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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 1)

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Navarro, Felipe Benicio: La collection de dessins d'anciens maîtres à l'Institut Royal de Gjon (Espagne)
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Montrosier, Eugène: Art dramatique, [4]: Jean de Nivelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.18607#0320

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292

L'ART.

à présent la collection de l'Institut royal de Gijon. On sait, en
effet, que son grand ami, le savant critique Céan Bermudez en
reçut en cadeau un grand nombre choisis parmi les plus pre'cieux.
Il en dit quelque chose dans son Dictionnaire historique, une
des œuvres d'art les plus considérables que nous possédions et
qui nous donne les renseignements les plus complets et les plus
utiles sur les grandes richesses artistiques que possédait l'Es-
pagne avant les déprédations commises par les soldats de Napo-
léon.

L'école ilorentine est représentée par Une figure de Pace,
l'élève de Giotto ; par une aquarelle de Gozzoli, l'élève favori du
Beato Angelico, — c'est une ébauche d'une de ses fresques du
Campo Santo de Pise; par deux études de figures de Fra Barto-
lomeo, où l'on retrouve à la fois la sévérité qui caractérise ses
personnages et ce défaut d'aisance dans l'exécution, qui se fait
plus sentir, toutefois, dans ses tableaux que dans ses dessins. Du
Torrigiani, le maître de Michel-Ange, il y a un lavis à l'encre
sur papier grisâtre; de Michel-Ange, une Etude d'un bas-relief,

croquis à la plume, et deux groupes de figures, à la sanguine,
dont l'exécution énergique et déliée dans son mâle style ne sau-
rait laisser le moindre doute sur leur authenticité; de George
Vasari, le célèbre biographe des peintres de la Renaissance, on
admire l'esquisse très poussée , lavée à l'encre et relevée de
hachures h la plume, de sa Descente du Saint-Esprit.

Andréa Vaccaro, Daniel de Volterre, le disciple de Michel-
Ange ; le Bronpno, son imitateur; le célèbre Jean de Bologne,
Andréa Sacchi, Bacci Bandinelli, l'émule de Benvenuto et qui
possédait Panatomie du corps humain presque aussi complète-
ment que Michel-Ange; Frédéric Zuccharo ; enfin, plusieurs
autres artistes de second ordre, disciples de Roselli, des
décorateurs ornemanistes, tels que Jacopo da Empoli, Pocetti,
Pietro di Cortona, Carlo Dolci, Antonio Domenico Tempesta,
Manozzi, etc., complètent dans la collection Jovellanos la repré-
sentation de cette école, d'une manière aussi abondante que
curieuse.

(La suite prochainement.) Felipe-BeniciO Navarro.

ART DRAMATIQUE

JEAN DE NIVELLE

Opéra-comique, paroles de MM. Gondinet et Pu. Gille ; musique de M. Léo Delibes.

Les Mémoires de Commines ont été mis à profit par
MM. Gondinet et Ph. Gille; c'est là qu'ils ont pris le sujet du
poème qu'ils viennent d'écrire pour le théâtre de l'Opéra-
Comique et sur lequel M. Léo Delibes a brodé ses plus jolies
variations. Il y est beaucoup question de la grande querelle
du roi Louis XI et du duc de Bourgogne, querelle qui se
dénoue sous les murs du château de Montlhéry. Jean de
Montmorency, qui fut bel et bien un traître, nous est montré
sous la figure d'un troubadour mystérieux fuyant la ville et la
cour et promenant son ennui dans les forêts profondes et dans
les plaines sans limites. Ce n'est plus Jean de Montmorency,
c'est Jean de Nivelle filant le parfait amour auprès d'Ariette,
une jeune pastourelle, nièce de la sorcière Simonne. Ariette
cnarme tous ceux qui l'approchent, à commencer par Jean
pour continuer par les seigneurs du duc de Charolais dans
le palais duquel le hasard l'a conduite. Toute la petite cour
est subjuguée par l'esprit, par la distinction et surtout par les
beaux yeux de la nouvelle venue. Elle est le bon génie qui
arrange tout, même les affaires de Jean de Nivelle qui se bat
comme un lion, sauve la vie du duc de Charolais et obtient du
même coup sa grâce du roi Louis XI et la main d'Ariette. Je ne
parle que pour mémoire des nombreuses péripéties qui précipi-
tent ce dénoûment et dans les développements desquelles les au-
teurs du poème ont prouvé une grande habileté et une entente
complète de la scène.

La partition de M. Léo Delibes est très touffue; cependant
de grandes échappées de lumière la traversent et l'animent.
Certes, il faut constater que l'auteur déjà tant applaudi de plu-
sieurs opéras et de charmants ballets a montré ici des qualités
de premier ordre. Avec Jean de Nivelle il s'élève au rang des
compositeurs de la bonne école. De la clarté, de l'ampleur, un
beau souffle symphonique et des mélodies exquises qui sont
bissées chaque soir. S'il y avait un reproche à lui adresser, ce
serait celui d'avoir accordé une importance trop sensiblement
égale à toutes les parties du poème. Il y a parfois aussi un abus
de science. On y voudrait un peu plus d'imprévu, de fantaisie,

de diable au corps. L'expression de ce regret s'impose d'autant
plus que toute la partie d'orchestre fourmille d'esprit, de variété,
de légèreté de tons, de couleur.

Citons un peu à la hâte, au premier acte, le chœur des
vendangeuses : La plaine est tout ensoleillée, et la ballade de la
mandragore' : Tant que le jour dure encore. Plus loin la rêverie
d'Ariette : On croit à tout lorsque l'on aime, est d'une mélodie
attendrie ; M"' Vauchelet l'a dite à ravir. Enfin les couplets de
Talazac : Jean de Nivelle s'en va quand on l'appelle, le duo des
aveux chanté par Talazac et M"e Vauchelet, et le chœur des
jeunes filles : Nous sommes les reines du jour, remplissent digne-
ment le premier acte, très chaleureusement acclamé.

Le deuxième acte n'a pas moins bien marché; le trio bouffe :
Ah! mon ami, mon cher ami, cher Saladin, la malédiction de
Simonne : Se consoler, se consoler, lancée par le contralto su-
perbe de M1"0 Engally, le fabliau dit par M"° Vauchelet avec une
expression si délicieuse, ont été écoutés avec un vif plaisir ; quel-
ques-uns même ont été bissés. Il faut ajouter que le choeur
guerrier qui clôt cet acte est d'un effet saisissant et d'une inspi-
ration très belle.

Le troisième acte se déroule pendant la bataille . Le succès
en est indécis; Français et Bourguignons s'attribuent tour à tour
la victoire. Un beau chœur sert de prélude : Qui l'emporte,
Bourgogne ou le Roi votre maître? pendant que Simonne,
avec l'accent de la Cassandre antique, jette ses strophes enflam-
mées : Que me font leurs chants ? Que me font leurs pleurs ?
Citons encore l'air de M. Taskin : // est jeune, il est amou-
reux, redemandé par le public.

Comme on peut le voir, il s'agit d'un succès très vif et très
sincère, succès que le talent de M"0 Vauchelet, de Mmn Engally
et de MM. Talazac et Taskin a encore augmenté. Il y a long-
temps que l'Opéra-Comique nous avait offert un tel ensemble
et une œuvre aussi remarquable. Nous sommes heureux de le
constater.

Les costumes ont obtenu l'approbation générale. Ils sont
nombreux et d'un goût parfait. M. Thomas qui les a dessinés a
 
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