Montagna (Colle Moncenisio).
Dessin de Celestino Turletti, d'après le tableau de Mario Michela. (Quatrième Exposition Nationale Italienne des Beaux-Arts.)
QUATRIÈME EXPOSITION NATIONALE ITALIENNE
DES BEAUX-ARTS'
XVI
a suprématie des peintres napolitains sur leurs confrères
de la Péninsule éclate à tous les yeux. Je suis disposé,
moins que personne, à discuter la légitimité du triomphe
de la jeune école méridionale, mais, ne m'étant jamais
incliné devant les faux Dieux, il ne saurait me convenir
d'accepter comme article de foi certaine réputation
tapageuse, objet d'admirations ignares, naïves ou pro-
fondément rouées.
Ce sont ces dernières, aussi habiles que perfides,
qui ont ingénieusement inventé cette renommée.
Voici comment on a opéré.
Les peintres étrangers qui affluent à Rome ont vu
sans plaisir aucun, la marche ascendante de l'école
napolitaine; il en est parmi eux qui ont beaucoup de talent et. ne se soucient nullement des
progrès de l'art italien. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Aussi avec la chanté
qui caractérise spécialement les artistes entre eux, ont-ils trouvé spirituel d'enterrer toute concur-
rence indigène en criant par-dessus les toits qu'on ne sait plus peindre en Italie à une seule
exception près, devant laquelle l'impartialité les oblige à s'effacer modestement.
Le général sans soldats ainsi proclamé maître, n'est autre que M. Domenico Morelli.
Je ne connaissais aucun de ses chefs-d'œuvre quand, pendant un de mes séjours à Rome, un
artiste autrichien d'infiniment de mérite, de non moins d'esprit et de beaucoup plus de paresse,
i. Voir l'Art, 6« année, tome ii, page 241, et tome iii, page 289.
Dessin de Celestino Turletti, d'après le tableau de Mario Michela. (Quatrième Exposition Nationale Italienne des Beaux-Arts.)
QUATRIÈME EXPOSITION NATIONALE ITALIENNE
DES BEAUX-ARTS'
XVI
a suprématie des peintres napolitains sur leurs confrères
de la Péninsule éclate à tous les yeux. Je suis disposé,
moins que personne, à discuter la légitimité du triomphe
de la jeune école méridionale, mais, ne m'étant jamais
incliné devant les faux Dieux, il ne saurait me convenir
d'accepter comme article de foi certaine réputation
tapageuse, objet d'admirations ignares, naïves ou pro-
fondément rouées.
Ce sont ces dernières, aussi habiles que perfides,
qui ont ingénieusement inventé cette renommée.
Voici comment on a opéré.
Les peintres étrangers qui affluent à Rome ont vu
sans plaisir aucun, la marche ascendante de l'école
napolitaine; il en est parmi eux qui ont beaucoup de talent et. ne se soucient nullement des
progrès de l'art italien. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Aussi avec la chanté
qui caractérise spécialement les artistes entre eux, ont-ils trouvé spirituel d'enterrer toute concur-
rence indigène en criant par-dessus les toits qu'on ne sait plus peindre en Italie à une seule
exception près, devant laquelle l'impartialité les oblige à s'effacer modestement.
Le général sans soldats ainsi proclamé maître, n'est autre que M. Domenico Morelli.
Je ne connaissais aucun de ses chefs-d'œuvre quand, pendant un de mes séjours à Rome, un
artiste autrichien d'infiniment de mérite, de non moins d'esprit et de beaucoup plus de paresse,
i. Voir l'Art, 6« année, tome ii, page 241, et tome iii, page 289.