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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Chronique française et étrangère
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0300

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possession, droit de reproduction. Le premier n'est pas discute,
le second constitue un droit de propriété sui generis. Cette pro-
priété se distingue de la propriété purement matérielle, en ce que
sitôt que l'auteur a publié son œuvre, les idées qu'elle contient
n'appartiennent plus à lui seul, mais deviennent la possession
de tous ceux qui se les sont assimilées. Seulement, en bonne
justice, l'auteur doit seul avoir le droit de les reproduire dans
la forme même qu'il leur a donnée, et c'est ce droit de repro-
duction qui constitue la propriété littéraire et artistique.

Combien de temps durera cette propriété ? Le concordat suisse
de j856 la limite à la vie de l'auteur; la France, la Belgique,
la Norwège, le Portugal l'étendent à cinquante ans après la
mort de l'auteur; l'Espagne va jusqu'à quatre-vingts ans. Le
législateur fédéral propose le terme de trente années après la
mort de l'auteur.

RT.

Autre point important : le projet de loi admet que la cession
d'une œuvre d'art (d'une peinture, par exemple) n'entraîne pas
par elle-même le droit de reproduction. En ceci, la Suisse paraît
vouloir imiter la France ou plutôt soutenir le principe adopté au
congrès de 1878, soutenu par M. Meissonieret auquel M. Bardoux
se rangera, dit-on, dans l'exposé des motifs qui précédera le
projet de loi en préparation dans notre pays.

Le projet de loi fédéral protège tous les arts, même l'archi-
tecture que les Allemands excluent, à tort, selon nous, de la
propriété artistique, et que MM. Trélat et Lefuel, chez nous,
voudraient exclure, ainsi que nous le disons plus haut. Nous en
conseillons vivement la lecture à ceux de nos députés qui se
proposent de prendre part à la discussion qui doit prochainement
s'ouvrir sur cette question à l'Assemblée législative. C'est un
travail sérieux et qui mérite d'être pris en considération.

NECROLOGIE

Nous apprenons la mort de M. D. Sutter, décédé en
son domicile, à Paris, 34, rue de Laval. M. Sutter était
connu par ses travaux sur les beaux-arts. Il a passé une
grande partie de sa vie à chercher et à déterminer les lois de
la perspective aérienne, de l'harmonie des lignes, du clair-
obscur, du coloris et de la résolution de la lumière.

Il publia en 1858 un ouvrage ayant pour titre :
Philosophie des beaux-arts. L'année suivante, M. Sutter
publiait une Nouvelle Théorie simplifiée de la perspective,
qui a remplacé la théorie de Monge dans les écoles du
gouvernement; bientôt après, en 1865, l'Esthétique géné-
rale et appliquée, contenant les règles de la composition
dans les arts plastiques, et enfin un traité sur l'enseignement
de la sculpture che\ les Grecs. Travailleur infatigable, dé-
sintéressé, M. Sutter fit, de 1865 à 1870, un cours gratuit
d'esthétique à l'École des beaux-arts.

M. Sutter a laissé des peintures et des dessins estimés.

Comme musicien, il nous a donné les ouvrages remar-
marquables mentionnés ci-après : l'Esthétique musicale,

contenant la science du rythme, et comme complément,
l'Acoustique musicale, basée sur les nombres harmoniques
produits par le mouvement vibratoire des cordes sonores.

Les recherches considérables nécessitées par ces travaux
conduisirent M. Sutter à écrire une Histoire de la musique
depuis les Grecs jusqu'à nos jours, où l'on assiste à l'éclo-
sion de cet art ; enfin un Nouveau Traité de perspective,
spécial au dessin d'après nature, et d'une simplicité remar-
quable. Il y a joint une étude approfondie ayant pour titre :
Physiologie et anatomie de l'œil; une partie de ce travail a
été publiée dans la Galette des Architectes.

David Sutter était né à Genève, le 12 janvier 1811. Il
fit ses études au collège de cette ville, et s'adonna avec pas-
sion à la philosophie platonicienne, aux sciences physiques
et mathématiques, menant de front la musique et la pein-
ture, par une assiduité de douze à quinze heures de travail
par jour pendant près de cinquante ans. La mort de cet
homme éminemment distingué sera vivement ressentie par
les hommes de science.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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