Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 2)

DOI Artikel:
Tincker, Mary Agnes: La Madone de Santa Chiara
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19459#0194

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
i68 L'ART.

dignité au visage, qui brille d'une beauté pure et sainte, d'une grâce ineffable de modestie
virginale et de la douce tendresse de l'amour maternel. On ne peut la contempler sans une
admiration qui va jusqu'à l'adoration. Elle tient dans ses bras l'Enfant divin, qui se tourne du
même côté que sa mère et élève la main droite comme pour bénir, tandis que la gauche reste
posée sur le genou. Il n'est pas nu, ainsi qu'il est généralement représenté, mais un léger
vêtement, d'une couleur presque blanche, retombe sur ses hanches en plis nombreux et disposés
avec art. C'est un superbe enfant au visage frais et rose, et, si son teint n'est pas aussi brillant
et délicat qu'il pourrait l'être, il a les yeux si vifs et si limpides, avec une si douce expression
qu'ils parlent à l'âme immédiatement. Les cheveux en boucles soyeuses sont d'une couleur blonde
si exquise qu'on ne peut les comparer qu'à de l'or le plus pur. Ils tombent en anneaux gracieux
autour des joues et sur le front large et ouvert, qui est presque entouré d'une lumière céleste et
de rayons, qui partent d'une large et admirable couronne d'or, placée sur sa tête.

« La sainte Vierge porte un large manteau bleu doublé de samite vert. Le manteau, qui est
ample et flottant, est orné sur l'épaule droite d'une étoile d'or rayonnante, et bordé d'une large
garniture d'or et de broderie semblable à de la dentelle, d'un travail et d'un dessin si délicats,
qu'on ne peut imaginer rien de plus splendidement riche et beau. Elle porte une robe rouge
d'une teinte vive et douce à la fois, très gaie et plaisante aux yeux. Les bras s'élèvent pour
supporter l'enfant et les manches se terminent aux poignets en une broderie d'or fin ; c'est sur
la poitrine que le coloris est le plus' brillant. Cet éclat est encore relevé par une large bande
merveilleusement ouvragée et si finement touchée qu'elle ressemble presque à un collier de
pierres précieuses. Elle est composée d'une foule de lignes fines parallèles s'étendant sur toute
la largeur de la poitrine, chacune d'une couleur différente, jaune d'or, pourpre, bleu clair et
foncé, rouge pâle et vermillon et vert composés et fondus ensemble de façon qu'ils semblent
s'iriser ; au milieu est un espace blanc où sont écrits quelques mots en lettres très belles et
assez distinctes pour qu'on y lise le monogramme de Raphaël ; plus bas on voit des mailles qui
ressemblent à un tissu d'or fait pour représenter une dentelle, d'où pendent de petites étoiles
d'un bleu qui étincelle sur le vermillon de la robe, le tout si admirablement fini qu'il ressemble
à un splendide ornement de perles et d'or.

« La coiffure aussi, ou, pour mieux dire, l'ornement que la Vierge porte sur ses cheveux est
très gracieux, d'une simplicité et d'une modestie très remarquables ; ce n'est cependant qu'une
légère écharpe de soie d'un violet foncé enroulée autour de la tète et formant les plis les plus
ingénieux et les plus élégants : elle est attachée par derrière (non avec des rubans, comme le
prétend Passavant), mais par un arrangement qui se retrouve clans plusieurs des toiles du Pérugin.

« Enfin, sur la tète de la Vierge est posé un magnifique diadème d'or plus beau que celui de
son fils, autour duquel on lit : Ave Regina Celorum, en lettres romaines d'or. Les deux figures
célestes brillent au milieu de toute cette splendeur ; du centre partent des rayons dorés qui
s'étalent partout en une lumière éclatante. L'artiste a peut-être voulu représenter cette lumière
éternelle qui luit sans cesse autour de la divine mère et de son fils unique, assis sur leur
trône de gloire. Le fond n'est pas en or, mais de chaque côté de la Vierge on voit dans le
lointain un paysage avec deux petits arbres (et non pas un arbre seul, comme l'affirme l'auteur
mentionné plus haut) au milieu d'une campagne verte et fleurie. Tout cela est plein de vie et
d'une finesse merveilleuse. On dirait presque une miniature, tant le peintre a mis de délicatesse
dans l'exécution des plaines fleuries, des collines vertes, des châteaux flanqués de tourelles qui se
perdent clans une perspective admirable et s'effacent doucement dans le lointain. Tel est le
tableau et le sujet qu'il représente. »
 
Annotationen