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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 1)

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Diehl, Charles: Ravenne, [4]: étude d'archéologie byzantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.19703#0165

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Frise tirée de l'« Orthographia » de Joh. Daniel Preisler.

RAVENNE

ÉTUDE D'ARCHÉOLOGIE BYZANTINE 1

(suite)

'est dans les membres isolés de l'architecture,
dans les ornements si caractéristiques dont ils
sont revêtus, que l'on retrouve mieux que par-
tout ailleurs les tendances d'un art nouveau et
l'influence orientale. Regardez ces chapiteaux
qui terminent les colonnes de Saint-Vital et de
toutes les basiliques de Ravenne : ils n'ont plus
rien des formes si simples de l'architecture
classique. Dans le nouvel empire d'Orient, un
goût de luxe pompeux et raffiné pénétrait l'art
et la société; tandis que le monde et la cour
s'ingéniaient, par de subtiles inventions, à varier
l'éclat des costumes et le faste des cérémonies,
l'artiste, lui aussi, s'appliquait, par de savantes
combinaisons, à réveiller l'attention d'un public
un peu blasé. On dédaignait de faire simple, et
le mérite de la difficulté vaincue devenait un
attrait et un charme. Jadis, dans l'architecture classique, la décoration demeurait subordonnée
à l'harmonie générale : chaque membre de l'architecture concourait à l'effet de l'ensemble.
Maintenant la décoration existe par elle-même et-pour elle-même : le chapiteau antique s'enrichit
et se complique, les feuillages se détachent du tronc, pour s'épanouir en fines et minces
nervures 2. Mais cela ne suffit pas; l'imagination des artistes invente une forme nouvelle : une
dentelle de pierre recouvre de ses mille réseaux le chapiteau byzantin proprement dit, lourd
cube de pierre plus compliqué qu'élégant. Lentement le ciseau s'efforce à dessiner, morceau par
morceau, cet enchevêtrement de tresses et de lignes géométriques ; ce n'est plus de la sculpture,
mais une véritable orfèvrerie sur marbre, qui devient le trait caractéristique de l'art décoratif
byzantin. D'après le même principe, le chapiteau s'accroît d'un nouveau membre : ce coussinet
de pierre, timbré d'abord d'un monogramme ou d'une croix, et sur lequel s'épanouissent bientôt
les figures d'oiseaux et d'animaux si chères à l'art oriental. Toute une multitude de petits
monuments répandus à Saint-Vital, au Dôme, à San Apollinare Nuovo, ambons, balustrades
fouillées et percées à jour, plaques en relief décorées de fleurs, de fruits et d'animaux, attestent
1 importance de ces principes d'art décoratif 3. C'est aux mêmes règles que se rattache l'autel de
Saint-Eleucadius qui décore une nef latérale de San Apollinare in Classe. Quoiqu'il soit un peu

i. Voir l'Art, 11' année, tome l", pages 33, 58 et lia.

ï. Voir Rahn, page 3i, un chapiteau de la basilique d'Hercule. On en trouve di semblables à San Apollinare in Classe.
3. Voir le siège épiscopal et le bénitier reproduits pages 3y e; 6i.

Tome XXXVIII. 2,
 
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