquement destinée à ornementer les plan-
chers, elle devient rapidement un art véritable. Sous Hiéron de
Syracuse, trois siècles avant notre ère, nous voyons la mosaïque
appliquée à la décoration des murailles. Le marbre ne suffit plus
aux exigences de la couleur : le verre de couleur apparaît sous
Auguste.

La mosaïque passe à Byzance ; l'influence de la manière
byzantine se fait dès lors remarquer sur les produits italiens.
Venise demeure, jusqu'à nos jours, la grande école de la mosaïque
architecturale ; Rome et Florence cherchent à faire rivaliser la
mosaïque avec la peinture à l'huile.

La Peinture sur laque, d'origine tout orientale, échappe à
l'histoire. Elle nous vient de l'Inde, de la Chine et du Japon qui
surent, dans une très haute antiquité, se servir de diverses
 
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