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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 6.1880 (Teil 2)

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Soldi, Émile: L' art persan, [1]
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Parrocel, Etienne Antoine: Pascal Coste, [1]: Doyen des architectes de France
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https://doi.org/10.11588/diglit.18608#0059

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PASCAL

mal qu'un musée aussi libéral n'ait point encore transcrit et
publié un document aussi curieux. »

L'habitude de couvrir et d'orner les murs d'inscriptions
religieuses ou de dédicaces commémoratives paraît aussi ancienne
que le monde. Dès les premières dynasties, les temples de
l'Egypte y puisent leurs principaux motifs de décoration. De
même à Babylone, non-seulement les sculptures qui couvraient
les monuments avaient tous les fonds disponibles couverts de
légendes intaillées, mais de grandes inscriptions émaillées cou-
raient sur les murailles. Nous avons au Louvre quelques briques
vernissées provenant de Babylone, sur lesquelles sont peints des
caractères cunéiformes anciens de grande dimension, émaillés en
blanc sur fond bleu, tous provenant évidemment d'un môme
texte rapporté par M. de Longpérier au temps de Nabucho-
donosor.

« Ces sortes d'inscriptions murales, au témoignage de la
Bible ont été très affectionnées des races sémitiques et sont
devenues, entre les mains des Ninivites, un puissant moyen de
décoration polychrome. »

Les deux plus grandes tuiles persanes du musée de Kcn-
sington sont des fragments de pierres tumulaires ; l'inscription
de la principale peut se donner comme le type normal et général
du style épigraphique de ces monuments. La voici telle qu'elle
a été traduite par M. Nicolas, attaché à la légation française de

COSTE. 43

Téhéran : « Dieu qui entend et qui voit. Il n'y a pas d'autre
Dieu que Dieu. Mahomet est son prophète. Ali est son lieutenant.
La victoire vient de Dieu. »

Pourtant parfois l'inscription se rapporte au souverain qui
a construit l'édifice. Ainsi, sur la frise en faïence de la mosquée
d'Omar à Jérusalem, on lit : « A fait renouveler cette faïence Sa
Hautesse noble et royale, notre maître le sultan Soliman, fils de
Sélim,fils de Bayapd..., en l'an g6g », et : « le mot Quachâni,
dit M. de Vogué2, par lequel est désignée la faïence, indique son
origine ; elle vient de la ville de Quachan, en Perse, renommée
pour ses fabriques ».

Les caractères persans sur fond blanc, bleu, verdàtre, ou
détachés sur le reflet de l'or et de l'argent, forment la donnée
la plus riche, l'effet le plus grandiose, le plus satisfaisant
système de décoration que l'on puisse imaginer. Combien il est
regrettable que nos architectes décorateurs en aient abandonné
l'emploi! Saint-Pierre de Rome donne le dernier grand exemple
d'une inscription monumentale, placée autour de la coupole
intérieure, contournant comme une auréole le maître-autel de
la métropole; les colossales lettres d'or : « TU ES PETRUS ET
SUPER HANC PETRAM /EDIFICABO ECCLESIAM
MEAM, etc., d'un mètre et demi de haut, laissent une impres-
sion solennelle et inoubliable de cette partie de l'édifice.

{[.a suite prochainement.) EMIL E So LDI.

PASCAL COSTE

DOYEN DES ARCHITECTES DE FRANCE

Pascal Coste, né à Marseille le 26 novembre 1787, y est
mort le 8 février 1879. Sa ville natale lui doit plusieurs cons-
tructions importantes et notamment la Bourse de Marseille.
Son père Bernard Coste dirigeait un grand atelier de menuiserie;
il donna à son fils une éducation assez sommaire, puis il le plaça
tout aussitôt à l'école de dessin de la ville, ne voyant en lui
qu'un futur successeur; mais, frappé de ses grandes dispositions,
il lui donna pour répétiteur M. Lequin de la Tour, élève de
M. Ledoux qui avait construit les barrières de Paris sous
LouisXVI, puis, pour compléter ses études de géométrie, de ma-
thématiques, de lever de plans, il le mit aussi sous la direc-
tion de M. Bousquet, officier du génie. Pascal Coste à dix-sept
ans était assez avancé dans ses études pour accepter une place
d'inspecteur et de dessinateur chez M. Pinchaud, architecte de la
ville et créateur de son arc de triomphe.

Notre jeune architecte occupait cet emploi depuis dix ans,
lorsque, poussé par un désir invincible de se perfectionner, il
partit pour Paris en 1S14. M. Pinchaud lui remit quelques
lettres de recommandations pour MM. Labadie, Percier et Fon-
taine, architectes de la capitale, et ce fut grâce à ces messieurs
qu'il fut admis à l'école des beàux-arts dans la classe d'archi-
tecture, alors dirigée par M. Vaudoyer père, où il obtint quel-
ques succès.

Pendant son séjour à Paris, Pascal Coste fit la connaissance
de M. Jomard, le savant géographe qui avait fait partie de la
Commission scientifique et archéologique de l'expédition
d'Egypte ; ce dernier dirigeait alors la publication du grand
ouvrage sur cette expédition, exécuté aux frais du gouvernement.

M. Jomard entretenait des relations suivies avec Mehemet-
Ali, et ce fut la connaissance de ce savant qui décida en quelque
sorte de la fortune de l'architecte marseillais.

Pascal Coste était de retour à Marseille le 20 juin 1815 ; il
avait repris son poste d'inspecteur lorsqu'en 1817, M. Jomard
qui ne l'avait point oublié vint lui proposer d'aller diriger les
travaux d'une fabrique de salpêtre qu'un certain Boffi, chimiste,
avait proposé à Mehemet-Ali. Les honoraires de l'architecte
étaient fixés à 18,000 piastres.

Pascal Coste avait trente ans; il était arrivé à cet âge où
l'homme en possession de lui-même, s'il est vigoureusement
organisé, ne voit dans l'avenir aucun obstacle capable de lasser
sa volonté et son énergie. Son goût pour le dessin s'était fortifié
avec le temps. Voir de nouveaux monuments, de nouveaux
horizons, prendre des notes et dessiner tout cela était son rêve,
en attendant que l'amour de la gloire vînt transformer ce rêve
en une noble ambition que soixante années de travaux inces-
sants devaient à la fin couronner.

Mais pour bien juger l'homme, voyons-le un instant à
l'œuvre. M. Coste s'était embarqué sur un bateau à voiles, les
bateaux à vapeur étant alors inconnus ; son crayon à la main
il dessine sans cesse ; pas un lieu de relâche, dont il n'ait em-
porté un souvenir graphique. Arrivé à Alexandrie, il part pour
Rosette le 10 novembre 1817. M. Tourneau, agent du consulat
français, l'accueille fort bien, et l'embarque sur une djerme qui
le conduit à Téraneh, résidence de M. Boffi, en vingt jours de
navigation sur le Nil.

M. Pascal Coste avait emmené de France un maître maçon
et le voilà installant dès le premier jour des salles nouvelles
dans la résidence de son hôte. En janvier 1818 M. Coste est
présenté à Mehemet-Ali par M. Bogoz, premier interprète ; le
café et la pipe lui sont servis, le pacha lui exprime le plaisir
qu'il éprouve à recevoir des Français, qui veulent bien l'aider
dans ses projets de réformes. Puis après avoir fait sa visite aux

1. « Lorsque ayant passé le Jourdain, vous serez entrés dans la terre que le Seigneur vous donnera, vous élèverez de grandes pierres, vous les enduirez de
chaux et vous y écrirez toutes les paroles de la loi. « Veut., ch. XXVII, v. 2 et ;.

2. De Vogué, le Temple de Jérusalem, page 9S.
 
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