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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 9.1883 (Teil 1)

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Bouchot, Henri: Bouchardon: dessinateur de médailles
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https://doi.org/10.11588/diglit.19461#0258

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BOUCHARDON

DESSINATEUR DE MÉDAILLES

Le Cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale a acquis, en i83i, un recueil de
262 dessins en contre-épreuves 1 tirés sur les originaux du sculpteur Bouchardon. Tous ces dessins
sont des modèles de médailles, composés par l'artiste au temps où il avait été choisi par M. de
Maurepas comme dessinateur de l'Académie des Belles-Lettres. Ce sont des sanguines traitées
dans la manière antique, avec la précision et la perfection nécessaires à la gravure en médailles.
Quelques-unes d'entre elles sont destinées à des médailles du règne de Louis XV; la plupart des
autres sont des dessins de jetons pour certains corps constitués tels que les Bàtimens du Roi, les
Parties Casuelles, VExtraordinaire des Guerres, le Trésor Royal, les Galères, la Marine, etc.

Les contre-épreuves de la Bibliothèque nationale ont dû servir directement à la gravure. Le
graveur avait retouché celles qui étaient venues un peu pâles au tirage, et il en avait fait de réels
dessins nouveaux ; il s'était surtout attaché à reprendre les visages dont les traits disparaissaient
un peu trop.

Nous n'avons point retrouvé un très grand nombre des jetons de Bouchardon parmi ceux
aujourd'hui conservés au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale. Quelques-unes des
médailles durent être gravées par Jean Duvivier, lequel avait eu avec Bouchardon de longues
relations artistiques, et qui avait gravé d'après lui plusieurs pièces. Avant leur brouille finale, les
deux artistes vivaient dans la plus grande intimité ; Jean Duvivier, qui lui-même était un dessinateur
assez distingué, retouchait assez souvent les œuvres de son collaborateur et les mettait au point
de pratique voulu 2.

Ce fut de là que naquit l'inimitié. L'un s'accommodait mal des changements opérés par le
graveur en médailles. L'autre n'était point non plus très satisfait, dans son amour-propre d'artiste,
de se voir toujours subordonné aux compositions de Bouchardon. Il en résulta une gêne qui éclata
tout à coup en reproches amers, un jour où Duvivier ne voulut point graver le buste du roi
d'après le dessin du sculpteur, pour cette raison qu'il était impossible d'en tirer rien de bon.
Bouchardon s'écria alors qu'il ne ferait plus jamais rien pour Duvivier, et il tint parole.

Au fond, cette brouille provenait plutôt de leur différence de tempérament artistique que de
leur amour-propre blessé. Bouchardon transportait dans les petites études destinées aux médailles
toute la retenue, le calme de ses grandes compositions. Elles semblaient froides au graveur, qui
chérissait le mouvement, les représentations théâtrales dans le goût de son temps. Cette incom-
patibilité gênait évidemment leurs rapports des premiers temps, mais, bien élevés tous deux, ils
ne s'en laissaient rien voir l'un à l'autre.

Les dessins dont nous donnons aujourd'hui la reproduction ont passé en vente à l'hôtel
Drouot ces temps derniers ; ils étaient vraisemblablement les originaux sur lesquels furent tirées
les contre-épreuves de la Bibliothèque nationale. C'étaient deux modèles de jetons pour l'adminis-
tration des Bâtiments du Roi. Ces jetons changeaient chaque année, et se présentaient au roi le
premier jour de l'an.

Tous deux furent gravés, et ils sont conservés au Cabinet des médailles. Ce sont des jetons
de 33 millimètres de diamètre, en bronze, ayant au droit l'effigie de Louis XV, avec la légende :
Lud. XV, Rex Christianiss., et au revers les deux compositions ci-jointes. Il n'y a qu une légère
différence entre les dessins et les médailles : dans le jeton de 1743, la légende est sans bordure,
au-dessus de la tête du génie tenant le fil à plomb.

1. Ce recueil porte aux Estampes la cote Pb, 3i. Il provient d'un M. Moulière.

2. Mémoires sur les membres de l'Académie de peinture, tome II, page 3io.
 
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