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Leroi, Paul: La réorganisation des musées de Florence, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0157
...II. -i——
Frise d'une cheminée en pierre de Florence, commencement du xv" siècle. — Dessin de John Watkins.
LA REORGANISATION DES MUSEES DE FLORENCE'
(suite)
VII
Récemment, le Courrier de l'Art a rappelé, en
en donnant de nouvelles preuves2, les rares mérites
que l'Art avait autrefois indiqués3, d'un officier d'ar-
tillerie en retraite, architecte de talent, profond éru-
dit, savant aussi modeste qu'éminent, M. le major
Angelo Angelucci, qui remplit à Turin les fonctions
de conservateur du Museo Nationale d'Artiglieria.
Le Guida per il Visitalore del Reale Museo Nationale
ne II' antico Pala\\o del Podestà témoigne une fois
de plus des fécondes recherches de M. Angelucci.
M. A. Campani a eu grand soin d'indiquer que les
célèbres rondache et casque tant et pendant si long-
temps admirés comme étant des créations de Benve-
nuto Cellini, lui ont été faussement attribués, et que
la découverte de leur véritable auteur est due au
commandant Angelo Angelucci. Casque et bouclier
CAMiUE' . , , . , sont dus à un Comasque qui fut au xvnc siècle, sous
par Gaspero Mola. (Photographie d'âpres 1 original
du Museo Nationale de Florence, par mm. Alinari frères.) Urbain VIII, directeur de la Monnaie pontificale et
qui se nommait Gaspero Mola. La restitution de ces
véritables œuvres d'art au maître éminent qui mourut à Rome le 26 janvier 1640, n'est pas un
des moindres titres de M. Angelucci à la reconnaissance des Curieux et des lettrés.
Ces deux pièces d'une si grande richesse artistique sortirent du Garde-Meuble du Pala{{0
Vecchio le 3 avril i8i3 pour être placées dans la Galerie royale des Uffi^i; elles y demeurèrent
jusqu'à leur transport au Museo Nationale, où elles sont définitivement installées dans la partie
du rez-de-chaussée réservée aux armes et armures.
Le casque, dont le cimier est composé d'une Salamandre en haut-relief, ce qui indique
positivement une commande destinée à un Médicis, le casque sur lequel se détachent les figures
de la Charité et de la Renommée, est merveilleusement ciselé et décoré d'ornements en fer doré
rapportés. Le bouclier, d'un travail non moins précieux, offre un aspect plus magnifique encore :
il est superbement couvert d'entrelacs d'une extrême élégance au milieu desquels se dégagent six
médaillons renfermant les figurines en pied de la Foi, l'Espérance, la Justice, la Tempérance, la
Prudence et la Force. Cet ensemble, modèle d'art décoratif, est doublement encerclé, d'abord par
de légers motifs que séparent régulièrement les douze signes du Zodiaque, puis par une bordure
d'arabesques plus larges que divisent des médaillons en forme de camées représentant les tètes
des douze Césars. C'est somptueux sans excès, d'un goût parfait en un mot, comme au plus beau
temps de la Renaissance.
Parmi les autres pièces que signale spécialement M. Campani, c'est encore un bouclier qui
i. Voir l'Art, ii° année, lomc II, page 17. — 2. Voir le Courrier de l'Art, 5° aiînée, page 453. — 3. Voir l'Art, 1" année, tome fil,
page 185.
Tome XXXIX. 21
Frise d'une cheminée en pierre de Florence, commencement du xv" siècle. — Dessin de John Watkins.
LA REORGANISATION DES MUSEES DE FLORENCE'
(suite)
VII
Récemment, le Courrier de l'Art a rappelé, en
en donnant de nouvelles preuves2, les rares mérites
que l'Art avait autrefois indiqués3, d'un officier d'ar-
tillerie en retraite, architecte de talent, profond éru-
dit, savant aussi modeste qu'éminent, M. le major
Angelo Angelucci, qui remplit à Turin les fonctions
de conservateur du Museo Nationale d'Artiglieria.
Le Guida per il Visitalore del Reale Museo Nationale
ne II' antico Pala\\o del Podestà témoigne une fois
de plus des fécondes recherches de M. Angelucci.
M. A. Campani a eu grand soin d'indiquer que les
célèbres rondache et casque tant et pendant si long-
temps admirés comme étant des créations de Benve-
nuto Cellini, lui ont été faussement attribués, et que
la découverte de leur véritable auteur est due au
commandant Angelo Angelucci. Casque et bouclier
CAMiUE' . , , . , sont dus à un Comasque qui fut au xvnc siècle, sous
par Gaspero Mola. (Photographie d'âpres 1 original
du Museo Nationale de Florence, par mm. Alinari frères.) Urbain VIII, directeur de la Monnaie pontificale et
qui se nommait Gaspero Mola. La restitution de ces
véritables œuvres d'art au maître éminent qui mourut à Rome le 26 janvier 1640, n'est pas un
des moindres titres de M. Angelucci à la reconnaissance des Curieux et des lettrés.
Ces deux pièces d'une si grande richesse artistique sortirent du Garde-Meuble du Pala{{0
Vecchio le 3 avril i8i3 pour être placées dans la Galerie royale des Uffi^i; elles y demeurèrent
jusqu'à leur transport au Museo Nationale, où elles sont définitivement installées dans la partie
du rez-de-chaussée réservée aux armes et armures.
Le casque, dont le cimier est composé d'une Salamandre en haut-relief, ce qui indique
positivement une commande destinée à un Médicis, le casque sur lequel se détachent les figures
de la Charité et de la Renommée, est merveilleusement ciselé et décoré d'ornements en fer doré
rapportés. Le bouclier, d'un travail non moins précieux, offre un aspect plus magnifique encore :
il est superbement couvert d'entrelacs d'une extrême élégance au milieu desquels se dégagent six
médaillons renfermant les figurines en pied de la Foi, l'Espérance, la Justice, la Tempérance, la
Prudence et la Force. Cet ensemble, modèle d'art décoratif, est doublement encerclé, d'abord par
de légers motifs que séparent régulièrement les douze signes du Zodiaque, puis par une bordure
d'arabesques plus larges que divisent des médaillons en forme de camées représentant les tètes
des douze Césars. C'est somptueux sans excès, d'un goût parfait en un mot, comme au plus beau
temps de la Renaissance.
Parmi les autres pièces que signale spécialement M. Campani, c'est encore un bouclier qui
i. Voir l'Art, ii° année, lomc II, page 17. — 2. Voir le Courrier de l'Art, 5° aiînée, page 453. — 3. Voir l'Art, 1" année, tome fil,
page 185.
Tome XXXIX. 21