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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

DOI Artikel:
Ménard, René: Histoire artistique du métal, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0076

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HISTOIRE ARTISTIQUE DU MÉTAL1

IV

LE MÉTAL

DANS LES TEMPS MODERNES

(suite)

LA BIJOUTERIE (Suite).

Quand le mouvement romantique
se décida dans la littérature et dans les
arts, l'industrie n'y demeura pas étran-
gère, mais tous les essais de résurrec-
tion du moyen âge furent assez mal-
heureux. Quelques ébénistes tentèrent
de chercher des modèles dans les vieux
bahuts et dans les fauteuils d'évêques,
mais ce système ornemental fut promp-
tement abandonné, parce qu'il n'était
pas du tout conforme à nos habitudes
modernes, et qu'il cadrait assez mal
avec nos appartements. La bijouterie
demeura à peu près en dehors du
romantisme, peut-être parce que les
documents lui faisaient défaut. Mais
Boucle d'oreille, ce mouvement, qui dans les arts ne fut
par Bouclieron. qu'éphémère et qui, dans l'industrie,

échoua complètement, eut pourtant
un bon résultat. En appelant l'attention sur notre architecture
nationale et sur tout le passé intime de notre pays, il fit retrouver
des traditions perdues, revenir à des styles oubliés. C'est ainsi
que dans le mobilier on se passionna pour les meubles de
Henri II, et que les bijoux de la Renaissance commencèrent à
être appréciés de nos fabricants.

Aujourd'hui encore, c'est dans cette direction que se font
les plus grands efforts de la bijouterie. Mais il faut signaler la
différence très grande qui existe entre les dessinateurs de meu-
bles et les dessinateurs de bijoux. Quand un de nos grands
ébénistes fait un meuble style Henri II, son produit n'accuse la
plupart du temps aucune invention ; son dessinateur a calqué
une ancienne gravure, et le modèle qu'il présente est une imita-
tion littérale. Il n'en est pas du tout de même dans la bijouterie ;
le style de la Renaissance est un point dé départ, mais rien de
plus. Le dessinateur s'ingénie à trouver mille combinaisons
diverses, et il sait à l'occasion se montrer créateur tout en res-
tant fidèle à l'ordre d'idées qui a ses préférences.

Il suffit pour s'en convaincre de regarder les beaux ouvrages
de M. Boucheron, qui est bien véritablement le roi de la bijou-
terie contemporaine. Voici par exemple une châtelaine en or
ciselé, avec mascarons, dans le style de la Renaissance. La montre
est renfermée dans une boîte formant deux anses auxquelles se
rattachent les chaînes qui joignent la montre à la châtelaine. Ces
chaînes, en or rouge poli, se relient de la manière la plus heu-
reuse au chiffre qui fait le fond de l'ornementation. La couleur
rosée de ce bijou est du plus heureux effet. Quoique l'orne-
mentation ait bien le cachet de l'époque à laquelle on a voulu
nous reporter, personne ne s'y trompera, car il y a une forte

dose d'originalité dans ce bijou qui ne rappelle aucun modèle
connu.

Les boucles d'oreilles, en lames d'or rouge, que nous repro-
duisons, sont remarquables par le style du dessin et par la per-

Châtelaine, par Boucheron.

fection rigoureuse des contours. Elles sont entièrement tour-
nées à la main et réunies également à la main par des petits
boulons, comme dans les travaux de serrurerie, ce qui leur
donne un aspect extrêmement original. Ces boucles d'oreilles

1. Voir l'Art, 6« année, tome III, page 505, et tome IV, pages 20,44, 6", 90, 114, 161, 212 et 23s.
Tome XXIV.

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