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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Michel, Émile: Rembrandt: L'homme et son oeuvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0217

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Jésus parmi les Docteurs. — Fac-similé de la gravure de Rembrandt.

REMBRANDT

L'HOMME ET SON OEUVRE

La postérité s'est chargée de 'venger Rembrandt de l'oubli immé-
rité où il était tombé. On aurait tort d'ailleurs d'accuser outre
mesure ses contemporains de leur indifférence. L'art de Rembrandt
était trop original, trop opposé aux idées reçues pour qu'ils pussent
le goûter, et son caractère, un peu ombrageux et très entier, n'était
guère fait pour les séduire. Il y avait dans ses allures bien des singu-
larités qui les scandalisaient et il ne s'était jamais soucié de leur
plaire. Très fier, très indépendant, d'une humeur un peu bizarre,
jamais il ne rechercha la popularité. Après s'être, par son talent,

Rembrandt aux yeux hagards.

Fac-similé de îa gravure de Rembrandt. conquis la première place parmi les peintres de son pays, au lieu de

jouir tranquillement de sa réputation, il n'avait pas hésité à la com-
promettre par cette hasardeuse tentative de la Ronde de nuit, dont les amours-propres ou les
intérêts qu'il avait froissés ne manquèrent pas d'exploiter l'insuccès. A défaut de l'admiration des
foules, il aurait pu, avec quelque habileté, s'assurer le patronage des grands. Mais la société des
grands ne l'attirait pas et l'habileté n'était point son fait. Il se peint tout entier dans ce propos
cité par Houbraken : « Lorsque je désire reposer mon esprit, ce ne sont pas les honneurs que
je cherche, mais la liberté. » Il savait, en effet, que faire de son temps et il était jaloux de bien
l'employer. Ame tendre et passionnée, il aima surtout son foyer et jamais il ne put se résoudre
à s'en écarter. Aussi se plaisait-il à orner cette demeure où étaient réunies pour lui toutes ses
affections : sa famille et son travail. Il y mettait son luxe, il y accumulait tout ce qui pouvait
récréer ses yeux ou profiter à son instruction : des curiosités, des tableaux, des gravures, des
dessins de maîtres. Ainsi entouré, quel désir pouvait-il avoir de courir le monde ? Qu'eût-il été
faire en Italie? Ce n'est pas sans effort qu'il était parvenu à se dégager de l'influence de ses
 
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