DOI Artikel:
Courajod, Louis: L' art italien à Rome d'après les récents travaux de M. Eugène Müntz
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18609#0240
Fac-similé d'un fleuron composé par le chevalier E. A. Petitot et gravé par Bossi'.
L'ART ITALIEN A ROME1
d'apres les recents travaux de m. eugene mùntz
'art, à Rome, a été empreint du style du moyen âge beaucoup plus
qu'on ne le dit ordinairement. Avec ses vieilles murailles, ses tours,
ses basiliques et ses tombeaux, la Rome gothique est plus importante
et plus imposante qu'on ne se plaît généralement à le reconnaître,
tant on est ébloui par les restes de l'art antique et tant les œuvres
originales sont masquées et déshonorées par les lourdes retouches de
ja décadence. Didron a établi jadis le fait dans ses Annales par des
Fac-similé d'une lettre composée par 1 Y 1 ' T1 * * 1 £ * t. '
ic chevalier e a Petkot 3 preuves archéologiques. 11 sera curieux, un jour, de taire systémati-
quement la contre-épreuve à l'aide des documents d'archives. Mais si
l'art gothique a fleuri incontestablement à Rome, il ne sut jamais s'y montrer dans un état
d'épanouissement comparable à la splendeur que l'art de la Renaissance étala dans la ville des
papes. C'est ce dernier art que M. Mùntz a entrepris d'étudier et dont il nous déroule les
annales dans les deux premiers volumes de son intéressant ouvrage.
Ce qui frappe avant tout, dans la lecture des documents recueillis par M. Mùntz, c'est le
petit nombre d'artistes originaires de Rome qui y exerçaient leur métier pendant le cours du
xv° siècle. Est-ce que ce prodigieux mélange de naturalisme et de tradition, de spontanéité et
d'imitation qu'on appelle l'esprit de la Renaissance italienne ne pouvait pas naître dans un milieu
imprégné à trop forte dose des enseignements de l'antiquité? L'antiquité aurait-elle donc, comme
un arbre à la vaste ramure, étouffé sous son ombre tout ce qui l'entourait et condamné le sol
i et 3. Pour la Descri^ione délie Feste celebrate in Parma l'anno MDCCLXIX, per le auguste No^e di sua Altéra Reale l'Infante Don
Ferdinando colla Reale Arciduchessa Maria Amalia. In Parma, nella Stamperia Reale.
2. Les Arts à la cour des papes, pendant le XVe et le XVI" siècle. Paris, Thorin, 1878 et 1879. Deux volumes in-S». Cet ouvrage fait
partie de la Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome.
L'ART ITALIEN A ROME1
d'apres les recents travaux de m. eugene mùntz
'art, à Rome, a été empreint du style du moyen âge beaucoup plus
qu'on ne le dit ordinairement. Avec ses vieilles murailles, ses tours,
ses basiliques et ses tombeaux, la Rome gothique est plus importante
et plus imposante qu'on ne se plaît généralement à le reconnaître,
tant on est ébloui par les restes de l'art antique et tant les œuvres
originales sont masquées et déshonorées par les lourdes retouches de
ja décadence. Didron a établi jadis le fait dans ses Annales par des
Fac-similé d'une lettre composée par 1 Y 1 ' T1 * * 1 £ * t. '
ic chevalier e a Petkot 3 preuves archéologiques. 11 sera curieux, un jour, de taire systémati-
quement la contre-épreuve à l'aide des documents d'archives. Mais si
l'art gothique a fleuri incontestablement à Rome, il ne sut jamais s'y montrer dans un état
d'épanouissement comparable à la splendeur que l'art de la Renaissance étala dans la ville des
papes. C'est ce dernier art que M. Mùntz a entrepris d'étudier et dont il nous déroule les
annales dans les deux premiers volumes de son intéressant ouvrage.
Ce qui frappe avant tout, dans la lecture des documents recueillis par M. Mùntz, c'est le
petit nombre d'artistes originaires de Rome qui y exerçaient leur métier pendant le cours du
xv° siècle. Est-ce que ce prodigieux mélange de naturalisme et de tradition, de spontanéité et
d'imitation qu'on appelle l'esprit de la Renaissance italienne ne pouvait pas naître dans un milieu
imprégné à trop forte dose des enseignements de l'antiquité? L'antiquité aurait-elle donc, comme
un arbre à la vaste ramure, étouffé sous son ombre tout ce qui l'entourait et condamné le sol
i et 3. Pour la Descri^ione délie Feste celebrate in Parma l'anno MDCCLXIX, per le auguste No^e di sua Altéra Reale l'Infante Don
Ferdinando colla Reale Arciduchessa Maria Amalia. In Parma, nella Stamperia Reale.
2. Les Arts à la cour des papes, pendant le XVe et le XVI" siècle. Paris, Thorin, 1878 et 1879. Deux volumes in-S». Cet ouvrage fait
partie de la Bibliothèque des écoles françaises d'Athènes et de Rome.