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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 1)

DOI Artikel:
Ménard, René: Histoire artistique du métal, [6]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18877#0197

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Bougeoir en ferrures d'or rouge poli, plateau et
Dessin de G. Bénédite, gravure de L.

bobèche en cristal

Dumont.

de roche.

HISTOIRE ARTISTIQUE DU METAL'

IV

LE MÉTAL

DANS LES TEMPS MODERNES

(suite)

ORFEVRERIE (Suite).

Dans l'orfèvrerie religieuse contemporaine, nous signalerons
surtout M. Poussielgue-Rusand. L'orfèvrerie religieuse met tout
en œuvre, l'or, l'argent, le cristal, les émaux, les pierres pré-
cieuses ; elle exige une grande expérience de tous les modes de
travail : le repoussé, la ciselure, la gravure, le sertissage des
pierres. Elle est, à la fois, orfèvrerie, bijouterie, joaillerie, etc.
De plus, la conception des pièces d'orfèvrerie religieuse se heurte
à tout autant de difficultés particulières que l'exécution. On se
trouve en présence d'une tradition, et d'une tradition impla-
cable, car le symbolisme chrétien ne s'invente plus et n'est guère
susceptible de se renouveler ; il s'inspire forcément du passé. La
forme est byzantine ou romane, gothique ou renaissance, mais
elle ne saurait être grecque et peut bien difficilement être mo-
derne.

C'est en s'inspirant des précieux restes du moyen âge que
M. Poussielgue-Rusand est parvenu à vaincre les difficultés sans
nombre que présente l'orfèvrerie religieuse. Son exposition
est vraiment surprenante. Elle réunit tous les genres de l'orfè-
vrerie religieuse. La manière de M. Poussielgue-Rusand est
large, on pourrait même dire architecturale. Il se complaît dans
les grandes lignes et leur subordonne les détails. C'est même ce
trait particulier qui le distingue de M. Armand Calliat, un des
rares orfèvres religieux que nous ayons à signaler ici.

Parcourons l'exposition de M. Poussielgue-Rusand. Voici
un ostensoir en argent enrichi d'or de diverses teintes. Les douze
apôtres, en plein relief, représentés agenouillés, et avec leurs

emblèmes caractéristiques, entourent la base de l'ostensoir. Les
instruments de la Passion, ciselés en relief sur des fonds d'émail
et reliés par des pierres fines, décorent le sol jusqu'à la naissance
de la tige, où on voit les attributs des évangélistes. En haut de
la tige, Notre-Seigneur est représenté versant son sang dans le
calice, et à ses pieds deux anges agenouillés présentent la légende :
Infinem dilexit eos. L'emplacement de l'hostie a la forme d'un
cœur d'où partent les rayons, parmi lesquels sont placés les neuf
chœurs d'anges. Des colombes figurant les âmes des justes con-
vergent vers l'hostie, et à la naissance de chaque rayon est une
fleur de marguerite. Le revers de l'ostensoir diffère de l'autre
côté en ce qu'au lieu du Christ versant son sang, on voit la Vierge
présentant l'Enfant Jésus. Aucun des détails de cette/pièce remar-
quable ne nuit à sa silhouette générale qui est pleine de style.
Tout se commande, comme dans une œuvre d'architecture. Cet
ostensoir est à la fois riche et sévère, fouillé et calme. L'impres-
sion qu'il produit est celle d'une grandeur indiscutable.

Une châsse en cristal, portée par des personnages et accom-
pagnée de deux anges qui tiennent des fanaux, a aussi un aspect
architectural saisissant. Elle est conçue dans le style du xiv° siècle.
11 est difficile d'interpréter avec plus de goût et d'art, de mieux
s'inspirer d'une époque et de la faire revivre avec plus d'intelli-
gence et de science.

Puis viennent : un tabernacle à porte trilobée surmontée
d'une croix, style du xm° siècle. Le tabernacle est gardé par
deux anges qui tiennent une lance et un bouclier.

Un tabernacle de style romano-byzantin orné d'une balus-
trade. La porte émaillée représente le Christ bénissant le monde ;

i. Voir l'Art, 6" année, tome III, page 305, tome IV, pages 20, 44, 67, go, 114, 101, 312 et 23S ; 7' année, tome I", pages 6;, 8S, m, 136 et 158.
Tome XXIV. 2.
 
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