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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 2)

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Ilg, Albert: De l'influence de la France sur l'art roman en Autriche, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19459#0182

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DE L'INFLUENCE DE LA FRANCE SUR L'ART ROMAN EN AUTRICHE

l règne encore une grande obscurité
sur les origines de l'art dans la Mar-
che orientale K

Les sources sont rares où l'on
pourrait puiser des renseignements
précis et clairs sur l'état de cette con-
trée dans ces temps reculés.

C'est l'étranger, naturellement,
qui apporte les premiers éléments
d'une renaissance intellectuelle dans ce pays ravagé par les
guerres, encore païen en partie, et où l'influence de la domi-
nation romaine avait disparu très tôt sous un amoncelle-
ment de ruines. L'art y est très secondaire, mais on l'y cultive
néanmoins. On n'a que très peu de détails, il est vrai, sur les
premières constructions élevées dans ces temps reculés et sur
les monuments érigés dans le voisinage des anciennes forêts
sacrées; mais du moins leur existence est-elle connue avec
certitude. Ainsi l'abbaye de Saint-Florian qui a été plusieurs
fois reconstruite dans le cours du iv° et du xc siècle ; Laureacum
dont la destruction remonte à 737, mais qui cinquante années
plus tard servit au campement des armées de Charlemagne, ce
qui semble indiquer que la destruction n'avait pas été com-
plète. En 900 on l'entoure de remparts, et( c'est apparemment
une des localités où s'est opérée le plus tôt la transition de
l'art romain à l'art roman.

On est réduit également à fort peu de chose pour ce qui
concerne les couvents et cloîtres de l'époque de saint Séverin.
Ce n'est qu'à dater du vin0 siècle qu'un peu de clarté se fait et
que, grâce à un nombre un peu plus considérable de rensei-
gnements, on commence à pouvoir suivre la marche progres-
sive des influences occidentales.

Les plus anciennes traces de culture artistique se rattachent
en effet au nom de saint Robert, l'apôtre de Salzbourg.

D'après la légende, un abbé de Saint-Pierre à Salzbourg,
Adebran, lui éleva en 65o une chapelle près de Dornbach.
Il est encore fait mention de cette chapelle en l'année 852.
Vers la même époque s'élèvent un grand nombre de fondations
religieuses qui deviennent en peu de temps de vrais centres de
civilisation : tels que la célèbre abbaye de Kremsmunster,
l'abbaye de Traïsma, par exemple.

Entre 700 et 740, — année dans laquelle, d'après une
version plus récente de la vie de saint Robert, deux de ses
légats, Kunald et Gisalrick, achèvent la construction d'une
crypte, — vient se placer la date probable de la fondation de
la petite église de Saint-Robert à Salzbourg. Certaines légendes
la reportent à l'année 783, et attribuent l'érection de cette
église à Virgile de Salzbourg; d'autres au moine Arno, qui
vécut vers 796.

Quoi qu'il en soit, il ressort de ces informations un fait
certain : c'est que vers le milieu du vin" siècle il y eut des
tentatives de colonisation de ces contrées par des religieux
venus de Bavière.

Sous Charlemagne, cette influence de l'Occident s'accroît

et se manifeste avec d'autant plus de puissance que les bien-
faits de son règne attirent dans la Marche orientale un plus
grand nombre de colons bavarois et francs, peuples jeunes
et vigoureux dont la présence prépare et facilite l'extension
progressive de cette influence.

Parmi les constructions religieuses que les chroniques
indiquent plus ou moins vaguement comme ayant été élevées
vers cette époque, quelques-unes paraissent l'avoir été sur
l'ordre exprès de Charlemagne.

A cette catégorie appartiennent notamment la petite église
de Saint-Pierre, à Vienne, qu'on prétend avoir été construite
d'après les plans d'Ansigis ou de Gerwend ; l'église ad sanctam
Petronillam, à Ottakring; Saint-Martin, à Traismauer; Saint-
Etienne, à Mcelk; Saint-Martin, à Klosterneuburg.

En somme, les chroniques font mention de douze églises
ou paroisses fondées par Charlemagne.

Son époque est d'ailleurs représentée d'une façon tout à
fait certaine par deux chandeliers et un calice qui appartiennent
à l'abbaye de Kremsmunster.

Dès lors, on n'en est plus réduit à se contenter de docu-
ments douteux dont la seule valeur est qu'on en peut tirer
certaines inductions.

Après la conquête de Charlemagne les renseignements
deviennent plus sérieux; il y a un ensemble de faits précis, et
non plus comme précédemment des légendes dont le détail est
sans autorité, et qui ne mériteraient aucune attention si elles
ne permettaient de constater d'une façon générale que l'in-
fluence de l'Occident se faisait sentir dès ce moment.

Les évêques de Bavière travaillent sans relâche à étendre
leur influence sur les riches contrées de la Marche orientale,
mais sans réussir à leur enlever le caractère sauvage que lui
ont donné les fréquentes invasions des peuplades venues de
l'Est.

Les tentatives incessantes de colonisation devaient du reste
fatalement s'étendre aux pays voisins et à ce titre l'histoire de
la Moravie est intéressante pour notre sujet, à cause de la
mission qu'y vint remplir l'homme dont le nom domine tous
les autres à cette époque, — le moine Alfridus.

Saint Robert, Virgile, Arno, Ansigis, ont fait élever ou
ont construit de nombreuses églises au temps de Charlemagne.
Mais le moine Alfridus est le premier en Autriche qui se soit
distingué par l'universalité de ses connaissances, des religieux
qui sont les seuls représentants de l'art en Allemagne pendant
la période romane.

Dans une vieille chronique du temps, on lit ce qui suit :
Linprannis archiepiscopus misit ex Sal^burch magistros, mura-
tores et pictores, fabros et lignarios. Mais en général quand il
est question du moine Alfridus, on le cite comme un génie
universel.

Vers 859-873, l'évêque Adalvin l'envoya en Moravie. Une
légende le fait aussi séjourner plusieurs fois à Vienne et ce
serait à lui que serait due l'érection de l'église de Sainte-
Marie.

1. Marche orientale, Marchia orienta lis, l'Autriche sous l'empire de Charlemagne. Mlle s'étendait de l'Elis au Raab, derrière lequel l'epéc de Charlemagne
refoula les Avares.

Tome XXIX. 24
 
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