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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Leroy, Louis: Les pensionnaires du Louvre, [4]: (Classe des dames)
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0305

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Frise composée et gravée par Jean Bouton.

LES PENSIONNAIRES DU LOUVRE

(CLASSE DES DAMES')
IV

elle que nous la montre LRenouard, M1"" Eudoxie Giffard figurerait
sans succès dans un cotillon. Sombre est son costume ; triste sa
tête; navrants sont ses sujets de prédilection.

Elle travaille pour une importante maison du quartier Saint-
Sulpice, renommée pour le goût artistique de ses sujets pieux en
peinture, sculpture et gravure.

Jeune fille, Eudoxie ne sortait pas du musée espagnol où elle
copiait de préférence les scènes les plus tragiques : Caton se
déchirant la poitrine, de Ribera, le moine de Zurbaran, dévidant
ses intestins et les pelotant sur des bobines sanglantes.

Leu« cpmposte etg™*parj«n Bomon. Malheureusement, cette collection a été réclamée par les

héritiers de Louis-Philippe, et Mrae Giffard s'est vu enlever son
musée des horreurs, précieux filon qu'elle exploitait avantageusement.

Aujourd'hui elle s'en tient aux sujets les moins riants du Louvre. Il le faut pour son genre
de travail et elle s'en trouve très bien. Avec le temps, elle espère être attachée à l'administration
des Pompes funèbres en qualité de peintre d'armoiries pour les convois de i" classe du noble
faubourg. Elle arrivera à cette situation enviée si Dieu lui prête vie.

Le chef de la maison d'imagerie religieuse étant venu s'informer où elle en était de sa
douzaine de têtes coupées de Saint Jean-Baptiste, on a causé un instant sur les besoins du
commerce, sur les copies particulièrement demandées.

— Vos décollations sont on ne peut plus agréables, ma chère madame Giffard. Elles
s'enlèvent comme des petits pâtés.

— Vous devez voir que mon soin ne se ralentit pas, monsieur Béchu : ma dernière est
aussi caressée que la première.

— Oui, cette douzaine-là vous fait beaucoup d'honneur. Aussi nous avons résolu de vous confier
un travail d'une haute importance. L'Amérique espagnole nous demande une grosse de Martyre
de Saint Barthélémy. Ce qui n'est pas une petite affaire.

— Jamais je ne pourrai à moi seule...

i. Voir l'Art, ô« année, tome I", pages i58, 182 et 257. - Tous les dessins de cette série d'articles sont dus à M. Paul ReAouàrd.
 
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