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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 3)

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Weber, Christian von: L' Église Santa Maria del Popolo, à Rome, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19460#0028

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L’ÉGLISE SANTA MARIA DEL POPOLO, A ROME

uand on entre à Rome par la porte du Peuple, on voit, à gauche,
au côté nord d’une admirable place, en face de la Douane, l’église
Santa Maria del Popolo. Ses dehors, il est vrai, et sa façade
n’offrent rien de saillant ; mais son intérieur est tellement rempli
d’œuvres hors pair qu’elle mérite bien certainement une étude
spéciale.
La tradition en fait remonter la première construction au
xne siècle. Elle fut fondée par le pape Paschal II (1099-1118), en
conséquence d’un vœu fait par lui à la Sainte Vierge. Le concours
puissant de la Reine des cieux lui avait permis de chasser de ce
lieu les esprits diaboliques qui hantaient la tombe de Néron.
L’édifice actuel fut construit en l’an 1471, sous le pontificat de Sixte IV, et d’après les plans
de Baccio Pintelli; la façade ornée de pilastres est composée dans le style sobre et sérieux de la
première époque de la Renaissance.
Malheureusement, l’intérieur de l’église n'a point échappé à une « restauration » et à un
« embellissement » dirigés par « le Michel-Ange du xvme siècle », le Bernin, qui barbouillait et
ravageait avec une égale ardeur les temples païens et les églises chrétiennes, coupables de ne pas
porter le cachet de froide extravagance qui caractérise le style de cet artiste violent et intolérant.
11 n’a pu réussir à détruire en entier la beauté de l’intérieur de cet édifice, mais il est parvenu
à déformer ou à supprimer bien des détails précieux, sans compter qu'en compensation il en
a ajouté d’autres qu’on serait bien aise de ne pas voir dans ce noble milieu.
Le corps du bâtiment est divisé en trois nefs. Celle du milieu sert aux besoins du culte,
tandis qu’à droite et à gauche se trouvent un certain nombre de chapelles séparées, pourvues
chacune d’un autel secondaire. Elles ont servi à la sépulture de beaucoup de personnages illustres,
et quelques-unes d'entre elles appartiennent encore aux descendants des premiers fondateurs et
possesseurs. Elles contiennent de véritables chefs-d'œuvre dus à quelques-uns des plus illustres
peintres et sculpteurs italiens de l’époque glorieuse de la Renaissance.
La première chapelle à droite fut consacrée à la Madone et à saint Jérôme par le cardinal
Domenico délia Rovere, neveu de Sixte IV et chef d'une famille patricienne originaire de Savone.
Le retable de 1 autel est orne d une fresque du Pinturicchio, dont la main diligente a exécuté la
plus grande partie des nombreux tableaux qui font l’ornement de l’église Santa Maria del Popolo.
Nous voyons, dans cette fresque, la Vierge et saint Joseph en adoration devant l’Enfant divin,
qui d’ailleurs ne paraît guère se rendre compte ni de sa haute mission ni de l’exaltation de ses
parents ; il agite avec impatience ses petites jambes nues, et se comporte absolument comme le
ferait en pareille situation un bambin ordinaire. A côté de saint Joseph, prie le patron de la
chapelle, saint Jérôme; plus loin, au fond du tableau, on voit les bergers accourant pour adorer
le Sauveur qui vient de naître; à droite, le bœuf et l’âne, que l’on retrouve toujours, ainsi qu'on
le sait, comme spectateurs de cette scène.
Cette belle fresque, qui malheureusement est déjà fort endommagée en divers endroits, se
distingue surtout par la coloration si claire et si vigoureuse qui est le propre de toutes les
fresques du Pinturicchio et qui de loin leur donne une certaine ressemblance avec des tableaux
à l’huile.
Si nous en examinons les détails de plus près, nous sommes touché surtout par l’expression
très heureusement réussie d’adoration pleine d'amour que reflète le visage de la Vierge


Tome XXX.
 
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